La soirée s'écoulait tranquillement. Orel et Gringe étaient avachis chacun d'un côté du canapé, les jambes entrelacées, devant un film. C'était une soirée comme toutes les autres. On aurait pu croire que deux personnes normales se seraient lassées, à la longue, de faire tout le temps la même chose, mais un film, une pizza et deux bières étaient tout ce qu'il fallait à Guillaume et Aurélien pour passer une bonne soirée - même si c'était la cinquième fois de la semaine.
Gringe était plongé dans l'histoire et jouait machinalement avec la capsule de bière entre ses doigts. Il savourait le contact tranquille de la jambe d'Orel contre la sienne, la nuit qui commençait à tomber derrière la fenêtre, le léger bruit de la ville en contrebas. Il se sentait bien, comme tous les jours depuis quelques mois.
Il fit délicatement bouger sa jambe contre celle d'Orel, avec l'envie secrète de l'aguicher un peu. Après tout, leurs soirées films étaient rarement platoniques du début à la fin. Il attendait une réaction de la part de son petit ami, mais elle ne vint pas. Guillaume détacha son regard de l'écran et se tourna vers Orel.
Le caennais avait le regard dans le vide et restait là sans bouger, l'air perdu.
- Ça va pas ? demanda doucement Gringe.
Orel sursauta, comme s'il avait interrompu le fil de ses pensées.
- Quoi ?
- Ça va pas ? répéta Guillaume. T'es triste ?
- Non... Si, ça va.
Orel tourna la tête et fixa de nouveau un point invisible d'un air vague.
Gringe était habitué à ses petits moments d'absence. Il les trouvait adorables, et c'était l'une des nombreuses choses qu'il aimait chez lui.
Mais ce moment était différent. Orel n'était pas seulement perdu dans ses pensées. Il était triste. Gringe s'approcha de lui sur le canapé et lui caressa doucement les cheveux en le regardant d'un air tendre.
- Dis-moi ce qui va pas.
Orel ne répondit pas. Ce qui signifiait qu'il ne niait pas que ça n'allait pas. Gringe soupira.
- Viens là.
Orel obéit sans un mot et vint se caler contre lui. Ils restèrent un moment l'un contre l'autre, Gringe entourant le caennais d'une étreinte protectrice.
- Qu'est-ce qu'il se passe ? demanda-t-il doucement.
- Rien, répondit Aurélien d'une petite voix. J'ai juste un coup de blues, c'est tout. Je réfléchissais.
- Un coup de blues par rapport à quoi ?
- Je... J'en sais rien.
Gringe soupira. Il sentait qu'Orel lui cachait quelque chose, qu'il voulait lui parler mais qu'il n'y arrivait pas, pour une raison obscure. Il savait que dans ces cas-là, s'il n'insistait pas, Orel se refermait comme une huître et finissait par ne rien dire, et garder pour lui ce qui le tourmentait. Il fallait insister, en douceur.
- Si, tu sais. Pourquoi tu veux pas me le dire ? T'as peur ?
- Non...
Orel laissa passer un silence.
- Oui.
- Pourquoi t'as peur ?
- J'ai peur que tu sois triste.
Gringe sentit son cœur faire un léger bond dans sa poitrine. Pourquoi Orel avait-il peur qu'il soit triste ? Est-ce qu'il avait quelque chose à lui annoncer ? Il commença immédiatement à imaginer les pires scénarios possibles.
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Orelgringe
FanfictionGringe et Orel sont colocs et tout se passe pour le mieux jusqu'à ce qu'un jeu de drague par sms vienne tout chambouler... Début de l'intrigue inspiré du film Comment c'est loin