Chapitre 71

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Dimanche 15 février

16h55 (A Los Angeles)

Je ne veux pas qu'ils perdent leur réputation à cause de moi. J'étais en train de mettre mes vêtements dans ma valise, quand mon regard s'arrêta sur le bouquet de fleurs, qui trônait fièrement sur mon bureau. Je me laissai glisser le long du mur et mes sanglots s'accentuèrent.

Pourquoi il y avait-il fallu que ça arrive aujourd'hui ? Ce matin, j'étais de très bonne humeur, sur mon petit nuage. Le bonheur est éphémère et je m'en rends compte encore aujourd'hui. Tout peut basculer d'une seconde à l'autre et j'en avais encore fait les frais, malheureusement.

J'étais toujours contre le mur, la tête posée sur mes genoux, quand des pas dans les escaliers se firent entendre, et quelques secondes plus tard, une main se posa sur le sommet de mon crâne. Je relevai mes yeux embués de larmes et vis que le visage de mon visiteur faisait des allers-retours entre ma valise et moi.

-Qu'est-ce que tu fais ?, me demanda-t-il complètement perdu.

-Je pars. Je rentre en France, dis-je entre deux sanglots. Je n'en peux plus, et mon séjour en garde à vue, est la goutte d'eau qui à fait déborder le vase, dis-je en me relevant tant bien que mal, toujours en larmes.

-Tu ne peux pas faire ça, Cléa. On part dans une semaine. Le tournage débute dans une semaine, tu ne peux pas tout laisser tomber, me dit-il gentillement.

-Si, je peux. Je m'en vais, dis-je en continuant ma valise et en essuyant, de temps en temps, mes larmes qui continuaient de couler.

-Cléa, non, dit-il complètement désemparé.

-Joseph, j'ai été en garde à vue, si les responsables de Disney l'apprennent, ils me vireront. Je ferais tâche dans la famille Disney. Et toi et tes frères, si la presse est mise au courant, vous allez perdre votre réputation et vos fans et sûrement votre maison de disques. Je ne suis pas assez égoïste pour que ça vous arrive. Je préfère partir maintenant, je le fais pour vous.

Durant mon discours, je vis son visage passer de la surprise à la colère.

-NON, CLÉA, hurla-t-il. TU NE FAIS PAS ÇA POUR NOUS ! TU FAIS ÇA PAR PURE LÂCHETÉ. IL TE FALLAIT UNE BONNE RAISON POUR TE TIRER ET TU L'AS TROUVÉE. TU ME DEÇOIS. ET TU AS RAISON, PARS MAINTENANT ET JE NE VEUX PLUS JAMAIS TE REVOIR.

Il sortit de ma chambre en claquant violemment la porte. Moi, j'étais complètement stupéfaite. J'avais le regard braqué sur la porte et j'espérais de tout mon cœur, qu'il revienne et qu'il me sert dans ses bras. Mais non, la porte ne se rouvrit pas.

Je finissais donc mes deux valises avec le strict minimum, ils m'enverraient le reste ou le jetteraient, en fait je m'en fichais.

Je descendis avec mes valises dans le salon, qui été désert. Comme toute la maison d'ailleurs. Je mis un mot sur le tableau dans la cuisine : ''Désolée, et merci pour tout.'' C'était court mais je suis sûre qu'ils s'en ficheront de toute façon. Je sortis de la maison et découvris un taxi garé devant le portail.

-Mademoiselle Leret ?, questionna le chauffeur.

Je hochai la tête et il récupéra mes valises, tandis que je prenais place à l'arrière.

Il avait donc appelé un taxi pour que je parte plus vite. Il n'essayerait même pas de m'en empêcher.

-À l'aéroport, dis-je au chauffeur quand il prit place derrière le volant.

-Très bien, dit-il en démarrant et en allumant la radio.

Le trajet se fit dans le silence, il n'y avait que mes sanglots, qui raisonnaient avec la musique dans l'habitacle.

Quand une rencontre peut tout changer [Meeting and change]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant