Je suis réveillée par la sonnerie stridente de mon réveil. Mes yeux ont beaucoup de mal à s'ouvrir ce matin, je me frotte délicatement les paupières. Il me faut dix bonnes minutes pour émerger complètement. Je ne suis pas quelqu'un de matinale, bien au contraire, plus je dors, mieux je me porte. J'ai beau me coucher tôt, je suis toujours fatiguée pour me lever le lendemain matin à sept heures. J'entends la voix de Dra s'élever depuis le couloir et des bruits de pas se rapprocher. Je soupire, il faut que je me dépêche ou il va venir me mettre en bas du lit. Je me redresse et repousse les couvertures. La porte s'ouvre brusquement en laissant apparaître Dracula en jeans noir et chemise blanche cintrée. Je lui lance un regard noir, il pourrait toquer, c'est la moindre des choses. Il est le premier à râler quand on entre sans s'annoncer. Mon sauveur affiche un air agacé avant d'écarquiller les yeux.
Son visage vire au rouge, et il détourne les yeux, gêné. Il me demande de me dépêcher tout en évitant de me regarder, puis sort de ma chambre telle une furie. C'était quoi ça ? Quelle mouche l'a piqué de si bon matin ? J'ai une verrue sur le nez ou quoi ? Je me lève et me dirige vers mon grand miroir afin de comprendre ce qui a pu provoquer une telle réaction chez lui. Quand je vois mon reflet, j'écarquille les yeux en laissant échapper un petit cri de stupeur. Oh mon dieu ! Ce n'est pas possible ! Le haut de ma chemise de nuit en soie noire est mal mis, un sein s'est maladroitement fait la malle hors du tissu. Je le replace rapidement et m'accroupis, les mains plaquées devant mon visage. Je suis morte de honte, je n'ose même pas descendre et croiser le regard de Dra. J'ai envie de rentrer dans un trou de souris. La journée commence bien... Vivement ce soir, le week end me fera le plus grand bien.
Je cours dans les couloirs de l'école, mon sac en bandoulière balance de gauche à droite. Comme souvent le matin, je suis en retard. Je n'ai pas revu Dra depuis l'incident. Quand je suis descendue à la cuisine, il n'était pas là, pour mon plus grand soulagement. Je toque à la porte et entre en m'excusant. Le professeur ne relève pas et je pars m'asseoir à ma place. Je ne sais pas si c'est parce qu'il s'agit d'une école privée et que nous payons pour aller en cours, mais ils ne nous disent jamais rien en cas de retard. Je prends quelques minutes pour reprendre mon souffle, mon cœur bat à tout rompre dans ma poitrine. Je n'ai jamais été une grande sportive et mon cardio s'emballe vite. Haletante, je sors mes affaires de mon sac pour les poser sur ma table. Je prends quelques notes, mais très vite mon stylo reste suspendu au-dessus de ma feuille. Je n'écoute pas ce que raconte le professeur, le regard dans le vide, je repense à la scène de ce matin. Dra rouge comme une pivoine, gêné à la vue de mon sein rebelle. Je ne l'ai jamais vu ainsi, troublé et déstabilisé face à cette partie de mon corps. En même temps, la dernière fois qu'il a vu ma poitrine, j'étais plate comme une limande et j'avais une dizaine d'années. Je ne sais pas s'il s'était rendu compte de mon évolution jusqu'à ce jour. Je passe ma matinée à penser à Dra et à rejouer la scène dans ma tête.
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Dracula
VampireCent cinquante ans qu'il erre sur cette terre. Il est lassé, mais il n'arrive pas à mourir,quoi qu'il fasse. L'immortalité peut paraître bien au premier abord. On jouit de la jeunesse éternelle, mais quand on est seul, cela devient vite un cauchema...