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—Tu es une vraie lâche ! s'exclamait la voix de Jason dans ma tête.

Oui, je parvenais toujours à l'entendre, même s'il avait disparu depuis deux mois. Je ne voulais que des réponses et Riley me les refusait. Il faudrait que je trouve l'aile des soins, où je m'étais retrouvée à mon arrivée ici. Là-bas, je trouverais les deux derniers survivants que je n'avais pas encore vu.

Malheureusement, mon idée fut rapidement avortée par une vague souvenir auquel je n'avais accordé aucune importance jusqu'à présent.

La porte qui me séparait d'eux, était verrouillée. Sans la clé, il me serait impossible de les rejoindre. Riley devait être le seul à la posséder. Je devrais la lui voler, malgré notre forte amitié.

Comment devais-je m'y prendre ? La discrétion n'était pas mon fort. Il faudrait ruser, le trahir.

A moins que je ne remette la clé à sa place, avant qu'il ne se rende compte ? Riley n'était pas bête non plus, il me prendrait sur le fait au bout de deux secondes. C'était absurde que de croire le contraire. Etais-je idiote d'espérer le contraire ?

Avec tout ce qu'il avait fait pour moi, ce ne serait pas sympa de ma part. Bref, je me trouvais devant un sacré dilemme. Ou alors il fallait que j'agisse en adulte, et aller lui parler pour le convaincre. Trouver le bon argument serait plus bénéfique que le mensonge.

Il me faudrait aussi trouver du courage pour mener de front un tel combat. Et ce ne serait pas si simple.

Riley arriva par ailleurs, plus tôt que d'habitude, dans ma chambre, alors que je tournais en rond. Il me surprenait encore une fois au plus mauvais moment, et ne put s'empêcher de me poser des questions.

J'étais prise sur le fait.

—Oh, mais je vais subir un interrogatoire ou quoi ? se demanda-t-il anxieux.

Il me détailla de pied en cap, de plus en plus suspicieux. Je n'avais pas d'autres choix que de lui parler.

—Je pense que la conversation va tourner court...

—... C'est encore à propos de Jason ? me coupa-t-il impassible. Tu connais mon point de vue. Inutile de remettre ça sur le tapis.

—Je ne demandes pas grand-chose ! insistai-je. Si tu étais à ma place, tu ferais exactement pareille.

Au début, il n'en parla pas, mais finit par me donner raison après tous les arguments que j'avais pu lui donner. Aucun d'eux ne fit vraiment mouche. Peut-être que pour le convaincre, il faudrait que je lui fasse part de mon sentiment à l'égard de tout cela ?

—Il est la seule personne qui peut encore me lier à mon passer, dis-je alors avec la plus grande honnêteté. Je veux savoir s'il est encore en vie ou non.

—Tout ce que je t'ai dit ne suffit pas ?

Je niai silencieusement, et arguai que je ne pourrais certainement pas passer à autre chose tant que je ne saurais pas la vérité.

—Tu aurais dû commencer par ça, me conseilla soudain le jeune homme.

Il n'accepta pas pour autant ma requête, l'air désolé, puis s'excusa de m'envoyer balader une nouvelle fois. Il aurait voulu qu'il en soit autrement, et me le jura pour me prouver sa bonne foi. Sa déclaration sincère, me rassura en partie, sans me faire oublier totalement cette mission.

Quand pourrais-je parvenir à mon but ?

—Tu m'en veux ?

—Non, répondis-je déçue. Tu n'y es pour rien.

—Sûre ?

—Oui... C'est juste... Je ne sais déjà pas ce qui est arrivé à mes parents, même si j'en ai une grande idée vu qu'ils n'ont pas réussi à monter dans le train. Mais je n'ai pas envie qu'il en soit de même pour Jason. Juste des réponses, pour une fois, ça m'aiderait. J'ai déjà perdu Michael...

L'ombre d'un sourire apparut sur son visage. J'ignorais quel en était la signification et je ne voulais pas le savoir. Il pouvait penser ce qu'il voulait de toutes manières, ça ne changerait rien.

Jusqu'à présent, le mystère concernant Jason était peut-être la seule chose qui m'avait maintenue en vie. Qu'en serait-il une fois que j'aurais ma réponse ?

—Je comprends, déclara Riley les mains dans les poches. J'y ai beaucoup réfléchi déjà. Je ne peux pas rester sans rien faire alors que ça te déboussole complètement...

Mon intérêt s'éveilla, et j'écoutai très attentivement mon interlocuteur.

—Je vais voir ce que je peux faire, mais je ne te promets rien !

Le Dernier RemèdeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant