Quand une rencontre peut tout changer [Meeting and change]

Chapitre 1

Jeudi 30 octobre

Fin d'après-midi (A Paris)

-CLEA, T'ES PRÊTE ?,  hurla ma demi-soeur Emma depuis le rez-de-chaussée.

Voyant que je ne répondais pas, elle continua.

-Le concert commence bientôt, dit-elle en entrant dans ma chambre en trombe.

-C'est bon, je me coiffe et on y va. D'ailleurs, Clara n'est pas encore rentrée, je te signale.

-Je sais. Elle m'a appelé quand tu étais sous la douche. Elle nous rejoint directement là-bas, sinon on n'y sera jamais à temps, je te signale.

Je me retournais et découvris ma demi-soeur prête, elle avait déjà mis ses chaussures et son manteau. Elle avait son sac à main autour du bras posé sur l'épaule.

-Alors tu te grouilles ? Je te préviens, je pars dans cinq minutes, top chrono que tu sois prête ou pas. Et si tu ne l'es pas, tu montras en voiture, tel quel même à poil, dit-elle en redescendant les marches pour m'attendre devant la porte.

Emma était complètement excitée d'aller à ce concert, tout comme Clara, sa soeur jumelle. Moi j'y allais juste pour leur faire plaisir car elles m'avaient sorti le truc bateau qui m'avait un peu fait culpabiliser. Dans le genre : "On ne fait jamais rien ensemble. On a l'impression que tu ne nous aimes pas." Je n'aimais pas particulièrement ces chanteurs. Cependant, j'aimais bien quelques-unes de leurs chansons. D'ailleurs quand j'avais finalement accepté, elles m'avaient fait un cours accéléré sur leur vie et m'avaient fait lire deux livres, qui leur étaient entièrement consacrés. Le premier avait été écrit par une fan pour les fans donc cela ressemblait plus à un magazine potin. Elle disait avec qui chacun était sorti, comment ils s'étaient rencontrés, comment ils les avaient plaqués et cetera. Un peu soûlant, je dois dire. Et l'autre écrit par le groupe lui-même, un peu mieux mais bon cela m'avait vite gonflé.

-IL TE RESTE DEUX MINUTES, hurla Emma.

Donc, me voilà fin prête à partir, je récupère mon manteau et mon sac à main, après avoir enfilé mes bottes. Je descends les marches, sans me presser, sachant pertinemment qu'elle trépigne devant la porte d'entrée.

-A te voilà enfin, dit-elle en me voyant arriver. Montre-moi ton billet.

-C'est bon, je l'ai, dis-je sur la défensive. Tu crois que je ne l'aie pas pris. Tu sais ce qui est pire que d'assister à ce concert ?

Voyant qu'elle ne répondait pas car n'avait qu'une envie, sauter dans sa voiture et partir.

-Passer deux heures et demi dans ta voiture à attendre, dis-je en lui montrant le billet pour le concert, que je venais de sortir de mon portefeuille.

-Tu as fini ? Car le bureau des plaintes ferme dans deux secondes.

Quand je lui fis signe d'avancer, un sourire se dessina sur ses lèvres. Je la suivis en enfilant mon manteau.

-En route, dit-elle en sautillant pour atteindre sa voiture.

Je montais à sa suite côté passager. Elle mit le contact et mit un CD en route. Oh non !, me dis-je. Pas eux, pas encore eux. Je vais déjà devoir les supporter pendant plus de deux heures.

Je pris donc mon mal en patience, car une règle avait été établi en voiture enfin deux. Premièrement, on ne fume pas en voiture. Je la trouvais d'ailleurs bizarre puisque dans cette famille personne ne fumait. Enfin bon passons. Et deuxièmement, c'est le propriétaire de la voiture qui choisit ce qu'on écoute donc quand je montais en voiture avec l'une ou l'autre des jumelles, je savais que je les écouterais, avec Jean, leur père, j'avais droit à de la techno. Il n'y a que Louiza, leur mère, qui me demandait mon avis. Cependant quand les jumelles ou Jean montaient dans la mienne, je passais en boucle mes chansons préférées, qu'ils n'aimaient pas. C'est dommage, parce que j'aurais plutôt été comme Louiza.