Chapitre 92

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"Un ami n'est pas celui qui nous enfonce mais celui qui nous relève. Il n'est pas celui qui est là quand tout va bien mais celui qui est là quand tout va mal. Il est là pour nous remonter le moral, pour rigoler avec nous quand on est heureux, nous épauler quand on est malheureux."

Vendredi 18 décembre

9h10 (A Paris)

Quand j'ouvris les yeux, je vis une personne de dos, en train d'admirer la vue que j'avais de la fenêtre de ma chambre. Je l'entendis fredonner quelques paroles en boucles.

-You're the air I breathe. You conquered my heart. I don't wanna go, I just want you in my arms.

"Tu es l'oxygène que je respire. Tu as conquis mon cœur. Je ne veux pas partir, je te veux juste dans mes bras." Ces paroles étaient magnifiques, je l'écoutais sans rien. Il les répétait et répétait.

Et là, une vérité semblait s'imposer, petit à petit, à moi. Est-ce que c'était pour moi ? Est-ce que ces paroles m'étaient destinées ?

Bien sûr, que non, Cléa, vous êtes peut-être amis mais pas plus.

Jeudi 24 décembre

9h30 (A Paris)

Aujourd'hui était le grand jour. J'allais enfin sortir de l'hôpital. J'avais passé cette semaine avec Joe, qui venait passer ses journées avec moi. On avait énormément discuté et je l'avais redécouvert puisque, d'après lui, on se connaissait déjà. J'avais découvert une personne charmante, amusante, qui me faisait bien rire et qui avait les pieds sur terre. Je dus me rendre à l'évidence, on avait énormément de points communs.

J'étais assise sur mon lit en train d'attendre Jean, qui devait passer me voir et Joe qui venait me chercher puisqu'il me l'avait promis.

Finalement, je n'avais toujours pas plus d'indice sur comment je m'étais retrouvais enceinte et sur l'histoire d'actrice-chanteuse.

-Salut, dit Joe en entrant. Ça va ?

-Très bien, dis-je tandis qu'il embrassait ma joue, ce qui me fit frissonner.

-Contente de sortir ?

-Oh que oui, j'ai envie de voir autre chose que ses quatre murs blancs.

-Ça tombe bien, dit Jean en entrant et en serrant la main à Joe. Tu vas pouvoir y aller, j'ai réglé les derniers détails, mais avant je vais t'enlever ton bandage à la tête.

Il l'enleva délicatement, comme l'infirmière qui me refaisait mon pansement chaque jour et il remit un peu d'ordre dans ma chevelure.

-Voilà, dit-il.

C'était bizarre, je ne sentais pas mes cheveux dans mon dos. Je passai une main dans mes cheveux et les ramenaient devant mes yeux. Je vis avec surprise qu'ils ne frôlaient que mes épaules et qu'ils avaient changés de couleur.

-Tu es rousse maintenant ?, demanda Joe aussi surprit que moi, visiblement.

-On dirait. Ça date de quand ma nouvelle coiffure ?, demandais-je à Jean.

-Un mois et demi, à peu près. Tu es rentrée comme ça et tu n'as pas voulu nous dire pourquoi tu avais changé de coupe.

-C'est joli, dit Joe en souriant.

-Merci, dis-je en descendant doucement du lit car ma jambe gauche et mes côtes me faisaient toujours mal même après quatre semaines.

Ma jambe n'était ni casée ni foulée mais elle avait été malmenée durant l'accident, tout comme mes côtes. Trois avaient été faillées et même si la consolidation était presque finie, j'avais encore un peu mal, surtout quand je riais.

Quand une rencontre peut tout changer [Meeting and change]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant