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Déjà deux heures que les deux hommes s'acharnaient sur le panneau avant que celui-ci ne casse totalement. Il s'agissait là de notre première victoire, même si nous n'étions pas au bout de nos peines.

Il nous fallait désormais ouvrir la porte, en bricolant aux fils. Comment ? Je l'ignorais. Et combien de temps mettrions-nous pour y parvenir ?

Une très bonne question. Malheureusement, chaque tentative ratée valut une très longue série de regards noirs de la part de Jason.

—Je n'y connais rien ! maugréa Lincoln qui après observation, abandonna lui aussi.

—Vous pouvez peut-être ouvrir cette fichue porte ! s'exclama aussitôt Jason à l'attention des deux gardes bâillonnés. Vous ne seriez pas totalement inutile.

Ils nièrent en bloc, et mirent fin à nos chances de réussites.

—On n'a plus qu'à abdiquer et demander la clémence de Shruger pour ce que l'on vient de faire, continua Lincoln dépité.

Dans son regard, je compris qu'il ne m'en voulait aucunement. Il désespérait seulement que cette idée, aussi nulle soit-elle, ne fonctionne pas non plus. D'accord, je n'avais pas du tout fait le bon choix, mais qu'aurions-nous pu faire d'autres ?

Las d'attendre sans rien faire, je m'approchai de l'objet de notre curiosité et observai attentivement. Je ne vis d'abord que le méli-mélo de fils, connectés à des couleurs qui n'avaient pour moi aucune signification. Et pourtant, au milieu de ce fouillis, je distinguai quelque chose que personne n'avait remarqué.

—C'est quoi ça ? demandai-je en écartant une partie des fils.

Derrière se trouvait une sorte de bouton de secours, rouge, au-dessus duquel était inscrit « en cas d'urgences »

—Bravo Alanah ! me félicita Lincoln dont le sourire venait de revenir.

Jason arriva après, semant le doute sur son utilité. Un doute que je mis du temps à assimiler. Michael, quant à lui, ne paraissait pas avoir d'avis à ce sujet.

—Pourquoi il serait là, si ce n'était pas pour ouvrir la porte ? me demandai-je à voix haute.

Elle a un peu raison, approuva Michael plutôt discret.

Jason redoutait le pire. Je pensais avoir regagné son amitié mais de toutes évidences, je m'étais trompée. Il nous restait beaucoup de chemin à faire de ce côté-là. Et aucune garantie d'arriver au bout un jour.

—On ne peut plus reculer. On doit progresser pour trouver à manger, continuai-je.

Autrement, nous allions tous y passer dans les prochains jours. Et je ne souhaitais aucunement devoir manger de la chair humaine.

—On le fait ? interrogea alors Lincoln avec un regard en biais vers Jason.

Il demandait son approbation ? Jason avait-il l'air d'un meneur ? En était-il un ?

Il hésita à répondre, donc il n'en était sûrement pas un.

—On ne sait pas ce qu'on va trouver derrière, se justifia celui-ci. Ils ont sûrement eu le temps de lever une sorte d'armée.

Si c'était le cas, ils n'auraient pas attendu que nous réussissions à ouvrir la porte, attaqua Michael. Ils nous auraient descendu depuis longtemps.

Le Dernier RemèdeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant