Chapitre 15

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-Pdv Pierre alias Milliardaire -

Je me réveillais dans un lit d'hôpital avec un masque d'oxygène sur le visage. Des fils me reliaient à une machine qui faisait des "bip" réguliers. J'essayai de me redresser mais un médecin en blouse blanche m'arrêta poussant mon torse sur le lit. Je réussis à articuler lorsqu'il me retira le masque :

- Que s'est-il passé ?

- Monsieur vous avez eu un accident.

La mémoire me revint soudain.

- Où est ma femme ?

- Votre femme est dans une autre chambre sous traitement, ne vous en faites pas monsieur.

- Je veux la voir !, m'écriais-je furieux qu'il me refuse quelque chose.

- Non monsieur, vous êtes encore trop faible. Cela fait quatre jours que vous êtes inconscient.

Je soupirai pour lui signifier mon agacement. Il se retira me laissant seul avec mes angoisses. Savait-il qui j'étais au moins ?

Ce médecin avait la chance d'apporter ses soins au grand Milliardaire ! Je grognais, les horribles images de l'accident me revenaient peu à peu. Le sanglier avait foncé droit sur nous. J'avais tenté de freiner, de l'esquiver en tournant le volant mais j'avais percuté une autre voiture. De la sueur coulait de mon front. J'espérais que ma femme était en vie. Un autre médecin entra dans ma chambre, la mine sombre. Il fixa les papiers qu'il tenait dans ses mains et soupira.

- Tenez, monsieur. Un de vos ministre m'a dit de vous apporter tout cela. Normalement vous n'avez pas le droit mais...

- Merci, vous pouvez disposer.

Il me fit un salut respectueux et me laissa seul. Je savais ce qu'étaient ces papiers : les avis de recherche pour retrouver mon fils et ma Morgane. Je décachetai la lettre qui se trouvait au sommet des papiers. Elle disait :

" Monsieur,

Vous nous avez demandé la dernière fois de fouiller la maison de Morgane. Nous avons donc trouvé des indices. Les voici d'ailleurs accompagnés des avis de recherche que vous nous avez demandé d'imprimer.

Veuillez recevoir nos salutations distinguées tout en vous souhaitant un merveilleux rétablissement et un beau retour parmi nous.

Vos ministres. "

Très curieux, je sortis les nombreuses feuilles qui précédaient la lettre. Je lâchai un juron en trouvant la facture pour la pension de Maurine au couvent Saint-Jésus à Lacherme.

Mais comment n'y avait-je pas pensé plus tôt !

Morgane avait certainement trouvé ce papier ou un autre et était partie rechercher sa sœur jumelle.

- J'aurais dû la tuer pendant qu'il était encore temps, pensais-je à haute voix.

Je jurai et continuai de regarder les autres feuilles. Rien de bien important si ce n'était une adresse que je connaissais plus que bien. Ce fichu hypnotiseur de Corse chez qui cette traîtresse de Karine avait emmené ses filles afin qu'elles ne se souviennent de rien. Je composai le numéro de mon premier ministre qui décrocha à la troisième sonnerie :

- Allô, monsieur.

- Allô. Contacte la police Corse afin qu'elles surveillent les arrivées des voyageurs et nous préviennent s'ils voient mon fils accompagné de deux jeunes-filles.

- Oui monsieur.

- Donne leur les avis de recherche aussi.

- Bien monsieur. "

Je raccrochai et m'appuyai contre mon oreiller.

- Je vais te retrouver Morgane, susurrais-je.

Une infirmière blonde arriva dans ma chambre, un plateau en mains :

- Bonjour monsieur, je m'appelle Julie et je suis chargée de vous apporter votre déjeuner.

Je lui fis signe de le déposer sur ma table de nuit. Elle obtempéra et s'en alla en me saluant. J'envoyai un message à mon second ministre :

" Allez voir si ma maison est en bon état."

Une fois les ordres envoyés, je m'emparai du plateau et le posai sur mes jambes étendues sous la couverture blanche. Mon déjeuner se composait d'un steak haché, un avocat et une salade de chou rouge cru. Je mangeai le tout sans pour autant avoir faim et finis le yaourt au lait fraise. Je fouillais dans ma sacoche en cuir déposée au pied de mon lit. J'en sortis un paquet de cigarette et mon briquet. J'ignorai le panneau avec une cigarette barrée et l'allumais en tirant trois bouffés. Le contact du mégot sur mes lèvres me fit du bien. Ensuite, je le jetai par la fenêtre. Une infirmière arriva dans ma chambre pour prendre le plateau vide.

- Allumez la télé.

Elle s'exécuta et sortit sans demander son reste. Je saisis la télécommande et fis défiler les chaînes. L'une d'elles attira mon attention. Un reporter parlait d'une manifestation de paysan contre le couvent de Saint Jésus à Lacherme. Sur l'écran défilaient des images de personnes tenant des fourches devant les portes du monastère. Le journaliste criait à cause du bruit que faisaient les manifestants. Ils insultaient la religion en traitant les religieuses de voleuses.

"La manifestation persiste à Lacherme, le peuple est remonté contre la religion catholique. Nous sommes en pleine crise...

- Pousse-toi de là !! Sale journaliste !, hurla un fermier qui fixa la caméra menaçant.

- A bas le couvent !!, criait une dame qui tenait son enfant contre elle.

- On en a marre de payer pour vous !, se plaignait un homme aux cheveux gras pauvrement vêtu.

Je grimaçai devant tous ces remous. Je n'aimais pas les manifestations. J'éteignis la télé, énervé. Je me pensais chanceux d'être dans ce lit d'hôpital plutôt que parmi cette foule. Ma porte s'ouvrit et un médecin entra la mine renfrognée. Je n'y prêtai pas attention et ouvris un magazine posé sur la table de nuit. Il m'interpella me coupant dans ma lecture d'une pub pour aspirateur.

- Monsieur, j'ai une mauvaise nouvelle.

- Huum...

J'entendis le médecin prendre une grande inspiration et me dire :

- Votre femme, Joceline, est morte.

Morgane: Passé: Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant