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Mon ami entra en trombe alors que je ne l'attendais plus. Plusieurs sacs en main, celui-ci me rejoignit aussitôt et s'affaira à chauffer de l'eau et à préparer les serviettes. Il sortit également quelques instruments apparemment chirurgicaux, qui me donnèrent des eaux le cœur. Il ne vit pas immédiatement le sang que je perdais et je mis un temps fou à lui faire remarquer.

Nous étions tous deux incapables de faire face à l'urgence d'une telle situation. Qu'allait-il se passer désormais ?

Au fil des minutes, mes forces m'abandonnèrent. J'avais chaud, puis froid. Ma tête me tournait et je passais très vite d'un état à l'autre sans avoir pu m'y habituer. Riley de son côté essayait tant bien que mal de me consoler, mais sans anti douleurs, les moindres manipulations de mon ami me firent plus de mal que de bien.

—Le bébé arrive, déclara-t-il soudain.

—Ah oui ? Alors pourquoi je n'ai pas perdu les eaux ?

A l'instant où je posai cette question, la poche se rompit et ajouta encore un peu de sang dont j'ignorais la provenance. Riley devant moi, devint pâle comme la mort et la situation morbide aggrava mon état. La perte de fluide vital aurait très vite raison de moi.

Il était beaucoup trop tôt pour accoucher. J'étais enceinte de huit mois, ça ne devrait donc pas se présenter maintenant.

—A la prochaine contraction, il va falloir pousser, me conseilla le blond de plus en plus mal en point.

—S'en est ? parvins-je à dire entre deux cris de douleurs.

Il me confirma et ajouta que le bébé avait sûrement un problème. Difficile de ne pas s'inquiéter avec une nouvelle pareille.

—Maintenant !

Je m'exécutai, malgré les coups de poignards que je crus prendre à chaque seconde. Les encouragements de Riley m'incitaient sans cesse à me surpasser, mais le calvaire devint interminable. Je désirais abandonner. L'odeur cuivré du sang signifiait sûrement que ma fin était proche. Mais elle me rappela aussi les enjeux de cette grossesse et me donna les dernières forces qui m'aideraient à expulser cette douleur de mon corps.

Et lorsque les cris du nouveau-né inondèrent enfin la pièce, ma joie fut des plus intenses. Je suais de tous les côtés, je n'avais plus de forces. J'aurais dû me sentir mieux, pourtant ce ne fut pas le cas du tout. C'était même pire.

—C'est une fille !

Riley se releva, et serrait entre ses bras un tas de serviettes dans lequel se trouvait un petit être à la peau pâle. Celui-ci pleurait et nous donna un aperçut rapide de la puissance de ses cordes vocales. Elles fonctionnaient très bien.

—Tu veux la prendre ?

J'aurais bien voulu. A la place, je m'abandonnai et sombrai dans une obscurité quasi-totale.

Le Dernier RemèdeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant