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Plus aucune sensation nulle part, hormis dans ma poitrine. Une vive douleur attaquait régulièrement mon cœur, l'électrocutant et le choquant à tout va. Je ne distinguais rien d'autres. Allais-je en enfer ? Ou au paradis ? En tout cas, tout était obscur, silencieux, comme perdu dans un monde sans fin. Il était rare que je distingue une voix et quand elle apparaissait, elle ne me parlait pas directement.

D'ailleurs, je ne la connaissais pas. Il s'agissait d'un homme, mais je ne saurais rien de plus. Motivée par l'envie de voir de qui il s'agissait, je me débattis de toutes mes forces, mais plus j'essayais, plus je sombrais dans le néant.

Très vite, il n'y eut plus rien d'autres que l'obscurité. Le vide. La mort.

Etais-je enfin de l'autre côté ?

Tout me revint quelque temps plus tard. J'ignorais combien de jours s'étaient écoulés, mais de toutes évidences, l'obscurité et la noirceur étaient toujours là. Il n'y avait plus de voix, ni aucun son. Que du silence. Et mes paupières s'ouvrirent soudain difficilement. Une faible lumière envahissait les lieux, et ne me permit pas de voir totalement ce qui m'entourait. J'étais allongée sur un lit moelleux, et emmitouflée dans une couverture épaisse, douce. Cette sensation de bien être était indéfinissable.

J'étais encore loin de comprendre ce qui venait de se passer, mais un tel confort, était très agréable et j'en profiterais au maximum.

Etais-je désormais à l'avant du train ? Etais-je dans un rêve ? Je ne souhaitais pas le savoir.

J'étais bien. Très bien. Et franchement, je n'avais pas peur. Chercher des explications à ma situation ne fut pas ma première préoccupation. Si on avait voulu me tuer, ce serait déjà fait. Même cette solitude m'apaisait. Un cadre de vie très éloigné de ce que j'avais connu ces cinq dernières années. C'était presque idyllique. Une utopie qu'il ne m'avait jamais été permis de construire. Oui, je ne pus qu'apprécier ce calme paradisiaque. En tout cas, durant les quelques secondes que cela dura.

—Elle a repris connaissance ! murmura une voix masculine non loin de moi. C'est bon signe.

Je ne vis personne, mais pus sentir quelque chose bouger à ma gauche, et un tuyau qui remuait sur mon bras. Une perfusion ? Une prise de sang ? On n'avait pas ça dans le train !

—Ce n'est pas trop tôt ! continua-t-il.

Aucun moyen de remuer. Car avec mon réveil, toutes mes sensations revinrent, y compris la douleur dans mon abdomen dont je ne connaissais pas la provenance.

—Il faut sans doute que j'augmente la morphine, vu votre grimace.

Malgré tous les efforts du monde, parler fut impossible. Un millier de question me passèrent par l'esprit, mais pas moyen de contenter mes envies, ou d'exécuter ma volonté.

Et si je ne reconnaissais pas la voix de Jason alors, il n'était pas là. Du coup, je me demandai où il était et s'il se portait bien. Il faudrait sans doute que j'arrête de penser. Se serait vital pour reprendre des forces.

Mais comment dormir sagement après ce qui s'était passé ? Surtout quand les souvenirs débarquaient de partout.

Le Dernier RemèdeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant