Morgane: Passé: Tome 1

Chapitre 1

-Point de vue de Morgane-

Je marchais dans les rues de la ville, comme tous les matins, afin de rejoindre Solène, mon amie, pour notre dernier jour de cours avec Christopher, notre professeur. L'appréhension de quitter mon école me bouleversait, je ne savais pas quoi faire ensuite, à part aider ma mère couturière à coudre. J'avais pris une année sabbatique pour réfléchir avant d'aller prendre des cours chez un particulier.

Elle m'attendait devant la fontaine comme d'habitude. Mon amie avait relevé ses longs cheveux bruns en un chignon agrémenté d'un carré de tissu blanc qui faisait ressortir son teint coloré. Sa robe gris pâle était protégée par un tablier blanc et se balançait au rythme de ses mouvements. Elle tendit sa main vers moi et m'appela. Je lui souris puis courus dans sa direction en relevant la jupe bleu pâle cousue par ma mère.

- Prête pour le dernier jour?, demanda-t-elle quand j'eus lâché le tissu un peu trop long.

- J'ai hâte de finir les cours pour aider ma mère à coudre!, mentis-je.

- A coudre ?! Tu n'as pas d'autres rêves pour tes 18 ans ? Et puis tu n'as pas pris une année sabbatique pour ça ? Si?!, s'écria-t-elle.

- Si pourquoi? Et toi ?, répondis-je sur la défensive. Je me sentais blessée par ses mots.

Elle leva les yeux au ciel et soupira :

- Toujours aussi imaginative, hein!? Mais moi, j'ai d'autres projets. Je vais me marier !

Je la regardai étonnée.

- Toi? Te marier!! Et avec qui?, mon ton était méprisant.

- Un baron très riche!, se vanta-t-elle.

- Ce sont tous des crétins !, m'exclamai-je dégoûtée.

- Tu devrais faire de même ! Il est si beau! Et, se prénomme Romain.

- Quel prénom de bouffon!

- Morgane !

- Ça va! Nous ne sommes plus au Moyen-âge, nous sommes au 21ème siècle, très chère, relevai-je en appuyant sur le "très chère".

- Et alors?

- Et alors? Tu trouves normal qu'il y ait encore des barons et des seigneurs !?, m'énervais-je.

- Le milliardaire ne peut pas être le seul à gouverner.

Je soupirai, agacée par ce nouveau gouvernement. Pour moi il n'avait aucun bénéfice pour les citoyens. La démocratie était mieux.

Je me dirigeai vers la petite école en haut de laquelle une vieille horloge, qui ne marchait plus depuis des siècles, donnait un air écolier à la maigre cour. On y accueillait en même temps les maternelles, les primaires, les collégiens et les lycéens; quatre en un pour ne pas dépenser trop d'argent. Solène et moi, étions les deux seules lycéennes de cette petite école.

C'était ainsi que notre ville avait encore tout d'un pauvre village des siècles anciens oubliant que nous vivions au XXIe siècle. Tous cela à cause de l'argent prit et dépensé contre l'insu de tous part le Milliardaire.

De grandes bâtisses, ainsi que de petites maisons de campagne, surplombaient les rues pavées bordées de nombreux commerces. L'argent manquait partout énormément. Et bien sûr, on payait beaucoup d'impôts, ce qui était à peu près normal, mais excessif par apport à ce que l'on gagnait.

Christopher nous attendait à son bureau.

- Bien le bonjour les filles.

- Bonjour Christopher.