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Soigner les blessés. Je l'entendais partout, mais nous n'y pouvions rien. Ceux-ci nous quittaient les uns après les autres tant leurs blessures étaient grave.

Plus les heures passaient, plus nos pertes s'alourdissaient et plus je me sentais coupable.

Je n'avais pas besoin des regards furtifs de Jason pour le comprendre. Quant à Michael... Je ne savais pas trop où il se trouvait, et j'avais vraiment besoin de le serrer dans mes bras pour oublier tout cela quelques secondes.

—Hey ! m'interpella Jason qui s'agenouilla à mes côtés. Tu vas bien, tu n'es pas blessé ?

Je niais. Il regarda le défunt avec attention avant de revenir vers moi.

— ça fait longtemps que tu es là, à côté de lui.

Je ne pus me résoudre à le quitter.

—Tu devrais retourner à l'arrière, et te reposer.

Recouverte de sang, se serait difficile de ne plus y penser, ou même de se débarrasser de cette souillure. Il continua pourtant à parler dans le vide, tout en croyant que ça m'aiderait. Je ne voyais aucun changement pour ma part.

—Alanah ! insista-t-il.

—J'ai entendu. Mais il faut avancer. Le temps est contre nous.

—On va attendre un peu. Il faut qu'on se nettoie un peu.

—Ne sois pas idiot, rétorquai-je. Nous n'avons plus d'eau. Plus de nourritures. Rien. On est obligés d'avancer.

Je me relevai immédiatement après et essayai de me concentrer au mieux sur notre objectif. Et même si j'étais décidée, Jason voulait encore me faire changer d'avis. Quelques heures auparavant, celui-ci me détestait.

—Quelques minutes ne vont rien changer.

—Si. Ça peut tout changer.

Je l'abandonnai et continuai ma route vers la quatrième porte qui restait encore fermée. Là, il y avait le même genre de panneau vissée qui cachait probablement le même bouton. A moi seule, il me serait impossible de l'ouvrir. Mais la hache de l'un des morts, s'avéra être un excellent moyen de casser le panneau. Elle fut également un très bon moyen pour moi de déverser ma colère et ma tristesse.

J'abattis mon arme de plus en plus fort et plus vite à chaque coup. Comme une thérapie, je m'en servis pour avancer et je n'eus pas tant de mal que cela à en venir à bout.

—Si avec ça tu n'as pas coupé les fils, alors on aura de la chance, lança Jason qui me retira la hache de mes mains.

Il était sans doute plus rassuré ainsi.

—Au moins, on récupère le temps perdu, ironisa celui-ci pour détendre l'atmosphère.

—Comment va Lincoln ?

—Il ne survivra pas, déclara-t-il tristement.

Il évita mon regard et laissa tomber ma hache un peu plus loin d'un geste nonchalant.

—Où est Michael ?

Il l'ignorait, tout comme moi. Il ne devait pas être bien loin. Malheureusement, cela ne diminua pas mon inquiétude à son sujet.

—Je vais le chercher. Termine ce que tu as commencé et vérifie si les fils ne sont pas coupés. Je reviens.

Contre toute attente, il me laissa seule, et m'abandonna à mon sort, sans aucune réponse supplémentaire. Je me sentis plus seule que jamais.

Le Dernier RemèdeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant