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J'aimais aider les gens. Mais avec Michael, ça avait l'air différent. Il était tellement renfermé sur lui-même que j'avais peur de le blesser. Je me sentais un peu mal à ce sujet. Je ne devrais peut-être pas insister. Pourtant, je ne pus m'empêcher de me diriger vers lui dans l'espoir d'obtenir au moins un sourire de sa part.

—Michael ?

Il se retourna. Surpris. Je doutais qu'il ne reste très longtemps avec moi. Au milieu de l'allée bondée, nous aurions du mal à avoir une conversation privée.

—Je ne t'ai pas remercié pour m'avoir défendu avec ton frère.

Serait-ce une bonne tactique ?

Ses yeux me détaillèrent de pied en cap, et me donnèrent l'impression d'être épiée. Il s'agissait sûrement d'un moyen de communication. C'était quand même très gênant.

—Si tu pouvais me répondre, ce serait sympa ! insistai-je.

Le silence resta de mise. S'il avait tenu quinze ans, il ne craquerait pas sous mes assauts. Son frère avait sûrement essayé. Un combat perdu d'avance.

—Michael ! répétai-je.

Je touchai son épaule et sentis un léger tressaillement qui me laissa perplexe. Il redoutait quelque chose. En fait, il avait quelque chose contre moi et ça m'énervait. Je ne lui avais rien fait.

—Ok, dis-moi ce qui se passe !

Encore rien, ce qui devint de plus en plus exaspérant. Ça m'énervait. J'explosais de rage. Pas à l'encontre de Michael, mais plutôt de tout le monde. C'était trop à avaler d'un seul coup.

On ne pouvait pas changer le monde et même si celui-ci allait mal, on continuait. Pourquoi essayions-nous toujours de sauver la situation alors que celle-ci était perdue d'avance ? J'aimerais comprendre. J'aimerais revenir en arrière et corriger tout ça. Revivre tous mes moments perdus. Je donnerais absolument tout pour obtenir une fichue réponse.

Peut-être qu'en le suivant, j'en apprendrais plus à son sujet ?

Bref, je ne le quittai pas des yeux et continuai mon chemin à ses côtés. J'ignorais totalement où il allait et m'engageai dans le dédale de survivants. Il s'occupa en chemin d'une gamine en pleurs, préalablement réfugiée dans les bras de ses parents. Son attachement à celle-ci fut des plus surprenants. Une fille lui avait fait du mal et il en aidait une. Après je ne connaissais pas toute l'histoire. Difficile d'émettre des suppositions dans ce genre de situation. J'appréciais son acte. Et elle s'en remit vite, à tel point qu'il passa à autre chose en moins de deux minutes. Il se fichait de moi.

Délaissée, je revins en arrière, et retournai à la couchette où Jason dormait tranquillement. Il était mignon ainsi. Il était moins compliqué que son frère. Sur cette pensée, je continuai de l'observer, jusqu'à ce qu'une alarme n'interpelle tout le monde. Un son strident, une lumière rouge vif...

Qu'est-ce que ça voulait dire ? C'était la première fois que je l'entendais.

Le Dernier RemèdeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant