Mercredi 24 décembre
11h55 (A Wyckoff)
-Cléa, dit Nick, surprit, en me regardant. Ça va ? Tu es toute pâle.
Je me retournais pour me retrouver dos à lui. J'essayais de respirer normalement.
-Inspire, expire, inspire, expire, me dis-je, à voix basse, en prenant de grandes bouffées d'air.
Je posais mon manteau sur le lit avec mon baladeur.
-Si je te dis, dis-je en retrouvant la parole, mais sans me retourner, que je voulais devenir chirurgien, mais que ça m'est impossible.
-Tu ne supportes pas la vue du sang, dit-il amusé.
-Exactement. Je sais que tu es malade, comme je te l'ai déjà dit, mais je ne t'avais jamais vu faire avant.
-Je n'aime pas être observé. Et je ne pensais pas que tu monterais non plus. C'est bon, tu peux regarder.
Je me retournais et vis qu'il était en train de ranger son matériel.
-Je sais juste que tu es diabétique.
-Tu veux que je t'explique ?
-Oui, je veux bien, dis-je en m'essayant à côté de lui.
-Donc, je suis diabétique type 1, ce qui signifie que mon corps ne produit plus d'insuline. C'est cette hormone qui est nécessaire pour transformer ce qu'on mange en énergie. Je suis obligé de contrôler mon taux de sucre plusieurs fois par jour. Notamment avant de manger. Je régule mon taux de sucre en surveillant ma consommation de glucides. C'est cet appareil, dit-il en me montrant un boîtier, qui me permet de le surveiller. Je me pique le doigt avec ça et il me donne le taux de sucre que j'ai dans le sang.
-Ça doit être beaucoup de boulot tout ça. Surtout pendant les concerts, dis-je.
-Pour les concerts, j'ai une pompe à insuline que je fixe dans le bas de mon dos et elle m'injecte de l'insuline directement dans le sang.
-Il n'existe pas de traitement ?
-Non. Mais tu sais quand tu es habitué, ce n'est plus si terrible que ça. Ça devient routinier. Si tu veux, je peux te montrer en testant ton taux de sucre.
-Tu veux me piquer le doigt ?, dis-je horrifiée.
-Oui, comme ça tu verras que ce n'est pas grand-chose.
-Pas question, dis-je catégorique.
-Ça ne fait pas mal, dit-il, amusé par mon refus.
-C'est toujours ce qu'on dit.
-Tu n'as pas l'air douillette comme fille. Et puis avec ton ancienne vie, tu as dû te prendre des gamelles.
-Oui, ça c'est sûr. D'ailleurs, c'est la raison pour laquelle je me suis retrouvée plâtrée, je te signale.
-Eh bien, si je te fais mal, je t'autorise à me gifler. Ça te va ?
-Si tu me fais mal, je te baffe ?, redemandai-je surprise.
-Exactement. Alors ?
-Bon, dis-je résignée. D'accord.
Il prit son appareil tandis que je tendais ma main, pas rassurée du tout.
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Quand une rencontre peut tout changer [Meeting and change]
Fiksi PenggemarQuand Cléa accepta d'aller au concert du groupe à la mode que ses demies-soeurs affectionnaient, elle ne pensait que sa vie changerait aussi radicalement. Une opportunité va se présenter à elle. Acceptera ? Acceptera pas ?