Des secrets, des trous de mémoires, des non-dits, voilà ce qui rime la vie de Morgane, une jeune fille de 17 ans.
Son enfance? Elle ne s'en souvient pas.
Son père? Elle ne l'a jamais vu.
Une rencontre va tout changer.
Elle va se lancer dans une g...
Je sortis de mon inconscience bercée par des bras. J'ouvris les yeux. Je papillonnais des cils pour m'habituer à la lumière de la pièce qui me brûlait la rétine. Gautier était penché au dessus de moi. Il regardait au loin, ses yeux étaient rouges et une larme se tenait encore sur sa joue. Je l'essuyai avec mon pouce. Il tressaillit et reporta son attention sur moi. Le jeune homme me sourit visiblement soulagé de me voir en vie. Je l'étais également mais ma nuque me lançait énormément. Il m'aida à me redresser (j'étais assise sur ses jambes la tête contre son épaule). Il m'installa au sol à ses côtés. Nos poignets étaient libres mais pas nos chevilles. Je remarquai une forme sur la table d'opération à ma place. Cette chose se débattait avec l'énergie du désespoir. Je plissais les yeux.
- Maurine!
Je bondis sur mes pieds ignorant la douleur qui me vrilla le crâne et m'emplit de vertige, brouillant ma vision. Je retombais sur mes genoux en suppliant :
- Laissez la je vous en supplie, elle n'a rien fait!!
Gautier posa une main réconfortante sur mon épaule. Le Milliardaire tourna la tête vers moi:
- Tu es enfin réveillée, nous allons donc pouvoir commencer! Quelle joie!
- Sale fou! Vous êtes complètement cinglé! Laissez ma sœur! Vous avez pris ma puce, vous n'avez pas besoin de tuer ma jumelle!
- Qui t'as di que nous allions la tuer?
Il sourit, un reflet de triomphe brillait dans ses pupilles.
Je me tus ne sachant que répondre, je me laissai aller en sanglotant contre le torse de Gautier qui resserra son étreinte. Pierre et le médecin stérilisèrent le scalpel et la pince qu'ils avaient utilisés pour moi. Ils préparèrent les compresses et tâtèrent le poignet gauche de Maurine. Je ne pouvais pas voir la tête de ma jumelle mais je savais quelle se trouvait dans le même état que moi plutôt. Elle était allongée sur le dos, le haut de son crâne nous faisait fasse.
- Que vont-ils lui faire?, demandais-je à Gautier sans quitter ma sœur des yeux.
- Ils pensent que Maurine à une puce comme la tienne dans le poignet.
- Vraiment?
- Les données de ta puce seraient incomplètes.Tout à l'heure alors que Pierre s'énervait sur l'ordinateur une vague d'électricité s'est répandue dans la pièce. La puce de Maurine a dû la capter et ce-ci à déclencher une douleur atroce dans son poignet gauche. Après maintes recherches, ils en sont venus à cette conclusion: Maurine avait aussi une puce et sans elle la bombe ne pourra être déclenchée.
- Oh non mon Dieux!
J'écarquillai les yeux horrifiée. Ma jumelle allait subir la même chose que moi. Des larmes coulèrent le longs de mes joues alors que les souvenirs de ces dernières heures épouvantables revinrent. Le souffle de Gautier dans mon cou chassa ces pensées pour laisser place à d'autres: le Milliardaire était un monstre assoiffé de pouvoir. Je ne savais pas ce qu'il se passerait lorsque Pierre aura obtenu ce qu'il voulait.
Durant de longues minutes, alors que le Milliardaire et le chirurgien s'occupaient du poignet, sa propriétaire hurlait. Ce bruit était insoutenable. Je me recroquevillai contre Gautier, en tremblant légèrement. Après ce qui me parut une éternité, le silence se fit dans la salle, un silence morne, chargé d'angoisse. Je me levai, mais retenue par mes chaînes, je ne pus avancer vers la table. Ma sœur ne bougeait plus et je craignit qu'elle ne soit morte. Gautier se leva aussi, il prit ma main et la pressa sans doute pour me rassurer.
- Maurine, Maurine appelais-je.
Pierre ne prêta aucune attention à nous et glissa la puce dans le tiroir ouvert sur le côté de la boîte. Celui-ci se referma, le couvercle de celle-ci changea trois fois de couleur: rouge, bleu et vert avant de redevenir noir et de s'ouvrir dans un bruit métallique. Le Milliardaire entouré de Léopold et du médecin, les yeux illuminés, sortit du coffret la copie d'une bombe atomique miniature(de la taille d'un livre).
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Pierre lâcha un cris de joie, dans ses yeux brillait la victoire. Il rit diaboliquement et le chirurgien se recula saisit par la peur d'avoir aidé un fou. Il sortit de la pièce sans demander son reste. Quant à Léopold, il intima à son frère de se calmer et lui demanda de déposer l'arme dans sa boîte afin de procéder à des vérifications.
- Non, refusa-t-il, plus personne ne touche à mon bébé, mon trésor.
Il promena dessus un regard admiratif, comme un père sur son enfant. Gautier serra plus fort ma main, cette fois ce n'était pas pour me rassurer mais pour extirper la haine qu'il ressentait. Je caressai le dos de la sienne avec mon pouce pour le calmer . Sa poigne se relâcha lentement mais il bouillonnait intérieurement, ce que je comprenais tout à fait.
Léopold détacha ma jumelle, attirant toute mon attention. Il n'avait pas intérêt à lui faire du mal. Elle en avait assez subit comme cela. L'homme appela un garde qui la prit dans ses bras et la sortit de la salle. Le Milliardaire avait un visage émerveillé, fixé au dessus de son oeuvre.
Son frère la lui retira des mains récoltant un regard foudroyant. Il la déposa dans sa boîte et plaça sur elle des électrodes.
- Que fais-tu?, interrogea Pierre.
- Je vais procéder au déclenchement puisque c'est ce que tu veux, non?
- Dépêche-toi alors!
Léopold s'activa sur le clavier de l'ordinateur. Le garde Dimitri resté jusque là silencieux, à l'écart, extirpa un pistolet de sa ceinture. Il le pointa sur le Milliardaire.
- Arrêtez tout ou je tire!
Je regardais la scène décontenancée. Le frère de Pierre leva les mains en l'air essayant d'apaiser l'homme:
- Calmez vous, reposez cette arme.
Dimitri visa Léopold, Pierre en profita pour se rapprocher de lui. Un coup de feu résonna dans la pièce. Je criai mettant mes mains devant mes yeux. Le seul fait de voir du sang me faisait penser à George Ramiti. Je me risquais à regarder. Gautier s'était crispé mais ne bougeait pas à mes côtés. John et Hélène, auxquels je n'avais jusque là pas fait attention fixaient la scène ébahis. Léopold gémissait la main sur la cuisse, d'où un filet de sang s'écoulait.
Le Milliardaire se déplaça rapidement. En quelques pas il fut face à l'agresseur. Il lui asséna un violent coup de poing dans le nez. Puis, le désarma, lui tira dans le bras et la cuisse. Dimitri s'écroula au sol qui devint vite écarlate. Je ne pus lâcher une exclamation d'horreur. Le corps de George Ramiti gisant inerte par terre apparut devant mes yeux. J'enfouis ma tête dans l'épaule de Gautier qui m'enveloppa de ses bras.
- Ca va aller Morgane, tenta-t-il pour me rassurer mais il était sûrement prit par les mêmes visions. Sa voix manquait d'assurance.
Pierre s'accroupit à côté du garde et lui demanda:
- Qui es ton chef?
- Yoichi Akatsuki, répondit-il en le défiant d'un regard brûlant.
Le visage déformé par la haine, le Milliardaire arma son pistolet, visa la tête de Dimitri et tira.
