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Bizarrement, nous nous retrouvions devant le même dilemme. Là, devant un deuxième bouton rouge, nous attendions désespérément de nous mettre d'accord.

—On vient de perdre au moins quarante personnes et tu veux continuer tout de suite ? me demanda Jason outré. Ça ne peut pas attendre un peu. On a des blessés.

—Et on va mourir de faim ! rétorquai-je. Si on ne continue pas, on va s'affaiblir. On ne sera plus capable de rien.

Jason et Michael me regardèrent silencieux et apathique. Personne ne désirait revivre un tel drame. Moi la première. Pourquoi reculer alors que tout était commencé ?

L'avant était sur le pied de guerre. Si nous arrêtions, ils en profiteraient.

—Vous m'avez dit qu'il fallait prendre le contrôle du train et l'arrêter. Maintenant, vous voulez faire marche arrière ?

Je n'étais pas sûre de les comprendre. Quand bien même ils désiraient continuer, leurs motivations, elles, n'étaient plus là. Moi, je ne m'arrêterais pas en cours de route.

Décidée à en finir, et sachant que nous étions encore loin d'y arriver, je m'avançai, avec l'envie d'appuyer sur ce fichu bouton. Je me fichais bien de ce qu'il y avait derrière.

—Ne fais pas ça ! cria Jason à demi paniqué.

Dans le même temps, Michael m'attrapa et me força à reculer. Tous deux désiraient stopper cette mésaventure.

—On va attendre un peu, s'il te plait ! me supplia Jason dont le regard fut attiré par tout autre chose.

Pourquoi le ferais-je ? Il ne savait décidément pas ce qu'il voulait. Selon lui, il fallait se reposer et nous remettre les idées en place. Il m'avoua être prêt à m'attacher pour que je n'appuie pas sur le bouton. Et il n'était pas du genre à faire des promesses en l'air.

Michael me supplia lui aussi. Même si je l'aimais, je n'étais pas plus encline à le suivre.

—Plus on attend, plus nos chances de réussites diminuent, continuai-je peu encline à abandonner.

—Je sais, admit Jason.

—Lincoln est entrain de nous quitter. D'autres également. On devrait rester à leur côté, acheva Michael triste.

C'était logique. C'était leurs amis. Ils se sentaient obligés de les aider. Moi, je n'avais que Michael et Jason, en quelque sorte. Ce fut donc un peu plus difficile pour moi de comprendre. En fait, je ne considérais personne comme étant proche de moi.

—On est OK ? s'inquiéta le jeune homme aux cheveux noirs désormais mi-longs.

Il faudrait les lui couper à l'occasion. Ça ne lui allait pas du tout.

—Ok, abdiquai-je avant de revenir sur mes pas.

Je n'attendrais pas pendant des jours.

Le Dernier RemèdeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant