Quand une rencontre peut tout changer [Meeting and change]

Chapitre 97

"Parfois les mots ne sortent pas, alors ce sont les yeux qui parlent pour nous."

Samedi 9 janvier

9h35 (A Paris)

On avait prévu de repartir, pour Los Angeles, en fin de semaine. Il décida donc de prendre la voiture, le cinquième matin, pour qu'on aille se promener. Il m'avait organisé une surprise. J'avais eu beau tout tenter, de mes yeux de chiens battus, à mon plus beau sourire, rien n'y avait fait. Il n'avait pas craché le morceau, à mon plus grand désarroi car je détestais les surprises.

Il avait roulé toute la matinée pour m'emmener dans un endroit qu'il avait refusé de m'indiquer. On était en début d'après-midi et il venait de se garer sur une place où de nombreux campings-cars et un chapiteau étaient installés.

-On est arrivés, me dit-il.

-On est où ?

-Dans un petit village où il y a des gens qui aimeraient te revoir, dit-il en désignant une pancarte où le nom d'un cirque était écrit en grosses lettres.

Quand je vis le nom, je mis mes deux mains devant ma bouche de surprise et de peur. Il m'avait emmené retrouver mon ancienne vie.

-Je ne peux aller les voir après tout ce temps.

-J'ai discuté avec Monsieur Maury et il t'attend.

-Greg ? Pourquoi ?, fut les deux seuls mots qu'il m'était possible de prononcer.

-Tu as fait un grand pas quand tu m'as parlé de l'accident de tes parents, maintenant il faut que tu arrives à te détacher des derniers fantômes avec lesquels tu vis, pour achever ton deuil.

-Je ne peux pas.

-Le mieux serait que tu y ailles seule dans un premier temps, je te rejoindrais plus tard. Il faut que tu ailles les voir. Courage, dit-il en m'embrassant et en me souriant.

-D'accord, soufflais-je d'une voix à peine audible, en détachant ma ceinture.

Je sortis de la voiture et lançais un dernier regard à Joseph qui m'encouragea d'un sourire. Je traversais le parking et comme j'entendis du bruit dans le chapiteau, je me dirigeais vers celui-ci où je vis un jeune homme de dos en train d'installer un guichet.

-Bonjour, dis-je timidement.

-Bonjour, le spectacle n'est que..., dit-il en se retournant et en se stoppant net que son regard croisa le mien. Cléa ? C'est toi ?, me demanda-t-il extrêmement surpris.

-Oui, dis-je en souriant timidement. C'est bien moi Mark.

-Je suis trop content de te revoir, me dit-il en me serrant dans ses bras.

On resta dans les bras l'un de l'autre pendant un petit moment sans dire un mot, profitant seulement de nos retrouvailles.

-Viens, dit-il en attrapant ma main. Ils sont tous dans le chapiteau, Greg nous fait le briefing pour la représentation de ce soir.

Je sentis mon cœur s'emballait de trouille quand on pénétra dans le chapiteau. On resta dans un coin en attendant qu'il finisse son speech et j'en profitais pour détailler chaque personne installée dans les gradins.

-Voilà je crois que c'est tout, dit Greg en consultant ses feuilles.

-Hum... Hum..., dit Mark en avançant seul.

Il rejoignit Greg, lui chuchota quelque chose à l'oreille et me désigna.

-À non, ce n'est pas tout, dit-il en me souriant. J'ai une surprise.