Chapitre 18

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La respiration de Gringe était régulière depuis un moment. Il devait s'être endormi. Orel était tout contre lui, dans son dos, il avait passé un bras par-dessus son torse et avait ses doigts entrelacés avec les siens. Le visage contre sa nuque, il respirait profondément, se régalant de son odeur. Ses cheveux courts lui chatouillaient le front. Il n'avait pas envie de s'endormir. Il voulait rester là, serré contre lui, à respirer l'odeur de sa peau pendant toute la nuit. Il embrassa tendrement sa nuque et chuchota :

- Gringe ? Tu dors ?

Pas de réponse. Il devait être profondément endormi. Orel, soulagé, se serra un peu plus contre lui.

- Tu dors, alors, chuchota-t-il dans son cou. Ça veut dire que je peux te dire tout ce que je veux, tu m'entendras pas, et tu t'en souviendras pas.

Les doigts toujours entrelacés avec les siens, il caressa le dos de sa main avec son pouce d'un geste tendre.

- Je t'aime, murmura-t-il.

Il enfouit son visage dans le creux de son épaule.

- Je t'aime tellement, Gringe. Je suis désolé de pas avoir le courage de te le dire quand t'es réveillé. Je te promets que je te le dirai, un jour. Mais c'est pas parce que je le dis pas que je le pense pas... Au contraire. J'ai juste trop peur que tu ne ressentes pas la même chose. J'ai trop peur que tu m'envoies balader, que tu me dises que c'est pas réciproque, et que tu veux qu'on s'arrête là. Je survivrais pas à ça, je crois.

« Je sais que pendant longtemps ça nous a fait peur à tous les deux ce qu'on vivait et ce qu'on avait l'impression de ressentir, mais maintenant pour moi c'est une évidence. Je me vois pas vivre sans toi. La vérité, c'est que... Je suis amoureux de toi. Tu me rends complètement fou. Et je crois même pas que tu t'en rendes compte, c'est ça le plus dingue. Mais je suis fou amoureux de toi, et je crois que ça fait longtemps.

« J'aime tout chez toi. J'aime ton rire, j'aime tes yeux, tes mains, ta bouche, ta voix, ton bonnet, j'aime quand t'es calme, quand t'es énervé, quand t'es content, quand t'es concentré. J'aime quand tu rappes. J'aime quand tu parles. J'aime quand t'es là pour moi, j'aime comment tu me regardes... Je pourrais pas me passer de toi.

« Ça a toujours été le cas, mais là ça a jamais été aussi fort. J'ai jamais ressenti quelque chose d'aussi fort pour quelqu'un de toute ma vie. Et ça me fait flipper, parce que si tu me lâches, je sais pas ce que je deviens. Je t'aime tellement... Je t'aime comme un fou. Un jour, je te promets que j'aurai les couilles de te le dire en face, quand tu seras réveillé. Mais en attendant, je te le dis maintenant. Ça se trouve, y a ton subconscient qui est en train d'enregistrer. Et comme ça, demain matin quand tu te réveilleras, eh bah tu sauras que je t'aime. Et j'aurai plus qu'à te le dire pour de vrai. »

Son cœur battait fort. Il avait toujours le visage enfoui dans le creux du cou de Gringe. Soudain, il le sentit se retourner, et sa main quitta la sienne. Il arrêta brusquement de respirer. Merde. Faites qu'il dorme encore.

Sans qu'il comprenne rien à ce qui était en train de lui arriver, Orel sentit les lèvres de Guillaume se poser doucement contre les siennes et lui donner un long baiser. Un baiser doux, tendre. Amoureux. Il le lui rendit, à la fois heureux et fébrile. Doucement, ils s'écartèrent.

- Je... Je croyais que tu dormais... balbutia Orel.

- Tu m'as réveillé avec ton petit discours, répondit Gringe en souriant.

Malgré la pénombre, il pouvait deviner que le visage d'Orel devait être rouge tomate.

- Je suis vraiment désolé... murmura celui-ci. Je suis désolé, je pensais que tu dormais, j'aurais jamais dit des trucs aussi niais si j'avais su que... Enfin... Je t'oblige pas à me répondre...

Gringe posa délicatement sa main sur la joue d'Aurélien, son pouce effleurant ses lèvres pour qu'il se taise.

- Moi aussi je t'aime, Orel.

OrelgringeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant