Chapitre 33

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 Chacun fût attrapé par un homme de sécurité et ramené dans nos cellules respectives. Tout cela c'était passé si vite que je n'avais même pas eus le temps de réagir. Notre père, un gangster! Et John, ou plutôt Jojo, en était également un! Je m'assis sur mon lit désarçonnée. 

- Morgane tout vas bien?, demanda ma sœur en coupant mes réflexions. 

- Tout es si bizarre, je me sens perdue, avouais-je. 

- Je sais.

Elle me prit tendrement dans ses bras. Pendant ce temps, Hélène criait des obscénités aux gardes qui se moquaient de son accoutrement.  Maurine alla la calmer en lui assurant qu'elle était magnifique même avec des habits sales et des cheveux gras. Deux gardes nous amenèrent des plateaux de pâtes. J'en avais marre de cette vie où nous étions enfermée et maltraitée attendant la fin avec impatience. Nous mangeâmes dans le silence chacune se remémorant les événements de la journée. Nous ne connaissions rien sur la bombe et je ne savais pas comment le Milliardaire allait faire pour enlever la puce dans mon crâne sans me tuer. 

*

Une semaine passa, les gardes ne nous amenaient, depuis cinq jours, aucune nourriture. Nous étions toutes les trois recroquevillées dans un coin de la cellule essayant de nous tenir chaud. La température avait chuté, il faisait énormément froid et nous n'avions ni pull ni couvertures et nos ventres criaient famine. Je tentais de me lever pour prendre une petite douche, l'eau ne coulait presque plus. J'espérais que les garçons, de leur côté, se portaient mieux que nous.  Le teint d'Hélène avait beaucoup pâlit, elle ne bougeait plus depuis trois jours restant serrée contre Maurine qui releva tristement la tête vers moi. 

- Courage, lui soufflais-je. 

Soudain, un bruit de clé me parvint. 

Je me dirigeais lentement vers les barreaux et vis cinq gardes qui apportaient un plateau garni, d'une assiette de purée avec un steak, une pomme, un bouteille d'eau de 30cL ainsi qu'une salade de tomates et de concombres.

 Je fus étonnée par l'absence de deux plateau, nous étions trois. Je me retirais de l'entrée pour les laisser passer. En silence, ils me tendirent les vivres et ordonnèrent en jetant un regard méprisant à mes compagnes:

- Ce repas n'est que pour Morgane. 

Deux gardes me sortirent de la cellule tandis que je tentais horrifiée de dégager mes bras pour lancer la pomme ou l'eau à ma jumelle qui regardait la scène attristée. 

- Non lâchez-moi !, hurlais-je en essayant de me libérer. 

Les gardes m'assirent de force devant la prison où ma sœur et Hélène me regardaient impuissantes, affamées et envieuses. 

- Mange, dirent-ils sèchement en cœur comme s'ils n'étaient qu'un seul et horrible homme. 

Je ne bougeais pas. Il était hors de question que je mange alors que mes amies n'avaient rien. 

- Mange, répétèrent-ils. 

- Non.

Je ne vis pas venir la violente claque qui résonna sur ma joue me balançant au sol. Ma tête rebondit sur le carrelage me déchirant d'une puissante douleur. 

- Mange. 

- Et pourquoi ferais-je cela?!, m'écriais-je en me redressant ignorant le mal de crâne dont j'étais prise. 

- Ton heure est venue, répondirent-ils simplement. 

Cette phrase résonna en boucle dans ma tête et me terrorisa. Sans que je puisse hurler, un garde immobilisa ma tête et un autre enfourna dans ma bouche une fourchette pleine de purée, puis, fit bouger mon menton pour que je mâche. J'essayais de résister mais il avait trop de force. Je renversais ma tête en arrière lorsque je sentis la poigne du second se desserrer pendant que le premier prenait une autre fourchette remplie. 

- Tiens la mieux Greg, râla celui-ci avant de me mettre la purée dans la bouche. 

Ils me firent finir de cette façon toute l'assiette devant les regards affamés de mes compagnes. Des larmes coulaient de mes yeux tandis que je fixais désolée mes amies. Une fois le plateau fini, un garde me releva et m'obligea à marcher dans le couloir. Je regardais l'intérieur de chaque cellules dans l'espoir d'y voir les garçons. Mais, elles étaient toutes vides. 

J'entrai dans une salle d'opération, une table métallique se trouvait au centre à côté d'un ordinateur entouré de fils électriques reliés à une grosse boîte en fer. Le Milliardaire, assis sur un fauteuil en cuire, me regardait avec un grand sourire:

- Bonjour ma chère. 

Je lui lançais un regard noir et sentis la poigne du garde se resserrer sur mon bras. Un avertissement sans doute. Un mouvement à ma droite attira mon attention, je me tournai vers une baie vitrée. Derrière celle-ci, Gautier, John et Hélène étaient enchaînés. Hélène pleurait, M. Nelerdson essayait de la consoler et Gautier me fixait stoïque. Néanmoins je lus dans ses yeux une douleur infinie. Je lui souris doucement. Il me le rendit et les yeux brillant de haine il promena son regard sur la salle. 

- Attachez-la, ordonna Pierre. 

Je fus tout de suite allongée sur le ventre au centre de la table métallique. Le garde du nom de Dimitri, le même qui m'avait emmené à mon procès, me lia les poignets et les chevilles avec du tissus qui rentra dans ma chaire. Je serrais les poings pour éviter de grogner. 

La voix du Milliardaire résonna dans la pièce:

- Mon cher fils, cette expérience te rappelle-t-elle quelque chose?

Je tournai difficilement la tête vers le concerné et le vit tenter de se ruer vers la vitre mais ses mains et ses pieds étaient liés au canapé. Je n'entendais pas ce qu'il disait mais lui apparemment avait perçu les paroles de son paternel. 

- Faite-le entrer, ordonna celui-ci. 

Un homme roux sortit et amena Gautier rapidement. 

- Morgane, tu vas bien?, il secoua les épaules pour se dégager du sbire de Pierre. Je suis vraiment désolé. 

- Tout va bien Gautier, répondis-je en baissant la tête. Enfin pour le moment. 

Il me regarda tristement et se redressa vers son père, féroce :

- Laissez la tranquille ! Vous n'avez pas le droit de lui faire du mal! 

- J ai tous les droits, elle m'appartient. 

- Mais elle ne vous appartient pas père! C'est une personne à part entière! 

- Plus maintenant, elle a une chose importante dans le crâne et je veux la récupérer. 

Je frissonnai durant tout leur échange. 

- Vous êtes fou.

 - Content que tu le remarques enfin. Mais racontes plutôt à Morgane ce qu'elle va vivre, toi qui est si bien informé, je te l'ai merveilleusement appris. 

Lorsqu'il dit cela, Gautier pâlit alors que Pierre restait d'un calme effrayant. 

- De quoi parle-t-il?, osais-je demander. 

Le jeune-homme ne me répondit pas tout de suite. Il baissa la tête, soupira et me regarda droit dans les yeux. 

- Te rappelles-tu mes cicatrices? 



Morgane: Passé: Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant