Chapitre 4

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CHAP 4

Je repris connaissance dans une cellule avec un mal de crâne pas possible. Du sang tâcha mes doigts quand je passai une main sur ma tête. Ils m'avaient sûrement assommée, pour m'emporter plus facilement. Un plateau se trouvait à mes pieds avec de l'eau et du pain. Je ne savais pas où j'étais.

Je bus l'eau mais ne touchai pas au pain. J'observai ma prison sous tous les angles pour trouver une issue. C'était peine perdue ; il n'y avait même pas de fenêtres. Le bruit de la porte me fit relever en vitesse. Un homme, d'au moins trente ans, passa sa tête dans ma cellule. Une fois que son regard eut croisé le mien, il donna des ordres, que je ne compris pas, à quelqu'un derrière lui.

Trois malabars débarquèrent pour m'attacher les poignets sans que je puisse les repousser. Je m'efforçais de me libérer. Il fallait que je rentre chez moi. Ma mère avait besoin d'un remède. Le plus baraqué me prit sur son épaule, me mettant la tête en bas. J'essayai malgré mes liens de lui donner des coups de genoux. Un des trois autres me murmura à l'oreille d'un ton enjoué :

- Tu vas être jugée ma belle.

J'ignorai ses paroles et essayai de ne pas vomir devant le sol qui défilait, me donnant le vertige. L'homme, prénommé Dimitri, me jeta dans une voiture et s'installa au volant. Les deux autres Alec et Emrick, je crois, se placèrent derrière en m'encadrant. Je les avais déjà entendu parler à la radio.

La voiture démarra. Nous arrivâmes enfin devant un grand bâtiment : le Palais de Justice. Je n'étais pas rassurée. J'allais me retrouver dans une salle, seule, avec des richards. La prison se trouvait quelques mètres plus loin, imposante et grise. Dimitri vint me porter pour m'emmener à l'intérieur. Nous passâmes devant une Lamborghini Veneno Roadster et une Aston Martin Vulcan.

Je restai bouche-bée devant ces merveilles qui coûtaient une fortune. Au moins, je savais que le Milliardaire et son fils étaient là. Leur prétention les avait fait venir en voiture de luxe. J'entrais toujours sur le dos du garde dans une grande pièce, blanche, avec quelques sièges et un secrétariat. Alec alla voir la secrétaire pour annoncer, en me montrant du doigt :

- C'est l'affaire 58. En attente d'être jugée.

Elle écrivit le tout d'un air blasé et lui fit signe de patienter. Cette femme devait voir beaucoup de cas comme moi. Des pauvres qui volent à cause du manque d'argent.

Dimitri me posa sur une banquette et m'attacha, sur un petit crochet, puis, s'éloigna pour parler avec les autres. Un homme vêtu de noir arriva quelques minutes plus tard, faisant signe aux trois gardes de rester là et de me détacher. Une fois libre, je dû le suivre dans une salle fermée, où, il me demanda de retirer mes bijoux.

Il s'en alla, me laissant 5 minutes. Ne pouvant me rebeller, je me débarrassai donc de mon unique accessoire : le bracelet de métal. Il revint me chercher posant le bracelet dans un casier noté 58. Ensuite, il ouvrit une porte par laquelle je dus entrer. Mais il me stoppa et porta un doigt à mon collier. Je posai ma main dessus en murmurant : « Non. » Il obéit, à ma grande surprise, et me conduisit devant une grande table en bois, derrière laquelle, était assis le juge. Je reconnus Pierre, alias le Milliardaire et son fils, installés derrière un bureau en face de moi. Au fond de la salle, dans mon dos, les chaises étaient occupées par des inconnus. Une fois le silence établi, ce fut le juge qui prit la parole tandis que je regardais droit devant moi :

- Mademoiselle Morgane Smiton, vous êtes accusée du vol d'un médicament très cher et très rare dans la pharmacie Montrand. Qu'avez-vous à dire pour votre défense ?

Je devais me défendre seule car les avocats coûtent une fortune. Mais, je n'avais aucune envie de le faire sachant que mon sort était déjà planifié.

La mort.

- Je n'ai pas à me justifier devant des riches.

Des cris de stupeur s'élevèrent de la foule et le juge eut une mimique de dégoût.

- Très bien. Nous n'aurons pas besoin de témoins. Merci madame Zoé Aliger de vous être jointe à nous. Vous pouvez maintenant disposer.

Je me tournai curieuse vers la dénommée Zoé et reconnus rapidement la dame que j'avais, dans ma précipitation, bousculée.

- Bien, alors, Mademoiselle Morgane Smiton ; vous êtes accusée de vol. Puisque vous êtes majeure, vous risquez d'être sanctionnée par la peine de mort. Dans ce cas, demain, à l'aube, vous serez pendue devant la foule pour votre crime. Quelqu'un veut-il s'opposer à ce verdict ?

Je fermais les yeux sachant que personne ici n'avait assez de pouvoir ou même l'envie de me sauver. Après tout, je n'étais qu'une pauvre. Le silence régnait dans la salle. Tout à coup, un cri vint déchirer ce calme pesant :

- Moi, je m'oppose !!

Des murmures d'exclamation montèrent de l'assemblée vers laquelle je me tournai pour voir le visage de mon sauveur. Mais je ne l'aperçus pas parmi les personnes assises derrière.

- Monsieur, ce n'est pas raisonnable ! Voyons, ce n'est qu'une voleuse ! Une gamine !

Je me tournai vivement vers le Milliardaire les yeux arrondis par l'étonnement. C'était lui, qui s'opposait !

- Peut-être, mais, j'ai dit que je m'opposais !

- Très bien ? Qu'allez-vous faire d'elle ?

- Cela ne regarde que moi.

- Toutefois, si elle est libérée, nous devons connaître les raisons de son vol, avant.

Le juge se tourna vers moi :

- Alors, quelle est la raison de votre vol mademoiselle Morgane Smiton ?

- Ma mère est malade et...

- Sa mère est malade ? Quelle bonne excuse, rigola quelqu'un dans la foule, suivi des autres.

Leur ton hargneux cachait leur stupéfaction.

- Silence !, hurla Monsieur le Milliardaire, Laissez la parler!

Je sursautai face à l'autorité de son ordre. Un silence tendu figea la salle.

- Continuez, m'assura le juge.

- Donc, ma mère est malade et comme il n'y a que ce médicament pour la guérir temporairement et que nous n'avons pas assez d'argent pour le payer, je l'ai volé, dis-je en appuyant sur les mots "argents " et "payer" lançant un regard haineux à Pierre.

- Monsieur, vous pouvez l'emmener. Ce n'est pas une très grande criminelle.

Notre justice avait beaucoup diminué. J'appartenais maintenant à notre "gouverneur". Quand une personne s'oppose au verdict du juge, et que les raisons du crime sont reconnues : inoffensives pour le bien de la société, le condamné devient la propriété de son sauveur. Ce dernier, à tous les droits sur lui, il devient en quelque sorte son esclave. Je baissai la tête, anéantie. Je ne voulais pas être condamner à rester toute ma vie avec la personne que je déteste le plus au monde.

Pierre se leva et se dirigea vers moi, le regard vitreux. Je reculai prudemment.

- N'aie pas peur Morgane.

Je regardai cet homme qui venait de me sauver la vie et lui souris faussement.

- Papa, on y va ?

- Oui, oui, Gautier.

Je les suivis, pas t rassurée. Que me réservait-il ? Reverrais-je un jour ma mère ? Pourra-t-elle guérir sans le médicament ou son état allait-il empirer ? Comment allais-je pouvoir trouver mon père si j'étais coincée avec cet inconnu ?

Morgane: Passé: Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant