- AME -
— Plutôt bien, enfin mieux que je le pensais. On est arrivé devant l'entrée et une fille qui me ressemblait comme deux gouttes d'eau nous a ouvert la porte. Je te raconte pas le choc que j'ai eu, mon cerveau a mit un peu de temps à admettre l'impensable. Une jumelle. La pilule été dure à avaler, dis-je en grimaçant. Mes parents avaient eu deux bébés, mais ils avaient choisi d'en garder d'un seul sur les deux, elle. C'est moi qu'ils ont choisi d'abandonner. Pendant qu'on été là-bas, mille et une questions se sont bousculées dans ma tête. Pourquoi avaient-ils décidé de prendre soin d'Iris à ma place ? Ont-ils pensé à moi une seule fois dans leur vie ? Que serais-je devenue si nos places avaient été inversées et qu'ils m'avaient élevé ? J'y ai un peu réfléchi avant d'avoir l'accident et je me fiche des réponses au final. Vivre dans le passé n'apporte que tristesse et remords, cela nous empêche d'avancer dans le présent. Pendant des années, j'ai ressassé mon abandon et ça n'a servit qu'à me rendre malheureuse. J'avais toujours ce poids sur le cœur, qui ne partait jamais jusqu'à aujourd'hui. Je me sens légère et apaisée. Ma vie est celle qu'elle est et je ne regrette rien, au contraire. Je suis heureuse d'avoir vécue avec toi et Dracula, vous m'avez apporté tant d'amour. Tu es ma maman et personne d'autre ne te remplacera, souris-je.
Je croise le regard d'Anne, ses yeux sont larmoyants. Elle est touchée par les mots que je viens prononcer même si je ne lui apprends rien. Elle sait déjà tout ce que je pense, mais l'entendre est différent.
— Et tu es ma fille. Tu es le plus beau cadeau qu'on ai pu m'offrir. Si cette rencontre t'as fait du bien et t'as permis d'avancer, je suis contente pour toi, sourit-elle chaleureusement.
— Il faut que tu saches que Suzanne Blanchard m'a demandé de rester en contact avec eux, elle veut apprendre à me connaître, informé-je.
— Elle reste ta mère, ça serait normal que tu veuilles en savoir plus sur elle Amé. Si c'est ce que tu souhaites, je le comprends, je ne t'en empêcherais jamais. Elle reste de ta famille quoi qu'on en dise. Et ta jumelle, Iris c'est ça ? Elle est gentille ?
— Pas vraiment, grimaçé-je. Pardonne-moi l'expression, mais c'est une pétasse. Je n'ai jamais vu une fille aussi méchante, égoïste, mal élevée, malpolie, capricieuse, pourrie gâtée, boudeuse, colérique et encore beaucoup d'autres choses.
— Et bien, tu l'as rhabillée pour l'hier, rit Anne. Elle a beaucoup de qualités cette petite. Et ton père ?
— Je ne sais pas trop. J'ai beaucoup de mal à le cerner. Il a l'air très froid et distant, mais bizarrement, il a pris ma défense quand Iris m'a traiter de traînée. Il l'a giflé !
— Quoi ? Elle t'as vraiment insultée ? s'offusque-t-elle.
— Oui, elle était rongée par la jalousie de ne plus être le centre d'attention de sa mère. La pauvre chérie. Enfin, voilà après midi riche en émotion !
— Ça en avait l'air, dit-elle en esquissant un léger sourire.
— Dis, j'aimerais revenir sur quelque chose... En ce qui concerne cette fameuse bouteille de jus de tomate, dis-je en mimant des guillemets.
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Dracula
VampireCent cinquante ans qu'il erre sur cette terre. Il est lassé, mais il n'arrive pas à mourir,quoi qu'il fasse. L'immortalité peut paraître bien au premier abord. On jouit de la jeunesse éternelle, mais quand on est seul, cela devient vite un cauchema...