Chapitre 2

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Les rayons du soleil pénétrèrent dans ma chambre, éclairant mon visage. La lumière du jour m'éveilla. Je m'étirais. Des maux me tordaient le ventre. Je n'avais pas mangé hier soir. Je descendis encore en pyjama. Une salade composée de tomates, de salade verte et d'un reste de la viande m'attendaient sur la table. Je pris le temps de me rassasier. Ma mère, d'habitude dans la salle à manger, n'était pas là. Je la trouvais dans sa chambre allongée sur son lit.

- Bonjour maman.

Elle se retourna lentement vers moi, le front en sueur.

- Salut ma belle.

- Tu vas bien ?

- Très bien et toi ?

Elle avait du mal à parler et tremblait à chaque respiration.

- Maman, veux-tu que j'appelle un médecin ?

- Non, ne t'en fais pas.

- Mais...

- J'ai dit non. Mais tu pourrais, s'il te plaît, mettre ta robe dans la machine à laver et aller chercher chez Abi quelque chose à manger pour ce soir ?

- Oui maman, mais promets-moi de rester couchée.

- Je te le promets, soupira-t-elle.

L'air frais vint chatouiller mon visage faisant voler mes cheveux. La ville était calme ce matin. La boutique d'Abigaëlle était fermée, je sonnai quand même. Elle m'ouvrit presque aussitôt.

- Morgane ? Un problème ?

- Ma mère est malade, enfin je crois. Comme vous avez fait quelques études de médecine je...

- Bien sûr, je vais aller la voir, autre chose ?

- Auriez- vous des œufs et du lait ?

- Je vais te chercher cela.

Elle revint avec le tout et nous partîmes chez moi. Quand je poussai la porte, j'aperçus maman, debout, entrain de recoudre la robe d'Abi.

- Bonjour Mme Smiton.

- Bonjour Abigaëlle.

- Votre fille m'a dit que vous ne vous sentez pas très bien.

- Ça va mieux merci. Ce sera combien pour les œufs et le lait ?

- Rien.

- Merci beaucoup.

- Je t'en prie Karine.

La journée se passa dans le calme.

*

L'heure du dîner arriva. Je sortis une poêle dans laquelle je cassai deux œufs.

- Abi est vraiment très généreuse, dit ma mère.

- Tu as raison, c'est la seule qui garde un peu de bon sens.

- Non je ne pense pas Morgane, il n'y a pas mal de personnes gentilles.

- Si les gens étaient sympas, ils ne laisseraient pas quelqu'un sur le sol, lâchais-je en repensant à Lola.

- Comment ça ?

- Hier, alors que j'allais chez Abi, j'ai trouvé Lola par terre couverte de marques ; personne ne l'avait aidée.

- Son mari la bat encore ! Pauvre enfant ! Nous ne pouvons rien faire malheureusement.

Elle baissa tristement la tête avant de se ressaisir et me demanda :

- Les œufs sont cuits ?

- Presque.

Karine dressa la table, puis, je nous servis. Nous mangeâmes sans parler. Seul le bruit de nos couverts résonnait dans la maison ainsi que le chant des oiseaux et de la radio qui diffusait une musique douce. Mais la voix du Milliardaire interrompit ce moment paisible :

"Chers citoyens, il va bientôt être temps pour moi de prendre ma retraite. J'ai décidé que mon fils prendra ma suite dans quatre ans."

Ma mère ne disait rien, le regard dans le vague. Ses mains tremblaient, elle remarqua mon regard insistant. Puis se tourna vers moi en souriant et déclara :

- Tu veux bien venir m'aider à la boutique, toute à l'heure, ma puce ?

- Oui maman.

- J'y vais !, m'annonça-t-elle.

Le silence retomba, lourd. La chanson Way Down We Go de Kaleo emplit la pièce.

Je m'amusais à taper le rythme avec mes pieds, débarrassais nos assiettes. Je les mis dans l'évier faisant couler l'eau pour les nettoyer.

Une fois tout terminé, je parcourus la pièce du regard, imprégnant les lieux dans mon esprit. Des questions m'envahirent : " Et si j'oubliais tous les souvenirs de ce présent ? Et si je perdais encore une fois la mémoire ?" Je fermai les yeux pour les chasser et quittai la maison à mon tour.

Le magasin de Karine était chaleureux et rempli des vêtements qu'elle confectionne. Une grande bai vitrée éclairait la pièce. Parfois, des baronnes, avec leurs grandes robes à froufrous, venaient faire des commandes. Je l'observai souvent travailler lorsque j'avais quinze ans. Sa machine à coudre était posée sur une grande table au-dessus de laquelle, elle déployait des tissus multicolores. Tout le monde pouvait regarder son savoir-faire et elle aimait cela.

Je poussai la porte de l'arrière-boutique où tout était stocké :

- Joyeux anniversaire !

Je sursautai surprise. Toutes mes proches amies étaient réunies autour d'une petite table, les mains pleines de cadeaux. Je souris et essuyai rageusement les larmes de joie qui coulaient le long de mes joues. Il y avait Abi, Lola, Aurélia l'assistante de ma mère et ... Solène, qui portait une alliance à l'annulaire ! Je m'approchai d'elle incrédule.

- Solène ?

- Tu croyais que j'allais rater ton anniversaire ? Tiens, ton cadeau.

- Merci, mais...tu t'es mariée ?!

- Oui devant deux témoins seulement. On ne voulait pas d'une grosse fête.

Je la pris dans mes bras en souriant. Ses nattes brunes tombaient sur ses épaules. Elle portait une magnifique robe rose pâle. Je déballai son cadeau toute contente, comme une vraie gamine. J'y découvris un beau jean bleu marine ainsi qu'une carte avec la photo d'une forêt. Celle de notre enfance. Je la remerciai mille fois. Les jeans étaient de chers vêtements, tout comme les maillots.

- Attends ! Ce n'est pas fini !

Je la regardai intriguée. Elle sortit de derrière son dos quatre tee-shirt. Un noir et blanc, un bleu et rose pâle, un autre gris. Je souriais de bonheur.

Abi s'approcha et me donna un sac. Une paire de mitaines beiges, ainsi qu'un petit bonnet y étaient soigneusement pliés. Je l'embrassai sur les joues en la remerciant. Aurélia m'offrit un joli bracelet en cuir et métal. Je le mis, émerveillée. Ma mère me tendit une petite boîte de velours rouge. En l'ouvrant, je lâchai un cri. A l'intérieur, un magnifique collier serti de saphirs !

Je la serrai dans mes bras.

- Bon anniversaire, je t'aime, me souffla-t-elle à l'oreille.

- Moi aussi, je t'aime maman. Mais, où l'as-tu acheté ? Quelle fortune as-tu pus dépenser ? ! dis-je préoccupée.

- Ton père me l'avait offert, il t'aidera.

- Merci, merci répétais-je à tout le monde.

- Et si on mangeait ?!, proposa Solène.

Je coupai le gâteau au chocolat et donnais une part à chacun.

Quel merveilleux anniversaire !

Morgane: Passé: Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant