Chapitre 11

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Je fus réveillée par des bruits de pas et de froissements. Je me relevais lentement et lâchai un cri quand je découvris ce qu'il se passait. Juste devant moi, Gautier se battait avec deux hommes armés. Sans réfléchir, je partis l'aider. Je ne contrôlais plus mes membres, mes poings cognaient aux bons endroits et je réussis à éviter les couteaux. Deux autres sortirent des buissons devant l'impuissance de leurs compagnons. Je leur faisais des prises que j'ignorais avoir apprises. Ils partirent en courant, en nous jetant des regards mauvais. Gautier essuya sa joue, sur laquelle une entaille saignait. Il en avait une autre au bras, rien de bien grave. Il me regarda les yeux ronds. J'avais été si amochée que ça ?

- Quoi ?

- Mais, enfin... tu n'as aucune égratignure, rien.

- Rien ?, demandais-je étonnée.

Je tâtai mon corps à la recherche de bleus ou de tâches de sang. Je me portais très bien alors que l'on venait de se battre contre quatre hommes baraqués. Surprise, je regardais les blessures de Gautier qui fouillait dans son sac. Je l'entendis marmonner :

- Mince je l'ai oublié !

Sans un mot, je sortis la trousse de secours que j'avais prise et lui tendis. Il s'en empara me remerciant, puis, sortit des pansements et du désinfectant.

- Veux-tu que je t'aide ?, lui lançais-je poliment.

- Oui s'il te plaît, occupe-toi de celle que j'ai sur la joue.

Je me munis d'un petit coton, mis du produit et tamponnai sa joue. Le sang avait arrêté de couler. Je pris un pansement et le collai soigneusement sur la coupure. Mes doigts frôlèrent sa peau, je ressentis un petit frisson et me reculai.

- C'est bon ?, me dit-il.

- Oui j'ai mis un pansement.

- Merci. Le village est juste à côté. Tu vois cette sorte d'église ? (voir média )

Je me penchai pour regarder. Au milieu des arbres, une immense église avec un toit d'ardoise et des murs de briques.

- Oui.

- Eh bien, c'est le couvent.

Je me levai précipitamment et commençai à marcher le long du sentier, celui-ci n'était pas long et nous pûmes apercevoir rapidement l'entrée. Un panneau nous indiquait : "Lacherme" signe que nous étions arrivés.

Des gens étaient regroupés devant le bâtiment, discutaient activement. Nous nous approchâmes captant des bribes de conversations : "Que nous devons quitter, pas d'accord, les sœurs, monstres". Intriguée, j'interrogeai une femme :

- Que se passe-t-il ?

- Ce qui se passe et bien nous aimerions bien le savoir, dit-elle en colère.

Sans autre réponse, je rejoignis Gautier qui m'attendait loin du groupe. S'il n'avait pas beaucoup l'habitude de parler avec les autres personnes, comment pourra-t-il un jour avoir des contacts avec eux ?

- Sais-tu ce qui les met en colère ?

- Non. Nous trouverons sûrement des informations là-haut.

- Oui, mais avant, nous devons aller nous débarbouiller, annonça-t-il en fixant mes bras noirs de terre.

- Quoi ? Mais...

- Tu penses qu'ils nous laisseront entrer comme cela : sale ? J'ai repéré un grand lac.

Il me montra du doigt une petite clairière derrière les personnes qui se disputaient.

Morgane: Passé: Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant