Chapitre 13

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-Pdv Pierre alias le Milliardaire-

Je m'accoudai à mon bureau, la tête entre les mains.

- Mais où ont-ils bien pu aller !?, demandais-je énervé à mon second ministre qui les avait vus au bord de la route.

Cela faisait au moins cinq jours qu'ils avaient disparu. Une fois que j'avais été averti, j'avais ordonné aux policiers, sous mes ordres, d'aller les chercher. Or, personne n'avait retrouvé ces deux morveux.

- Nous ne savons pas monsieur, répondaient mes ministres en cœur.

Je tapai du poing sur la table. Elle m'avait échappé ! Encore une fois ! Je saisis mon téléphone pour appeler mon fils, qui ne répondait pas, bien sûr ! Je laissai donc un message :

"Ramène-la moi Gautier. Tu seras chèrement récompensé. Tu pourras monter à la tête du gouvernement plus tôt et tu auras tout ce que tu voudras."

Je raccrochai et me tournai vers mes ministres :

- Allez chez Morgane, fouillez toute la maison pour trouver des indices. Ne prenez pas trop d'hommes et donne- moi une réponse dès demain. Allé ! Au boulot !

- Oui monsieur.

Ils sortirent tous la tête basse et je pus enfin quitter mon bureau. J'étouffai dans cette petite pièce. Je descendis à la cuisine.

- Que m'avez-vous préparé ?

La cuisinière se retourna vers moi surprise :

- Monsieur, vous m'avez fait peur ! Je vous ai préparé du poulet avec des pommes de terre.

- Excusez-moi de vous avoir effrayée. Dépêchez-vous, j'ai faim.

- Oui monsieur.

Un grand sourire s'installa sur mon visage à l'approche de ma tendre épouse.

- Pourquoi souriez-vous comme ça très cher ?

- Je vais bientôt savoir où se cachent ces deux morveux.

- Tu parles quand même de notre fils et de ta fille !

- Et alors ? Ils sont partis, ils ont fui.

- A ton avis, pourquoi ont-ils fait ça ?

- Je ne sais pas, Morgane voulait à tout prix retrouver son père.

- Mais c'est toi, son père !

- Pas exactement.

- Comment ça ?

- Je t'expliquerai un autre jour, veux-tu ? Profitons plutôt de cette journée à deux.

- D'accord.

Nous nous installâmes à la grande table vide. Pour une fois que je passe une journée tranquille avec seulement ma femme ! Quel soulagement ! Tout en mangeant, je réfléchissais à la façon dont j'attraperais Morgane et Gautier. Malheureusement, Joceline me tira de mes pensées diaboliques :

- Mon amour, ne voudrais-tu pas regarder un film dans notre cinéma privé ?

- Oui bien sûr, cela nous détendra un peu.

- Super ! Je cours de ce pas voir les films proposés.

Elle se leva, me laissant finir mon repas, seul.

- Morgane, où que tu sois, je te retrouverai. Tu m'appartiens, murmurais-je, avant d'appeler une domestique pour qu'elle débarrasse la table.

Ensuite, je partis rejoindre Joceline dans le petit salon, une de mes pièces préférées, entièrement décorée de bois. Deux fauteuils faisaient face à un téléviseur, reposant sur un placard, dont on se servait rarement. Une grande cheminée réchauffait la fraîcheur de la pièce aveugle.

Joceline discutait avec sa femme de chambre personnelle, Juliette qui répondait par des signes de tête. Quand mon épouse m'aperçut, elle sourit et m'interpella :

- Pierre, j'ai trouvé une comédie romantique qui a l'air très bien. Qu'en dis-tu ?

- Choisis ce que tu veux.

- Super ! Alors, Juliette, je vais prendre cette comédie-là :"La la land"!

- Bien madame et avec ceci ?

- Hum et bien pourquoi pas des pop-corn caramélisés !? Pierre ?

- C'est une superbe idée ma chérie.

- Ce sera tout ?

- Oui, merci Juliette.

- Avec plaisir Madame. Ce sera près dans quelques minutes.

La servante quitta le salon, nous laissant. Nous descendîmes dans notre grande salle de cinéma située dans le sous-sol de la maison, à côté du garage.

Nous nous installâmes confortablement au premier rang pour attendre le début du film et l'arrivée des pop-corn. Les lumières s'éteignirent et je fus vite baigné dans l'ambiance de la cinématographie. Les paquets de petits grains de maïs sautés au caramel arrivèrent. J'en croquai un et regardai défiler les images. Joceline n'arrêtait pas de parler pendant le film et je m'endormis une fois mon paquet fini.

***

Un coup dans les côtes me réveilla. J'ouvris les yeux pour me retrouver nez à nez avec une Joceline en colère.

- Tu t'es endormi pendant le film. Voyons Pierre, ce n'est pas raisonnable !!

- Je suis vraiment désolé, trésor.

- Ce n'est pas grave, tu vas te rattraper en m'emmenant faire les boutiques dans un magasin de luxe !

Je ne montrai pas mon désarroi et lui pressai la main en signe positif. Toute fière, elle embrassa mon front, puis s'en alla.

Je soupirai bruyamment une fois qu'elle fut sortie. Ensuite, je passai prendre mon manteau et ma canne au pommeau doré. Ma femme m'attendait devant ma magnifique voiture. Un vrai chef-d'œuvre ! Je lui ouvris la portière et nous prîmes la direction des grands magasins. Je conduisais les yeux rivés sur la route, quand un sanglier traversa à toute vitesse.

Joceline lâcha un cri et je freinai brutalement. La voiture entra en collision avec l'animal et celle de derrière. Les vitres se brisèrent. Je m'évanouis en murmurant :

- Morgane.

Morgane: Passé: Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant