POV CLEA
"Ça prend une minute pour remarquer quelqu'un, une heure pour l'apprécier, une journée pour l'aimer mais une vie pour l'oublier."
Vendredi 20 novembre
18h35 (A Paris)
Ça faisait déjà un mois et demi que j'étais rentrée. Un mois et demi que je n'avais eu aucun contact avec lui. Un mois et demi où je vivais un véritable enfer. J'étais encore plus mal que quand j'avais perdu mes parents. L'absence de l'homme que j'aimais, plus que tout, était pire que celle de mes parents. Grâce au fait que je m'étais, enfin, confier à lui, à Joseph, sur leur décès, j'avais réussie à faire un grand pas dans mon processus de deuil. Le plus grand depuis quatre ans.
Seulement, il me manquait terriblement. Je m'étais sauvée comme une voleuse de peur de souffrir s'il venait à me quitter mais je souffrais en ce moment, d'être loin de lui. Je souffrais parce que j'avais peur de souffrir, je me rendais compte que c'était complètement idiot. Car même si on serait resté peu de temps ensemble, je sais que j'aurais vécu, durant ce temps, un véritable bonheur. J'aurais eu du bonheur avant de souffrir alors que je souffrais, aujourd'hui, de n'avoir rien tenté.
Depuis j'avais eu peu de nouvelles de mes amis américains, cela à cause du décalage horaire et de leur emploi du temps. J'avais quand même pu discuter avec Danielle, Kevin et Nicholas, par téléphone. Grâce à Clara, je savais qu'ils étaient en promo pour leur album. Emma ne m'avait pas reparlé depuis notre dispute au cinéma, le jour de mon anniversaire. Je revivais chez Louiza et Jean car notre appartement avait été vendu à peine deux mois après sa mise sur le marché, pendant que je faisais la promo du film.
Quelques jours après mon arrivée à Paris, j'avais reçu un colis, qui ne contenait qu'un mot, "Cadeau" ainsi qu'un album photo et la bague de Joseph, celle qu'il portait depuis plusieurs années, ce qui avait fait du bruit dans la presse quand les journalistes avaient découvert son absence. Il avait déclaré lors d'une conférence de presse qu'il l'avait perdue. Depuis le jour où je l'avais reçue, je la portais, j'avais l'impression qu'il était là, près de moi. Louiza, qui l'avait vu apparaître sur ma main le matin même, m'avait demandé d'où elle venait et je n'avais jamais pu lui révéler son secret. Cette bague représentait notre amour et surtout notre secret, chose que je n'avais révélée à personne. À qui aurais-je pu me confier de toute façon ? À Clara ? Non, elle ne m'aurait jamais cru. À Emma ? Je ne lui parlais plus. À Louiza ? Je ne me sentais pas capable de parler de ce genre de chose avec elle.
L'album photo avait été fait avec les photos que Frankie avait prises pendant cette année, que j'avais passée avec eux. Dès que je le feuilletais, je ne pouvais m'empêcher de pleurer, je décidais donc de le ranger dans ma bibliothèque. J'en avais quand même accrochées quelques-unes au mur.
À de nombreuses reprises, j'avais voulu l'appeler mais je n'avais jamais trouvé le courage. J'arrivais à sélectionner son nom dans mon répertoire mais je n'arrivais pas à lancer l'appel.
J'avais, depuis mon retour, repris mes cours de danses et j'envisageais, très sérieusement, de monter ma propre école.
Grâce à ma nouvelle coupe de cheveux, très peu de personnes me reconnaissaient dans la rue et quand c'était le cas, ce qui était extrêmement rare, je leur disais qu'ils s'étaient trompés. Je ne voulais pas d'une vie de star et je faisais tout pour. Je me souviens, quelques jours après mon retour, j'avais été à la poste pour récupérer le colis avec l'album de Franklin et l'employée de la poste, une jeune femme de mon âge, ou légèrement plus vieille, m'avait reconnu. Je lui avais dit qu'elle se trompait mais elle me soutenait le contraire. Je me sentis complètement idiote quand elle me demanda mon nom pour récupérer le colis et ma pièce d'identité pour le prouver. Elle me sourit et s'employa à me servir, sans dire un mot et surtout sans alerter toute la population. Elle me tendit le bordereau pour que je le signe ainsi qu'un papier vierge pour avoir un autographe. Je regardais à droite et gauche et le signais à contre cœur. Elle récupéra les deux et me donna mon colis. Quand je tournais les talons, je la vis sourire de toutes ses dents.
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Quand une rencontre peut tout changer [Meeting and change]
FanfictionQuand Cléa accepta d'aller au concert du groupe à la mode que ses demies-soeurs affectionnaient, elle ne pensait que sa vie changerait aussi radicalement. Une opportunité va se présenter à elle. Acceptera ? Acceptera pas ?