Chapitre 7

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Je serrai le collier dans ma main et sortis en entendant vaguement :

- Fais attention à toi !

Gautier m'attendait silencieux. Je passai devant lui sans le regarder, gênée, et m'élançais jusqu'à sa voiture. Il me courait après en me criant de m'arrêter. Il ouvrit et je m'installai dans le véhicule les larmes aux yeux. Il démarra et nous ramena en vitesse. Mes plaies continuaient à saigner ; je sortis avec difficulté.

- Ça va ?, me demanda Gautier en s'approchant.

Ne sachant s'il parlait de mon chagrin ou de mes blessures, je précisai :

- Oui je vais bien, elles ne sont pas très douloureuses.

- Et ta mère tu... ?

- Elle est morte.

- Ah...je...

- Morgane que t'est-il arrivé ?, le coupa Joceline qui suivait Pierre.

- On nous a attaqués, répondit Gautier à ma place qui me regardait désolé pour ma maman.

- Qui ça ?, le ton du Milliardaire s'était durci.

- Je ne sais pas.

- Viens Morgane. Gautier ! Appelle Sébastien.

Je suivis Joceline jusqu'à ma chambre où elle me fit asseoir sur un des fauteuils. Elle releva les endroits où mes plaies saignaient. Ma jambe et mon bras avaient une petite griffure. Elle me fit pencher la tête en tamponnant avec des compresses. Je me retenais de grogner sous la douleur. La porte s'ouvrit et Gautier apparut. Ses yeux croisèrent les miens mais Joceline appuya sur ma tête pour la baisser rompant le lien.

- Sébastien est arrivé.

- Super ! Dis-lui de monter.

Un homme bouffi, pâle, aux cheveux châtains, entra dans la pièce. Je le regardai sortir des pansements et des désinfectants de sa malle. Il s'approcha de moi pour soigner mes égratignures. Je grimaçai quand il toucha ma plaie à la tête. Joceline lui tendit un billet et il partit. Je sentais ma tête tourner alors je la pris dans mes mains me concentrant sur mes pieds. La pièce valsa et je tombai à la renverse sans pouvoir réagir.

-Pdv(point de vue de) Pierre-

Joceline arriva en courant dans mon bureau. Je levai la tête de mes papiers pour considérer ma femme.

- Qui y a-t-il ?

- C'est bien elle !!

- Je sais que c'est elle.

- Elle est tombée dans les pommes.

Je me levai les poings serrés :

- Pardon ?!

- Elle... est tombée dans les pommes, Sébastien a peut-être mal fait ......

- Silence ! Il n'a pas intérêt !

Je marchai rapidement dans les couloirs, m'arrêtant devant la chambre de Morgane. Je rentrai claquant la porte. Elle était étendue sur le lit, les yeux fermés. Je m'approchai doucement d'elle laissant une distance entre nous. Je serrai sa main comme pour la réveiller.

Rien.

Joceline pénétra dans la chambre en me fixant sans comprendre. Je lui expliquai.

-Pdv Gautier-

Sachant Morgane entre de bonnes mains, je retournai dans ma chambre des questions pleins la tête. Pourquoi mon père l'avait-il sauvée ? Pourquoi lui accordait-il autant d'importance ? Que cachait son attention ? D'où connaissait-il sa mère ?

Je me changeai passant ma tête sous l'eau glacée, puis, me dirigeai vers la chambre de Morgane pour voir, par simple politesse, si elle allait bien. La porte était entrouverte et mes parents en grande discussion. Je tendis l'oreille pour entendre :

- Tu es fou, ta fille !! Mais, c'est n'importe quoi ! Et Gautier ?!

Je reculai comme frappé par la foudre. Morgane est la fille de mon père et sa mère ? Qui était sa mère et comment avait-elle rencontré mon père ? Elle était donc ma demi-sœur. Une fois les voix calmées, j'entrai dans la chambre. Comment se fait-il que Morgane n'ait pas réagi ? Les pensées en ébullitions.

- Ah ! Gautier te voilà.

J'essayai de paraître serein et neutre comme à mon habitude puis demandai :

- Où est Morgane ?

- Elle a fait un malaise.

- Tu veux bien aller demander à Maryse de préparer un dîner léger s'il te plaît ?

Je hochai la tête content de m'éclipser.

- Pdv Morgane -

Je me réveillai une douleur à la tête. J'étais tombé dans les pommes. Je crois que cela m'était déjà arrivé plusieurs fois, quand j'avais six ans. N'étant sûre de rien, je me levai ignorant les douleurs de mon crâne. Je comptais me reposer encore quelques jours ici et après, je partirais chercher mon père.

Je descendis les grands escaliers me tenant à la rambarde.

- Morgane !, appela quelqu'un dans mon dos.

Je me retournai bandant mes muscles pour ne pas tomber.

- Oui, Gautier ?, demandais-je étonnée.

- Morgane, est ce que tu vas bien ?, demanda sa mère de l'autre côté.

Je me retournai vers Joceline qui grimpait les marches dans ma direction.

- Oui merci.

- Montre-moi ta tête.

Je la baissai et sursautai en sentant ses doigts sur ma plaie.

- Ça à plutôt bien cicatriser. Gautier ne reste pas là voyons ! Va donc réviser la justice dans ta chambre.

Il obéit et partit en me regardant. Il essayait visiblement d'attirer mon attention mais je ne comprenais pas sur quoi et pourquoi.

- Alors comment va notre blessée ?!, dit Pierre en sortant d'une pièce à droite du haut des escaliers me tirant de mes réflexions.

- Bien.

- As-tu faim ?

- Un peu.

- Et si je t'emmenais dans un super resto ?

- Heu...

- Aller va te changer.

J'obtempérais et enfilai un Tee-shirt qui dévoilait une de mes épaules sur un jean troué, et bien sûr avec mes baskets. Je sortis à la suite de Pierre qui monta dans la Lamborghini Veneno Roadster. Le paysage défilait rapidement jusqu'à ce qu'il s'arrête devant un grand restaurant de luxe.

L'intérieur était encore plus surprenant que l'extérieur.

Tout ici, respirait la richesse et je me trouvai un peu mal à l'aise dans mes vêtements. Un serveur en costard s'approcha de nous en demandant le nombre de personnes. Il nous montra une table pour deux et nous tendit les menus.

- Prends ce que tu veux, c'est offert.

Je ne disais rien scotchée par le décor. Le prix des plats de la carte était exorbitant : 45 euros un bol de pâtes chinoise. Je finis par commander le moins cher : un hamburger à 39,99 euros. Je dégustai mon repas qui n'avait pas mis très longtemps à arriver.

- Avez-vous vu votre mère aujourd'hui ?

- Non, elle est morte.

- Comment ça ?, le ton de Pierre avait monté et je le dévisageai ne sachant pourquoi cela l'intéressait autant.

Une fois le repas terminé, nous rentrâmes en silence. Une fois bien au chaud dans mon lit, je me repassai les moments de la journée pour essayer de trouver ce qui avait pu m'échapper.

Morgane: Passé: Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant