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Je parvins à peine à déglutir. Mon courage envolé, Riley me prit la main pour m'inciter à le suivre. Qu'est-ce que j'y trouverais ? Même lui ne devait sûrement pas le savoir.

La pièce, dénuée de toutes décorations, sentait le litchi et l'encens. La lumière d'une pâleur extrême, rendait le tout surnaturel.

A l'intérieur se tenait quatre hommes, dont Carlton. Chacun d'eux avaient droit à une chaise, mais pas nous. Avec ma grossesse, cela deviendrait rapidement un calvaire.

—Merci de nous honorer de votre présence, s'exclama Carlton la mine contrite.

Les trois autres ne bronchèrent pas et gardèrent le silence. A se demander s'ils avaient le droit de parler.

—Ne perdons pas de temps en parole inutiles, attaqua-t-il. Vous, Riley, avez enfreint le règlement en amenant Alanah dans l'aile spécialisée, alors qu'elle n'avait aucun droit d'y être. Vous êtes donc tous les deux coupables d'avoir transgressé le règlement.

—Ecoutez ... Commença Riley avide de pouvoir se défendre.

—Je ne vous ai pas demandé de parler ! cria Carlton dont le rouge monta aux joues.

Un si petit homme pouvait crier si fort ? Nous laisserait-il la chance de pouvoir nous défendre ?

—Nous allons commencer par les faits, fit le premier homme à gauche dont le silence était jusque là le maitre mot. Est-ce vrai que vous êtes entrés tous les deux dans l'aile spécialisée ? s'adressa-t-il à Riley.

—Oui...

—... Est-ce vrai que vous lui avez permis d'aller voir le patient de la chambre 3A ?

Encore une fois, j'était invisible. C'était énervant de voir que quatre hommes vous ignoraient totalement.

—Oui, répéta Riley, les mains croisées derrière son dos.

Le voir si vulnérable me fendait le cœur. Je n'aurais jamais dû lui demander une pareille faveur. On le paierait trop cher. Mais la vérité avait-il un prix ?

Cette fois, nous avions le pouvoir de nous justifier. Malgré mon désir d'en finir, je laissai Riley expliquer notre cas. La peur de devoir nous condamner était trop forte. En réalité, je me serais vite emportée devant leurs interrogations et n'aurait eus de cesse de les insulter. Pour une fois que je tournais sept fois la langue dans ma bouche avant de parler...

—Le patient est un ami d'enfance d'Alanah. Elle s'inquiétait pour lui, déclara Riley dont le ton de la voix avait drôlement changé.

En quoi ? Je n'en savais rien.

—Était-elle au courant de l'identité du patient ? demanda subitement le second.

Le troisième ne parlait toujours pas.

—Oui, mentit Riley.

Un mensonge plus que surprenant. Pourquoi faisait-il ça ? Pour nous couvrir ou nous descendre plus encore ? C'était franchement débile et inconscient. Pourquoi ne pas dire exactement les faits puisque nous étions là pour ça. Si j'en avais eu la force, je me serais manifestée.

—Comment ? interrogea enfin le vilain petit canard.

—Je le lui ai dit.

—Et comment avez-vous fait pour obtenir son identité alors que le patient était dans le coma depuis quatre mois ? 

Le Dernier RemèdeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant