Morgane: Passé: Tome 1

Chapitre 30

(ville de Calvi en média)

Le trajet ne fut pas très long. Nous sortîmes de la voiture que John gara sur un parking nommé : Croix rouge (parking fictif). Calvi n'était pas très différente des villes que nous avons pu voir par le passé. Nous pouvons observer les même rues animées et pavées que ceux de Marseille. 

- Es-tu sûre que c'est une bonne idée?, me chuchota Gautier. 

J'essayai de le fixer dans les yeux mais cela demeurait difficile à cause de ses lunettes de soleil. 

- Nous n'avons pas le choix, répondis-je. 

- On a toujours le choix, il prononça mon prénom plus bas d'une manière tendre et complice, Morgane. 

- Pas dans cette situation, en faisant comme lui, Gautier. 

Je le vit serrer les poings et tirer la carte de la ville les sourcils froncés. Je compris rapidement qu'être ici ne l'enchantait guère. Une patrouille de policier passa devant nous dévisageant les Nelerdson bizarrement. Nous tournâmes sous le commandement de Gautier à gauche du parking pour pénétrer en plein milieu du centre-ville. Nous passâmes devant de nombreux magasins pour débarquer dans une ruelle résidentielle. Plusieurs maisons se tenaient de part et d'autre de la route à une seule voie. Au fond de cette impasse était dressé une petite maison américaine. Elle était composée d'un grand porche et ses murs étaient d'un blanc immaculé. 

Sur la boîte aux lettres étaient inscrit le numéro 4. Je vérifiais la rue. Celle-ci répondait bien au nom de Lacart. Nous étions donc arrivé chez George Ramiti, le célèbre hypnotiseur. Maurine et moi nous dévisageâmes longtemps. Ma jumelle enserra ma main, avant d'appuyer sur le petit bouton placé à gauche de la porte blanche et grise. J'espérais silencieusement qu'il soit chez lui ce dimanche. Elle s'ouvrit laissant place à un petit homme brun aux yeux bleus recouvert par des lunettes de verres. C'était la même personne que nous avions vus sur l'interview.

- Ah, enfin! Je me demandais quand vous viendriez me voir, rentrez donc tous avant qu'une escorte de police ne vous trouve ici, nous dit l'hypnotiseur en signe de salut. 

Nous ne nous fîmes pas prier et pénétrâmes dans la demeure de George. Il nous demanda d'attendre dans le hall pendant qu'il verrouillait toutes les issues. 

- Pourquoi toutes ces précautions?, demanda le fils du Milliardaire qui regardait autour de lui avec énervement. 

- Mon cher Gautier, les informations que je vais dévoiler à ces jeunes demoiselles sont énormément importantes et confidentielles. Elles nous concernent tous et je préfèrent les dire en toute sécurité, voyez-vous? 

Le jeune homme se contenta d'hocher la tête et de s'asseoir sur le fauteuil que Monsieur Ramiti (George, alias l'hypnotiseur) lui présentait. Je voyais bien que Gautier avait été surpris que George connaisse son prénom. Ma sœur et moi fîmes de même suivies par Hélène et John. L'hypnotiseur sortit de la pièce que j'observais sous tous les angles. Une tapisserie vieillotte recouvrait les murs. Les meubles étaient en bois massif, tous recouvert de napperons  en dentelle. 

George revint; il portait un plateau sur lequel étaient posés six tasses en porcelaine, une théière et des cookies. L'homme le déposa sur la table basse située devant nos fauteuils. Il s'installa et prononça ces mots:

- Je vous écoute. 

- Que signifie la plaque insérée dans mon crâne?, lançais-je en première. 

- Oh ça, je vais tout vous raconter depuis le début. 

- Allez-y, le pressa Maurine qui voulait visiblement des réponses rapidement. 

- Tout a débuté lorsque Pierre et votre mère Karine décidèrent de créer ensemble une invention qui révolutionnerait le monde. La jeune-femme voulait utiliser leur création pour le bien de l'humanité alors que le Milliardaire, lui, voyait cela comme une possibilité pour contrôler les gens. Ils commencèrent donc à former une sorte de bombe radioactive capable de fourvoyer l'abondance de récoltes ou autre. Malheureusement, Pierre a vite détourné le projet sans que Karine ne s'en aperçoive. La bombe est devenus une arme capable de contrôler les personnes, de les rendre sans états d'âmes. Alors que leur création avançait votre mère à vite percé à jour la tromperie de l'homme.  

Ils tenaient tout deux une grande entreprise qui s'écroula lorsque Karine décida de tout plaquer. Elle s'enfuit avec une puce et trois clefs, des petits détecteurs qui serviraient à ouvrir la boîte dans laquelle l'arme était enfermée. Dès lors où elle aura explosée, ce-ci touchera toute la France. 

Dans sa fuite un groupe de personnes la suivi, elle rencontra votre père qui façonna trois collier relié à une pierre précieuse. Morgane tu portes le saphir, Maurine le rubis et votre paternel a l'émeraude. Il ne restait plus que la puce qui détenait toutes les données utiles pour le déclenchement de la bombe à cacher. Quand Karine tomba enceinte de vous deux, elle décida d'insérer ce que vous appeler la "plaque métallique" dans le crâne de Morgane afin que Pierre ne puisse l'atteindre. 

Elle dût attendre vos six ans avant de pouvoir faire l'opération. Votre mère me fit appelle, nous étions de très bons amis. Je l'avais soutenue pendant son projet et lorsqu'elle s'est enfui. J'ai contacté mon meilleure ami, décédé il y a trois ans, qui était un chirurgien réputé. Il accepta d'aider Karine et inséra la puce dans le tête de Morgane de telle manière que si jamais le Milliardaire te tuait, le puce exploserait rompant toutes ses chances de triompher. 

Après cela, je dus vous effacer la mémoire afin que vous ne vous souveniez de rien, ne pouvant ainsi le révéler à personne. 

Maintenant que le Milliardaire vous a retrouvé, il va tout faire pour vous récupérer et mettre son plan à exécution. Peut-être a-t-il même trouvé un moyen pour perfectionner la bombe et la rendre si puissante qu'elle touchera la planète. C'est pour ces raisons qu'il ne faut pas qu'il vous attrape. 

- Merci pour votre franchise, répondit Maurine terrifiée et surprise. 

Je ne bougeais plus trop émue par ces révélations, regardant dans le vide. Gautier me fixait tentant de croiser mon regard. Les Nelerdson, eux, hochaient poliment la tête. 

- Pouvez-vous nous dire qui est notre père, où et comment nous pourrons le retrouver?, interrogeais-je enfin. 

L'hypnotiseur ne put répondre; un grand coup à la porte résonna. George nous fit signe de nous cacher et de nous taire. Je me tapis précipitamment dans un placard, précédée par Gautier. Ma sœur et Follower s'enfermèrent dans une pièce qui devait être les toilettes, tandis qu'Hélène se coucha sous le lit de George et John derrière le canapé. 

- Tout vas bien?, murmura Gautier faisant références aux précédentes révélations. 

- Je ne sais pas trop.

Il prit ma main dans un geste doux et réconfortant. 

Des policiers arrivèrent dans mon champ de vision, je les entendis renverser une chaise sous les prosternations de Monsieur Ramiti qui tentait de les faire sortir avec peine. Je tremblais. Avec les révélations de George je mesurais enfin l'importance de la puce et de nos colliers. Ils ne devaient pas nous trouver.  

Gautier m'entoura  d'un main et me cala contre son torse, par une petite pression. Je tournais la tête et dans la pénombre du placard lui sourit reconnaissante de son soutien. Je me calmais doucement et fut gênée de ce rapprochement. Mes joues devaient d'ailleurs être rouge pivoine.  

Notre placard s'ouvrit à la volée nous faisant sursauté horrifiée. Un policier nous ordonna sévèrement:

- Sortez.