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Pourquoi mes souvenirs disparaissaient déjà ? Surtout si peu de temps après le choc ? Où était Jason ? Autant de question qui restaient encore sans réponse. Lorsque mes yeux s'ouvrirent, une lumière vive m'aveugla avant de me permettre de distinguer les lieux. J'eus énormément de mal à m'adapter... Tout était gris... En béton. Triste et dénué de décorations. Ce n'était franchement pas le genre d'endroit où l'on rêvait d'être. Ça ressemblait plus à un genre de prison, occupé par les plus grands criminels du monde.

Après réflexions et compte tenu des différences que j'observais, je ne pouvais dire qu'un chose. Ce n'était pas l'arche mais un bâtiment.

Comment avais-je pu atterrir ici ? Qui m'avait sorti du train ? Où étais-je exactement ? Je n'y comprenais rien.

—Réveillée ? s'inquiéta cette fameuse voix dont je vis enfin le visage.

Un jeune homme que je ne connaissais pas. Blond, probablement la trentaine, son teint halé et sa musculature développée, laissait à penser qu'il s'agissait d'un pompier et non d'un médecin, comme le suggérait sa blouse.

Ses yeux verts ne cessaient quant à eux, de me dévisager, puis d'analyser ma blessure sur mon ventre que je ne voyais pas encore. Elle faisait suffisamment mal pour que je laisse mon médecin s'en charger.

—J'ai enlevé les bandages hier. Il va falloir faire attention, me lança sa douce voix. Ça va faire mal un moment. Et j'espère que ça ne s'ouvrira pas de nouveau.

Il parlait trop et me saoulait déjà. Assis à mes côtés, il me sourit et me rassura autant qu'il le put. Il ne semblait pas près de me quitter ou de se faire remplacer.

L'envie de parler fut, par contre, avortée par ma gorge qui était affreusement sèche.

—De l'eau ? me demanda le jeune homme.

J'acquiesçai doucement et fit de mon mieux pour me redresser. Me mettre assise, même dans un lit, fut un bon exercice pour mes muscles engourdis depuis un moment.

—Tenez ! lança-t-il après avoir pris un verre vide et une cruche d'eau.

Je pris le verre qu'il me tendit et me servit immédiatement. Je n'attendis pas une seconde de plus pour me rafraichir le gosier et vider mon verre d'un trait. Ça me fit un bien fou.

Bientôt, se serait la faim qui prendrait d'assaut mon estomac. Et ça, je préférerais m'en passer pour le moment.

—Comment vous vous sentez ?

Un rapide. Mais je n'aurais pas commencé pas cela. Pourquoi ne pas débuter par les présentations ? Car j'avais une centaine de questions à lui poser. Je ne savais même pas par où commencer. Perdue, je parlai sans réfléchir.

—Où suis-je ? demandai-je avec agonie.

Un verre ne suffisait pas à guérir une voix. Avec le temps, mes muscles s'étaient sûrement atrophiés. Il me faudrait un moment avant d'être en forme.

—Techniquement, à Paris.

—Paris ?

—Sous terre. Dans un bunker construit il y a quinze ans. Mais ne vous préoccupez pas de ça pour le moment.

Comment était-ce possible ? Un bunker sous Paris ? Alors que je me trouvais autrefois dans un train...

—C'est une très longue histoire ! devina celui-ci avant que je n'eusse posée la question suivante. Et je suis sûr que vous êtes impatiente de l'entendre.

Le Dernier RemèdeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant