Chapitre 32

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Un bruit de clé me réveilla brusquement. Je tournai la tête vers ma sœur et Hélène qui sortaient elles aussi de leur lit. Un garde pénétra dans notre cellule, des blouses blanches, un tailleur bleu marine ainsi qu'un savon de la marque cadum à la vanille à la main. Il nous déposa le tout sur une chaise et ordonna avant de s'en aller:

- Changez-vous, le Milliardaire va vous recevoir.

J'aurais aimé m'enfuir, me battre pour la liberté, mais l'idée de voir notre goelier était plus que tentante. Je me raccrochai à l'envie de revoir Gautier, il m'avait énormément manqué et penser à lui me faisait mal au cœur.

- Non mais oh! Il s'est prit pour qui ce richard! Il a crut que nous étions ces serviteurs!!?, s'écria Hélène hors d'elle.

La jeune femme n'avait pas l'habitude d'être traitée comme une moins que rien. De nous trois c'était elle qui souffrait le plus de cet emprisonnement. Ma sœur et moi la laissâmes aller à la douche en première.

- Que nous veulent-ils à ton avis?, me demanda-t-elle pas rassurée quand la cousine de John fut partie.

- Je n'en sais rien, j'espère que les garçons vont bien.

Elle hocha la tête et nous nous lançâmes un regard triste. Toutes les deux, nous avions l'impression d'avoir trahis nos parents. 

Hélène sortit de la salle de bain, j'y entrais à mon tour et comme à chaque fois, lorsque l'eau coulait, je laissais mes émotions prendre le dessus en pleurant. J'en avais assez d'être enfermée ayant tous les jours peur de voir le Milliardaire. Je n'en pouvais plus t'attendre la fin du monde et de ma propre vie. Cela faisait un an que nous étions ici. Nous pouvions compter 365 petits traits blancs sur les murs. Une année que tout cette attente durait.

Ma sœur me précéda dans la petite salle de bain. Une fois quelle eut finis, nous attendîmes les gardes dans la pièce principale. Hélène tournait en rond et se lamentait sur les inexistantes bonnes manières de nos geôlier. Etre enfermée dans une cellule avait réveillé son irréprochable éducation. Au bout d'au moins trente minutes à regarder le manège de la jeune femme, les gardes arrivèrent, nous menottèrent. Ils nous poussèrent dans un  long couloir. 

Celui-ci ressemblait à ceux des hôpitaux mais de vides cellules le décoraient. Nous quittâmes ce sinistre corridor par une porte aux battants noirs. Nous descendîmes un escalier en colimaçon carrelé, passâmes par deux portes semblables à la première et pénétrâmes dans un petit salon. Un canapé de velours rouge prenait toute la place de la pièce. Une grande cheminée était placée à côté d'une grande baie vitrée fermée par des volets, m'empêchant de voir l'extérieur.  

Gautier et John étaient ligotés, assis sur le fauteuil tandis que le Milliardaire sirotait un thé patientant debout. Il accueillit notre arrivée d'une exclamation suivie d'un grand geste des bras. 

- Vous voilà enfin mes amies! 

Je détachais mon regard de Gautier qui fixait ses pieds impassibles pour le planter dans les yeux de Pierre. J'étais furieuse. Il nous avait retenus prisonniers toute une année et il croyait que nous allions devenir copains!? 

- Nous ne sommes pas tes amis!, crachais-je en tirant sur mes liens pour me libérer et le frapper. 

De justesse le garde qui jusque là ne me maintenait que très peu me rattrapa avant que je ne bondisse sur l'homme. 

- Ou là! Doucement Morgane, j'aurais besoin de tes forces pour extraire la puce, dit-il en s'approchant de moi un sourire carnassier sur les lèvres.

Morgane: Passé: Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant