Nous nous extirpâmes de notre cachette et découvrîmes dépités Hélène et John qui se tenaient au milieu du salon ligotés et encadrés par deux gendarmes. Maurine et Follower étaient apparemment les heureux gagnants de ce "cache-cache".
- Où est la deuxième fille?, me demanda le policier qui nous avait découvert Gautier et moi.
Comme je ne répondais pas il me menaça levant sa main vers mon visage. Gautier se mit entre nous et lança à l'homme, un grand blond musclé aux yeux gris:
- Ne la touche pas.
- Qu'est-ce qui m'en empêcherait, ricana-t-il en envoyant sa main sur ma tête pour ponctuer ses dires.
Je tombais à la renverse sous le choc, tenant ma joue qui me lançait à cause de cette claque. Je vis Gautier s'approcher dangereusement et rapidement de l'officier. Il s'apprêta violemment à lui sauter dessus mais un homme roux surgit de nulle part, l'attrapa et le plaqua au sol.
La porte des toilettes se déverrouilla et Maurine en sortit visiblement surprise par la scène qui se déroulait devant elle. Follower mordit le blondinet qui m'avait frappé. Malheureusement un des policiers qui tenait les Nelerdson accrocha une muselière sur le museau du chien qui se débattait tant bien que mal. La plainte qu'il émit me déchira le cœur. Le roux attrapa ma jumelle, la ligota ainsi que Gautier, George et moi. Quatre voitures de polices étaient garées devant la maison de l'hypnotiseur.
Les gendarmes nous firent monter Maurine et moi dans le même véhicule, John et Hélène ensemble et George avec Gautier. Je les regardais impuissante accrocher Follower à la boîte au lettre de la maison.
- Laissez-le!!, hurlais-je à m'en casser la voix.
Des larmes coulèrent à flot le long des mes joues.
- Follower! Non! Follower, criais-je désespérée alors que le voiture démarrait.
En réponse, celui-ci aboya et couina. Ce-ci me broya le cœur tandis que j'hoquetais de tristesse. Le chien s'était allongé misérablement sur l'herbe fixant désolé le véhicule qui disparaissait au loin. Tout tournait mal: on nous avait retrouvé et notre compagnon allait être lâchement abandonné. J'essayais de me défaire de mes liens. Je ne pouvais pas le laisser. Je devais l'aider!
Ma sœur essaya de me serrer la main en me souriant tristement.
- Morgane...
Je ne l'écoutais pas et secouais mes épaules tentant de retirer mes mains des menottes.
- Laissez-moi sortir!
Je donnais de brusques coup de pied dans le siège devant moi. Le gendarme roux abattit sur ma jambe sa matraque. Je lâchais un hurlement de douleur.
C'était la fin.
Les efforts que nos parents avaient fournis n'ont servis à rien. Nos vies sont entre les mains de Pierre. Etre le cobaye de cet homme ne me plaisait guère; nous ne sommes pas des objets qu'ils peut utiliser comme il l'entend.
Nous ne lui appartenons pas.
C'est avec cette phrase en tête que les policiers me sortirent sans aucunes délicatesse. Nous avions dû rouler plusieurs heures car le paysage n'était plus du tout le même.
En face de moi se tenait une énorme bâtisse faites de fer et de verre, elle ressemblait à un énorme laboratoire je compris, grâce à l'indication suivante:"Laboratoire de recherches privées", que s'en était un.
Un long désert entourait le bâtiment. Je réalisais avec horreur que personne ne pourrait jamais venir nous chercher dans cet endroit si isolé. Hélène, John, Gautier et George arrivèrent à nos côtés tous escorté par un gendarme arborant un uniforme bleu pâle.
Le Milliardaire apparut, sortant de deux grandes portes en verres. Toute la haine que je ressentais à son égard retourna mes entrailles.
- Bienvenue! Je suis si heureux de vous voir!, nous salua-t-il en esquissant un énorme sourire que je savais sincère mais pas pour les bonnes raisons.
- Enfoiré!, hurla Gautier en tentant de s'approcher de lui, forçant le grand roux à tirer sur ses bras pour le maintenir en arrière.
- Ah, mon fils, chéri! Vilain petit fuyard, si tu savais comme tu m'as manqué!, il éclata d'un rire faux et fixa le jeune homme avec dégoût.
Pierre s'approcha de moi; sa main vint effleurer ma joue meurtrie avant de descendre vers le bas de mon crâne. Je me reculai, ce contact me répugnait.
- Ma chère Morgane, vous voilà enfin de retour! Gardes! (Des hommes armés arrivèrent en courant) Emmenez ces personnes dans des cellules bien fermées et veillez à ce qu'ils ne s'enfuient pas. Quant à toi, George Ramiti, je vais devoir de tuer, tu en sais beaucoup trop puis tu ne m'es d'aucune utilité.
Le Milliardaire claqua des doigts et un garde tira une balle dans la tête de l'hypnotiseur qui tomba inerte au sol. J'hurlai d'horreur suivie comme Maurine et Gautier. Nous nous regardâmes effarés les yeux emplis de larmes. Pierre était devenu complètement fou! Mon cœur se serra, je réprimais un haut le cœur lorsque du sang tâcha le sol. Une fine pluie tomba rependant le sang dans le sable sec. La nuit tombait, plongeant le désert dans une atmosphère morose et morbide. Je plaquais une main sur ma bouche, essayant en vain de retenir mes sanglots.
Sous les ordres de leur maître les hommes nous emmenèrent à l'intérieur du bâtiment en nous poussant violemment. Je me sentais anéantie et vulnérable. Le pauvre Monsieur Ramiti avait été tué sous nos yeux. Pierre l'avait abattu sans état d'âme. Le hall du laboratoire était immense et vide, un grand carrelage blanc recouvrait le sol.
Nous rentrâmes dans un ascenseur. J'eus à peine le temps de réagir que nous traversâmes un couloir gris et les gardes qui tenaient les garçons les firent rentrer dans une cellule. Les nôtres nous emmenèrent pour nous enfermer plus loin.
Notre prison était assez spacieuse et composée de deux pièce, celle dans laquelle nous nous trouvions était meublée de trois lits de camps et d'une radio; la deuxième était les toilettes et une petite baignoire. Ce n'était pas le grand luxe mais je ne pouvais me plaindre. Enfin si je pouvais, il n'avait pas le droit de nous séquestrer comme cela!
Je m'allongeais sur un lit de camp les yeux baignés de larmes et épuisée par les événements de cette horrible journée. Le désespoir s'empara de moi me plongeant dans un sommeil noir, sans rêves.
*
Les jours passèrent sans que le Milliardaire vienne nous voir. Hélène, Maurine et moi discutions tranquillement pour passer le temps ou écoutions la radio. Le temps était long, très long. Des gardes différents chaque jours nous apportaient nos repas sans mots. Des mois étaient peut-être passée sans que nous ayions vus le soleil et les garçons.
Jusqu'au jour où...
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Morgane: Passé: Tome 1
Science FictionDes secrets, des trous de mémoires, des non-dits, voilà ce qui rime la vie de Morgane, une jeune fille de 17 ans. Son enfance? Elle ne s'en souvient pas. Son père? Elle ne l'a jamais vu. Une rencontre va tout changer. Elle va se lancer dans une g...