Morgane: Passé: Tome 1

Chapitre 26

-Pdv de Morgane-

Nous nous dirigeâmes vers le port où notre bateau devait partir à 17h00, sac à dos sur les épaules. Cela faisait neuf jours que nous étions à Marseille. Nous en avons profité pour visiter la ville et errer sur la plage. Cela avait été génial!

 Nous arrivâmes au port, repérâmes l'endroit où nous devons embarquer et fîmes la queue; beaucoup de personne attendaient comme nous. John se muni de nos billets quand nous passâmes enfin devant le contrôleur qui regarda d'un drôle d'œil Follower. Une dame rousse habillée en marinière nous plaça. Le bateau était énorme avec plusieurs étages et le pont était plein de voyageurs. Gautier était assis en face de moi, ma sœur était à mes côtés, John était devant ma sœur et Follower au milieu de nous tous.

Je sortis et allai sur le pont principal. Je regardai les vagues danser à un rythme doux. Parfois, je pouvais apercevoir l'ombre de petites méduses. Le vent faisait voler mes cheveux dans tous les sens. Je sursautai en sentant un museau froid sur ma main qui pendait le long de ma jambe. Mon regard croisa celui de Follower qui m'avait sûrement suivi. Je souris au chien et retournai dans ma contemplation de la mer. Je fixai l'horizon, un vol d'oie survolait la mer Méditerranée. Je soupirai nostalgique, rêvant de liberté.

- Morgane?, appela Maurine qui vint se poster à côté de moi.

- Oui? Tu as laissé les garçons tout seuls, tu n'as pas peur qu'ils s'entre-tuent pendant notre absence?, dis-je en souriant.

- Ils m'ont promis de se tenir à carreau!, rigola-t-elle légèrement.

Nous nous sourîmes complice.

- Maurine n'as-tu jamais pensé à quoi pourrais ressembler notre père?, demandais-je soudain.

Cela faisait un moment que je me posais cette question. Elle baissa la tête comme honteuse.

- Je n'arrive pas à me souvenir de lui, je ne vois pas son visage ni..., sa voix se brisa et de petite larmes perlèrent au coin de ses yeux.

Je la pris dans mes bras en sentant sa tristesse, semblable à la mienne. Des rayons solaires illuminaient notre emplacement, traversant les nuages. Des mouettes volaient en paillant le bec plein de poissons. 

- Moi non plus je n'y arrive pas, la rassurai-je.

Nous restâmes enlacées un moment puis nous rentrâmes à l'intérieur du bateau avec Follower. Les deux garçons étaient sagement assis, ils ne se regardaient pas. Je m'installai en face de Gautier qui esquissa un faible sourire quand nos tendres regards se croisèrent. Je lui souris en retour. 

- La vue est agréable dehors?, interrogea John.

- Oui ça va, répondis-je.

Le silence retomba. Tout le monde fixait un endroit en silence et laissait son esprit vagabonder. Je pensais à ma mère qui s'était tuer à m'élever avec le peu qu'elle avait et moi je n'avais même pas été fichue de lui ramener un médicament qui aurais put l'aider provisoirement. A la place, j'étais à la recherche de réponse à de nombreuses questions. Qui est mon père? Pourquoi ma mère a-t-elle effacé la mémoire de ma sœur et moi? Pourquoi ais-je une plaque dans la tête? 

 L'image des cicatrices de Gautier me revint et d'autres questions arrivèrent: Pourquoi Pierre lui a-t-il fait ça? Que lui a-t-il précisément fait? 

- Bonjour, excusez moi?, demanda une fille blonde.

Nous la dévisageâmes. John leva la tête de son journal, fixa surpris la femme qui s'était adressée à lui quelques secondes plus tôt. Ils se regardèrent longtemps puis John se leva et la prit dans ses bras. Ils rigolèrent et se tournèrent vers nous. Je remarquai presque tout de suite leur ressemblance.

- Je vous présente ma cousine Hélène Nelerdson.

- Enchanté!, nous nous exclamâmes. alors que Gautier marmonnait salut désapprobateur.  

M. Nelerdson nous présenta tour à tour à sa cousine qui nous souriait à chaque fois qu'il prononçait notre prénom.

- En Corse vous êtes très recherché, il y a plusieurs avis de recherche sur lesquels figure votre visage. On ne parle que de vous: trois ados en fuite.

Nous nous regardâmes l'air grave. Le Milliardaire sait où nous nous rendons et peut-être même chez qui.

- Nous ferons bien attention à ne pas être reconnaissable, déclara Gautier méfiant.

- Oui je vous le conseille. Je peux vous aider et vous faire passer pour mes amis; les Nelerdson sont bien vus en Corse.

- C'est très gentil, mais nous ne voulons pas vous attirez des ennuis, rétorqua le fils de Pierre qui n'avait visiblement pas envie de supporter John.

- Non cela ne me dérange pas et puis, je ne vous laisse pas vraiment le choix, répliqua Hélène en partant rapidement car un homme sévère l'appelait.

- Hélène a un fort caractère, sourit John fier.

Gautier soupira et ne dit plus un mot pour le moment.

- Votre cousine travaille ici?, demanda ma sœur.

- Oui Hélène lave le pont et sert les gens quand ils commandent quelque chose. Elle a toujours rêvé d'être "marin".

- Que voulait-elle dire par: "les Nelerdson sont bien vus en Corse"?, questionnais-je intriguée.

- Elle voulait dire que notre famille est assez connus, dans les bons sens du terme, lança Monsieur Nelerdson. Nos parents s'occupaient du monde qui les entourait et donnaient beaucoup aux plus démunis qui n'avaient pas les moyens de se payer un toit sous lequel vivre. Ils ont beaucoup aidé les personnes dans le besoin, tout comme mes grands-parents et mes arrières grands-parents...

Je hochai la tête. La voix du capitaine résonna :

" Chers passagers nous sommes arrivés à destination. Bienvenue en Corse à la ville de L'île Rousse en Balagne (cette région et cette ville existent), j'espère que votre voyage c'est bien passé".

Nous nous levâmes en faisant bien attention à cacher nos visages à l'aide des lunettes de soleil achetées pendant notre séjour aux abords de Lacherme.

- Il ne faut pas que nous nous appelons avec nos vrais prénoms, précisa Maurine.

- Oui tu as raison nous serons désormais Paul, Lorine et Louise, affirmais-je.

Le fils du Milliardaire acquiesça et nous sortîmes du bateau, suivant John tenant nos bagage en main. J'avais peur que quelqu'un nous reconnaîsse.