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Mes jambes faiblissaient et mon cœur manqua un battement. Je crus que j'arrêterais de respirer mais la voix de Riley me ramena doucement à la réalité. Je n'en croyais toujours pas mes oreilles, et je voulais plus que tout m'en rendre compte par moi-même. Était-ce une blague ou un rêve ?

—Après, je ne sais pas si c'est lui. Tu as dit qu'il était dans la même rame que toi. Et tous les autres ont été trouvé ailleurs. Alors il ne faut pas que tu te donnes de faux espoirs. C'est peut-être quelqu'un d'autres, se rattrapa-t-il immédiatement.

En ce cas, il aurait mieux fait de ne pas le dire. En me le cachant, il m'aurait évité la crise cardiaque. D'autant que je ne pouvais pas le voir, alors confirmer cette théorie serait impossible tant qu'il ne sortirait pas de sa chambre, comme je l'avais fait autrefois. Un grand merci à Riley car s'il mourrait, je n'aurais jamais ma réponse.

Ou alors, il pensait que je tomberais dans ses bras une fois que le sort de Jason m'aurait été dévoilé ? Dans tous les cas, il était le maitre du jeu.

—Tu aurais dû te taire alors, si tu penses que ce n'est pas lui ! lui fis-je remarquer à deux doigts d'exploser.

Je le frappai droit dans le cœur pour me défouler. Il fallait qu'il revoie ses bonnes manières.

—Il était encore mal et parle à peine. Mais te cacher un truc pareil... Je n'aurais pas pu.

Là n'était pas le problème. Son intention était bonne, mais la façon dont elle arrivait me rendait nerveuse. L'angoisse et l'anxiété ne feraient également pas du bien au bébé. Je devais à tout prix me détendre.

—Alors, du coup, qu'est-ce que je suis sensée faire ? l'interrogeai-je perdue. Tu me dis ça et je ne peux pas aller le voir.

Encore un peu et je m'arrachais les cheveux. Jason avait disparu depuis le déraillement et je refusais depuis lors, de le croire mort. C'était une sorte de bonne nouvelle, même si je risquais d'être déçue finalement.

—On doit attendre, déclara-t-il.

Il n'abusait pas un peu ?

—Tu ne peux pas m'y emmener ? Tu pourrais faire une exception ? le suppliai-je en proie aux larmes. Tu ne peux pas me le refuser.

Il nia silencieusement. Bien que l'envie soit là. Ce n'était pas de sa faute si aller contre le règlement était pour lui, le plus grand crime qui soit.

—Si tu ne veux pas m'y emmener, alors donne-moi les clés ! Laisse-moi y aller ! Tu ne risqueras rien et je dirai que je te les ai volées.

Je tendis la main, dans l'espoir qu'il accepte et attendis. Riley, peu ravi de s'exécuter, ne m'obéit pas et finit par refuser mon offre. Dépitée, je faillis pleurer et partis aussitôt rejoindre Juanita qui me sermonnerait toute la journée. Il avait réussi à me faire pleurer en quelques secondes....

***

Je ne pensais qu'à ça. Jason. Ou plutôt le fameux survivant qui se prénommait ainsi. Il m'était impossible de trouver le sommeil durant la nuit suivante. Je me retournais sans cesse, et cherchais la position la plus confortable, en vain. Je broyais du noir, et l'éviter s'avéra plus difficile que prévu.

Dans cette nouvelle ère, il n'y aurait plus aucun miracle, aucun coup de chance. Seul notre destin dictait notre route. Seule la chance était parfois de notre côté. Comment faire ?

Inquiète et sans idée, je continuai à m'agiter et tentai d'atteindre un sommeil qui m'échappait encore. Je me crus perdue, lorsque quelqu'un frappa à ma porte, au beau milieu de la nuit. Je ne tardai pas à reconnaitre Riley, quand sa voix s'éleva derrière.

—Je peux entrer ?

Pour une fois qu'il n'entrait pas avant d'avoir fini sa phrase.... Obligée de lui ouvrir, je m'exécutai malgré moi, et découvrit un jeune homme blanc comme un linge.

—Je voudrais te parler...

Logique, autrement il ne serait pas là. Impatiente tout de même, d'en savoir plus, je m'installai au bout du lit et attendis.

—Comment tu vas ?

Je lui répondis comme à mon habitude, de la manière la plus vague qui soit.

—J'ai réfléchi à ta demande.

—Si c'est encore pour me dire non, ça ne servait à rien que tu te déplaces. Je suis déjà au trente-sixième dessous, pas besoin d'en rajouter, lui dis-je en guise d'avertissement.

—En fait, je pensais t'accompagner... Si c'est important pour toi, ça l'est pour moi aussi. Au moins on sera fixés et on en parlera plus.

Avait-il vraiment prononcé ces paroles ? J'en étais heureuse. Il me comblait de joie et je ne pus qu'aller le prendre dans mes bras pour le remercier. Rien ne saurait entacher ce moment que je considérais comme l'un des plus heureux. Je remerciais Riley de prendre ce risque pour me donner ce qu'il y avait de plus important pour moi au monde. Une réponse.

Le Dernier RemèdeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant