Chapitre 17

11 0 0
                                    

-Pdv Milliardaire alias Pierre-

Je jetai mon téléphone au sol, énervé. Ils avaient échoué.

Encore.

Ils l'avaient laissé fuir. Mon fils ne servait à rien. J'étais en colère et anéanti. Mes ministres n'avaient pas réussi à rattraper Morgane, et mon fils ne répondait pas à mes nombreux appels. Je sentis les larmes monter.

Ma femme était morte.

Ma magnifique et fabuleuse Joceline. Les larmes ruisselaient sur mes joues sans que je parvienne à les retenir. Je me sentais faible à pleurer comme une fillette.

Tout le plan que j'avais mis en place avait échoué. Le berger avait emmené les gosses vers mon hélicoptère prévu pour le piège et normalement les hommes auraient dû sortir des arbres et les capturer. Je me rappelais que mon premier ministre m'avait dit qu'ils étaient accompagnés d'un chien. Il avait voulu interroger le berger mais celui-ci avait disparu et demeurait introuvable.

Une infirmière arriva pour nettoyer les dégâts créés par le plateau renversé. Je la regardais faire les yeux vides. Je passai alors une main dans mes cheveux, ils étaient gras. Je demandai à la dame où se trouvait la salle de bain. Elle me montra une porte à ma gauche, à côté de la fenêtre.

Je tentai de me lever en ravalant un cri. Mes muscles étaient tendus. Péniblement, j'essayai de marcher en grimaçant. Je fermai la porte et retirai la blouse d'hôpital. Une autre était proprement accrochée sur un porte-manteau. J'entrai dans la petite douche. Je soupirai de bonheur en étalant le savon sur mon corps. Après m'être séché, j'enfilai la chemise d'hôpital toute propre. Pourquoi fallait-il que ça m'arrive à moi ? J'étais le Milliardaire, pas un vulgaire citadin à qui un accident était arrivé. Mon téléphone sonna au moment où je sortais de la salle de bain.

"Allô ?

- Bonjour Monsieur, c'est la police de Corse.

- Ah ! Bonjour, que se passe-t-il ?

- Nous venons juste vous confirmer que nous ferons tout notre possible pour mener à bien notre mission.

- Je vous remercie, heureux de faire affaire avec vous.

- Nous de même. Quand serons-nous payés ?

- Dès que je me serai remis.

- Remettez-vous vite alors, et toutes mes condoléances.

- Merci, au revoir.

- A bientôt."

Mon interlocuteur raccrocha. Je souris content qu'au moins un de mes plans fonctionne.

- Bientôt Morgane sera à moi !, murmurais-je tout heureux.

Je ricanais intérieurement en pensant au pouvoir qui sera bientôt à ma portée. Et dire que Karine aurait pu en profiter, elle aussi. Elle avait malheureusement été trop bête et s'était enfuie avec ses filles.

- Tant pis pour elle, me dis-je.

- Monsieur !?, appela quelqu'un en frappant à la porte.

- Oui ?

Mon second ministre entra.

- Monsieur, heureux de voir que vous allez mieux, me salua-t-il obséquieux.

- Allons que se passe-t-il pour que vous veniez me déranger ?

- Des citoyens campent devant votre maison, Monsieur.

- C'est déjà arrivé ce type de manifestation ; je ne comprends pas ce qui vous alerte.

- Et bien, ils essayent de pénétrer dans votre demeure et ils salissent votre réputation, Monsieur.

- Comment ça ?!, m'exclamais-je en entendant le mot "réputation".

- Partout, dans la ville, il y a des affiches vous insultant ou entraînant un vent de révolte. Il faut calmer tout cela.

Je tapai sur la table de nuit et affirmai en sortant de mon lit :

- Bien, on rentre.

- Oui Monsieur, mais...mais vous n'allez pas sortir comme cela ?

- Et pourquoi pas, hein ?

- Bien Monsieur.

- Allez-vous renseigner sur les dégâts occasionnés à ma voiture. Ah et aussi, où êtes-vous garé ?

- Juste en face de la porte principale. Voici les clés.

Il me tendit un trousseau et sortit de la chambre. Je pris le sac de ma femme qu'on m'avait rapporté et partis à mon tour. Quelques médecins m'arrêtèrent dans les couloirs afin de s'assurer que je pouvais m'en aller.

Je quittais satisfait cet hôpital de malheur. Après avoir repéré la Ferrari rouge de mon second ministre, je m'installai côté passager. Il arriva bientôt avec mes clés. Il s'engouffra côté conducteur tout sourire.

- Votre voiture a été réparée Monsieur.

- Super !

Sa mine s'assombrit.

- Mais vous devez payer pour les réparations, Monsieur.

Je soupirai, agacé.

- Combien veulent-ils ?

- Cinquante mille euros, Monsieur.

- Rien que ça ?, lançais-je sarcastique.

- Oui, Monsieur.

- A qui dois-je les verser ?

- Au garage Lamborghini, Monsieur.

- Bien, j'enverrai mon secrétaire là-bas avec le chéquier.

Il démarra en hochant la tête, tandis que je maudissais le sanglier qui avait traversé la route m'arrachant Joceline et la somme de cinquante mille euros. Je regardais le paysage défiler en broyant du noir.

- Nous sommes arrivés Monsieur.

Je regardai, les yeux écarquillés, les milliers de tentes qui entouraient ma propriété. Des pancartes étaient collées sur mes murs extérieurs. Sur ceux-ci, une photo de moi en smoking décorée d'une phrase : "Cet homme est un voleur, un malfrat. Fini le règne du Milliardaire, terminé la tyrannie ! Révoltez-vous !".

Le portail s'ouvrit pendant que j'observais tous ces gens avec dégoût. Certains me lançaient des regards furieux, d'autres des regards haineux. La Ferrari entra et le portail se referma stoppant la vague de révolutionnaires qui essayaient de pénétrer chez moi. Je descendis de la voiture, protégeant ma tête des jets de pierres qui étaient lancées par-dessus les grands murs. Il fallait que tout cela cesse et vite !

Morgane: Passé: Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant