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Il fallait que je sorte de cette chambre afin de me faire moi-même mon avis. Et pour ça, il me faudrait me lever, ce que je n'avais pas fait depuis... Je ne savais même pas depuis quand. Inutile de dire que j'avais un peu peur du résultat. Je m'imaginai même tomber et me fracasser la tête contre le béton. M'ouvrir le crâne écourterait ma quête.

Concentrée, je posai mes pieds à terre sans me lever. Le contact glacé du béton me fit frissonner d'un bout à l'autre. Comme figée d'effroi, je restai immobile un moment, pour me préparer au mieux.

Mes jambes refusèrent cependant d'obéir aux moindres de mes ordres.

Je n'avais sans doute pas autant de forces que je le pensais. Ce serait dur. Et au début, mes jambes flageolantes ressembler à Bambi, lorsqu'il apprenait à marcher. J'hésitai même à lâcher le pied du lit sur lequel je me cramponnais comme une folle. C'était pire que lorsque j'avais appris à marcher pour la première fois, bien que je ne m'en souvienne pas. Il fallait que je réapprenne à utiliser mes jambes.

Cinq minutes pour retrouver ma stabilité ! Et quelques secondes de plus pour parvenir à me redresser. Encore un peu plus de temps pour faire le premier pas. Et lorsque j'entrepris d'avancer, je perdis progressivement mon courage à cause de mes tremblements intempestifs.

La branche d'arbre allait-elle se casser ? Je doutais d'y arriver, mais je ne perdrais pas ce combat.

Je m'étonnais ensuite moi-même de pouvoir continuer à avancer et à atteindre la porte. Mon but atteint, je l'ouvris rapidement et sortis de la pièce, pour me retrouver dans un immense couloir, interminable et froid. Il n'y avait aucun bruit, aucune personne qui rôdait, rien que du vide, d'où les courants d'airs s'échappaient. Même les lumières encastrées dans le plafond n'étaient pas réellement visibles. Quatre murs de bétons probablement très épais.

Je divaguais donc dans cette allée semblable à une prison de pierre, à défaut d'être prisonnière d'un train.

—Hey ! m'interpella une voix dans mon dos.

Je fis volteface, surprise, pour me retrouver devant le blond, un peu en colère. Cette fois, il ne m'épargnerait pas, m'engueulerait sûrement, ou me ferait assassiner dans le pire des cas.

—Je vous ai dit de rester couchée ! me dit-il avant de m'agripper le bras.

De force, il me fit revenir sur mes pas et me força à regagner mon lit. Et comme je n'avais pas écouté, il s'empressa de vérifier mes points de sutures. Cette fois, il me donnerait peut-être les infos qui me manquaient.

—J'espère que vous m'écouterez la prochaine fois ! ajouta-t-il d'une manière peu commode.

—Vous êtes qui ? demandai-je frustrée moi aussi.

Il ne jouait plus au médecin dorénavant. Plus loin je m'en tiendrais, mieux je me porterais.

—Et vous ? Vous vous appelez comment ? éluda-t-il en proie à une colère qui augmentait de minute en minute.

Que lui arrivait-il donc ? Je ne comprenais pas vraiment ce revirement et je n'avais rien fait de mal, si ce n'était de me redonner du courage.

—Répondez ! insistai-je lourdement avant de me dégager de son emprise. Où suis-je exactement et qui êtes-vous ?

Il ne gagnerait pas.

Le Dernier RemèdeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant