Quand une rencontre peut tout changer [Meeting and change]

Chapitre 22

Vendredi 14 novembre

14h30 (A Los Angeles)

-Bonjour Docteur, dit Denise.

-Mademoiselle Leret, lit-il sur son ordinateur en chaussant ses lunettes. Que vous arrive-t-il ?

-Elle a fait une crise d'angoisse hier, dit Denise.

-C'était la première fois ?, demanda-t-il.

-Non, elle en a fait une dans la nuit de mardi à mercredi.

-Deux en quatre jours, dit le médecin. Mademoiselle Leret, est-ce qu'il y a un point commun entre vos deux crises ?

-Euh..., dis-je en réfléchissant. Mes parents.

-Vos parents ?, demanda-t-il sans comprendre.

-Je suis orpheline.

-D'accord, dit-il. Depuis combien de temps ?

-Quatre ans.

-Avez-vous été suivi par un psychiatre ?

-Non.

-Avez-vous parlé de votre passé à quelqu'un ?

-Non, je ne peux pas. Je n'y arrive pas.

-Voilà le problème. Il faut que vous extériorisez vos sentiments. Sinon, cela va continuer. Est-ce qu'il y a une chose qui déclenche inévitablement des pleurs ?

-Oui, dis-je d'une petite voix.

-Quoi ?

-Une chanson.

-Vous avez subi un traumatisme et si vous en parlez à personne, cela va continuer à vous ronger de l'intérieur.

-Je n'y arrive pas. J'ai déjà essayé mais cela ne sort pas.

-Dans ce cas, écrivez-le dans un journal.

-Je ne peux pas. Dès que j'y pense, j'angoisse c'est inévitable.

-Quand êtes-vous arrivé à Los Angeles ?

-Lundi soir.

-Vous n'avez pas fait de crise d'angoisse en allant dormir ?

-Non avec le décalage horaire et mes sommes dans le jet j'étais reposé.

-Mardi soir c'était votre premier vrai sommeil ?

-Oui.

-Et les deux nuits suivantes ?

-J'allais dormir quand je n'en pouvais plus.

-C'est très mauvais comme tactique. Vous allez vous ruiner la santé si vous continuer. Je me répète mais il faut absolument que vous le fassiez Mademoiselle Leret. Racontez-le à quelqu'un ou écrivez-le. Mais il faut que vous exprimez ce que vous avez sur le coeur. En attendant je vais vous prescrire un anxiolytique à prendre pendant le repas du soir. Ensuite allez vous coucher quand vous êtes fatigués et pas quand vous n'en pouvez plus.

-D'accord, dis-je.

-Comment s'est déclenché votre crise hier ?