Chapitre 18

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-Pdv Morgane-

J'ouvris les yeux, réveillée par les rayons du soleil. Je sortis de mon sac de couchage, époussetais mes vêtements et quittai la grotte. Maurine et Gautier mangeaient un sandwich, accompagnés de Follower qui dégustait un lapin. Je les saluai et me préparais moi aussi un sandwich composé de jambon et d'une fine tranche de fromage. Je regardais autour de moi sur mes gardes de peur qu'un employé du Milliardaire ne surgisse. En repensant à Pierre, l'image des cicatrices de son fils me revint et je grognais de colère. Lorsque je le reverrais, il passera un mauvais quart d'heure.

- Il faudra que nous passions dans une ville acheter des provisions, déclara Gautier me faisant sursauter.

Je le vis du coin de l'œil me regarder en souriant.

- Oui, c'est vrai, mais comment allons-nous savoir où est la ville ?, demandai-je.

- Il y a une route pas loin. Nous n'aurons qu'à la longer. Elle doit bien mener quelque part.

- Oui et puis nous pourrons en profiter pour nous acheter des vêtements propres, poursuivit Maurine.

Après avoir rangé notre campement et malgré nos nombreuses courbatures, nous nous mîmes en chemin, suivant Gautier qui boitait légèrement. Ma cheville allait mieux, mais lui, avait l'air mal en point. Maurine elle aussi avait remarqué ses difficultés car elle me fit signe de s'arrêter. Je posai une main sur l'épaule du garçon :

- Nous ferions mieux de faire une pause un instant, tu boites.

Il tourna la tête vers moi et je remarquai des petites larmes qui coulaient le long de ses joues. Mon cœur se serra. Sans que je ne puisse réagir, il me tendit son téléphone cassé qu'il avait gardé en dernier recours, au cas où nous en aurions besoin et partit s'asseoir sur un rocher. Je fixai l'écran et pus voir : "1 message de Père." Je l'ouvris et lus :

" Cher fils,

J'espère que tu as fait ton choix. Rappelle-toi ce que je t'ai dit la dernière fois. Tu as fait rater mon plan en aidant les deux filles à s'échapper. Ramène-les-moi et tout ira bien pour toi. Ah et aussi, mauvaise nouvelle, ta mère est morte. Je l'ai appris hier ; je voulais que tu le saches. Elle t'aimait. Appelle-moi dès que tu peux.

A bientôt, ton père qui pense à toi. "

Je vis rouge quand j'aperçus "rappelle-toi ce que je t'ai dit la dernière fois."

Je me tournai vers lui, empreinte de pitié pour la mort de sa mère mais aussi en colère. Je donnai le cellulaire à ma sœur et me dirigeai vers Gautier. Il leva la tête vers moi. Je croisai les bras et lui demandai :

- Tu as parlé à ton père récemment et tu n'as rien dit !?

- Morgane, quand j'avais cassé mon téléphone, c'était à cause d'un appel de mon père. Je n'ai pas décroché mais il m'avait laissé un message. Comme le portable était fortement endommagé, le message s'est ouvert et dedans mon géniteur disait que je devais te ramener.

Je hochai la tête pensive et décidais de ne pas en vouloir au jeune homme. Pourquoi étais-je si importante aux yeux de Pierre ? Je ne le connaissais pourtant que depuis peu et il semblait m'accorder une telle importance. De plus, il connaissait ma mère. Gautier passa une main dans ses cheveux.

- C'est de ma faute, annonça-t-il sa voix dérailla légèrement.

Je me tournai vers lui oubliant mon questionnement.

- Qu'est-ce qui est de ta faute ?, interrogea Maurine.

- Tout ça, le berger, mon père, le piège, je savais, enfin... je m'en doutais.

Il baissa la tête, sûrement prêt à recevoir les foudres de notre colère. Mais nous n'avions rien dit. Je respirai un grand coup et partis, énervée, mon sac sur le dos, suivie par Follower. Il savait. Et moi, je l'avais même averti que le berger semblait louche et il avait continué à avancer. Je ne voulais pas me disputer avec lui alors je pressais le pas en entendant du bruit derrière moi.

Je l'entendis râler et accélérer en titubant mais je l'ignorai et continuais ma progression. Je fus soudain tirée en arrière et plaquée contre un torse.

Son torse.

Je ressentis de petits frissons dans le bas de mon dos mais les ignorai, mettant ça sur le compte du froid. Je relevai la tête vers lui et lui lançai un regard noir. Il me fixa, désolé, et dit :

- Ecoute, je ne voulais pas.

- Tu ne voulais pas !? Tu te fiches de moi ! Je t'avais dit qu'il était louche, mais ça, tu le savais déjà ! Pourquoi as-tu agi comme ça ? Hein, pourquoi ?, j'essayai de me calmer.

- Pour que mon père me donne le pouvoir. Je pensais que je pourrais alors changer certaines choses. Il fallait que son règne cesse. Mais j'ai compris qu'il ne me laisserait pas gouverner si facilement.

Je ne répondis rien, décontenancée. Je posai ma tête sur son épaule en signe de pardon et me détendis lentement.

- Je suis désolée pour ta mère.

J'observai sa réaction. Il ne dit rien. Je lui souris et me desserrai de son étreinte. Certes il avait voulu bien agir mais il nous avait trahis.

- Repose toi tu boites, répétais-je encore une fois.

Il hocha la tête et s'assit par terre en soupirant. Maurine arriva toute inquiète tenant son sac et celui de Gautier.

- J'ai cru que vous étiez partis sans moi, souffla-t-elle.

- Mais non, ne t'en fais pas, la rassurais-je.

- On ne sait jamais avec vous deux !

Nous rigolâmes tous les trois en nous asseyant en cercle. Le garçon grimaça soudain en se tenant la cuisse ; je n'avais même pas remarqué qu'un bandage blanc l'entourait et qu'un fin filet de sang s'en échappait. Je sortis de mon sac la trousse de secours et lui donnai en demandant :

- Comment t'es-tu fais cela ?

- En nous échappant avec Maurine, une branche m'a fait une petite entaille puis en évitant un arbre mort, j'ai trébuché sur une pierre pointue.

- Pourquoi ne l'ai-je pas remarqué ? Tu aurais dû te reposer au lieu de monter la garde !, m'exclamais-je.

- C'est vrai.

- Oui, alors maintenant tu dois dormir un peu, nous partirons plus tard.

Il soupira mais obtempéra tout de même. La fatigue eut raison de lui.

Je caressai Follower qui s'était allongé à côté de nous.

- Tu penses qu'on peut lui faire confiance ?, demandais-je à ma jumelle.

- Je pense que oui. Cela fait au moins un mois que vous êtes tous les deux et puis, s'il voulait nous livrer à son père, je t'assure que ce serait déjà fait.

- Oui mais il a quand-même eut l'idée d'essayer.

- C'est vrai, mais je pense que nous pouvons lui faire confiance.

- Si tu le penses alors.

Elle me fit un clin d'œil complice et posa sa tête sur mon épaule et moi ma tête sur la sienne. Je savais que je pouvais me fier au jugement de ma sœur. Nous restâmes dans cette position jusqu'à ce que le concerné se réveille.

- Tu vas mieux ?, l'interrogea Maurine.

- Oui, nous pouvons y aller.

Nos sacs sur le dos, nous partîmes en suivant la grande route.

Morgane: Passé: Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant