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J'avais passé une très bonne semaine chez ma sœur, j'avais profité de sa tendresse, de ses câlins, de ses moqueries quand à ma taille, mes cheveux, mes yeux, ma façon de m'habiller, de dormir, de parler... Enfin, j'avais aussi subis sa mauvaise humeur matinale, son envie de voir son mec, sa façon très très très diététique de manger, moi qui aimait la bonne bouffe,je n'avais pas été déçu : entre les salades, les tartes aux légumes, les soupes et tout le reste je n'avais jamais aussi peu manger de ma vie. J'avoue qu'au début j'avais fait la tête, mais j'avais fait un effort, après tout je m'incrustais quand même chez elle... Mais je rêvais à présent d'une bonne pizza et d'une bière : ma sœur ne buvais que de l'eau plate... Mais sinon j'avais passé une très bonne semaine.

Lorsque je lui demanda de me déposer chez moi elle avait d'abord parue triste mais je lui avais assuré que je viendrais la voir bientôt, devant son regard méfiant j'avais même du le promettre. Ça avait beau être ma grande sœur,lorsqu'elle avait une idée en tête rien ni personne ne pouvait lui enlever. Elle m'avait en suite raccompagné chez moi, mais, quelle surprise ce fut de trouver Harry assis devant chez moi.

-C'est plutôt un beau spécimen que t'as là. Me dit ma sœur.

-C'est Harry.

-Oh. Je comprend mieux maintenant... Si t'en veux pas, c'est pas mon cas petit frère.

-Arrête de le regarder comme si ce n'était qu'un bout de viande Lottie !

-Ça va, ça va, j'ai compris !Monsieur ne veux pas partager !

-Mais ! N'importe quoi toi !Juste arrête ça !

-Ça va, ça va, je te le laisse. Pas besoin de faire le jaloux comme ça !

-Je ne suis pas jaloux ! Juste...

-Juste il t'appartient, chasse gardée,j'ai compris !

Je souffla en sortant de la voiture,voilà que ma sœur pensait aussi que j'en pinçait pour lui... De mieux en mieux ! Sans adresser un regard à ma sœur qui, je le savais, n'allais pas partir tout de suite, je rejoignit les marches de chez moi, m'arrêtant à la hauteur de Harry. Il ne me semblait pas comme d'habitude, ce qui faisait que je ne savais pas trop comment me comporter avec lui : être méchant ? Gentil ?Vexant ? Entre les deux ? Je n'en avais aucune idée, c'est pourquoi, après avoir entendu la voiture de ma sœur démarrer, je pris place à côté de lui, sans un mot. Je vit ma voisine d'en face nous regarder curieusement, c'est une sacré commère celle-là, je lui fit un sourire et un signe de la main auxquels elle répondit par un haussement de sourcil et une moue dédaigneuse, c'était pas la plus sympathique de mes voisines...

-Je suis désolé...

Je fut d'abord surpris de l'entendre chuchoter, puis quand je réalisa ses mots, je fronça les sourcils.Harry qui s'excusait ? Comme ça, d'une toute petite voix ?C'était trop pour moi. Je fit alors celui qui n'avait pas comprit,ne sachant pas trop comment me placer face à ça :

-Tu... Tu as dit quoi ?

-Je suis désolé Louis. Vraiment.

-Tu es désolé de quoi ? D'avoir été méchant, insultant et vexant ? De m'avoir blessé ?D'avoir dit à voix haute ce que tu pensais tout bas ? D'être un connard égoïste ? De ce que tu as fait à Ed ? Tu es désolé de quoi Harry ? Parce que je ne sais pas pourquoi je préférerais que tu t'excuses.

-Je suis désolé d'être moi, d'être un con, de blesser tout le monde autour de moi, de dire des choses que je pense pas. Je suis désolé pour tout en fait.

-J'arrive pas à te croire,franchement, tu t'excuses comme ça. Tu espère quoi ? Que les gars ne t'en voudront plus si tu t'excuses auprès de moi ? Tu veux savoir ? S'ils ne te parlent plus c'est pas parce que tu as été vexant, dans le fond on l'est tous et c'est de leurs fautes aussi, non, pour le coup s'ils t'en veulent c'est parce que tu fais aucun effort pour venir vers moi alors que moi, je leur ai promis de faire des efforts envers toi.

Je le vis écarquiller les yeux, je sais que je n'aurais pas du le dire comme ça mais c'est vrai, maintenant que Ed était parti, que leurs histoires étaient plus ou moins réglées je n'avait pas de raison de lui en vouloir. C'était moi dans le fond qui l'avais détesté pour sa manière de se comporter, de se croire mieux que les autres. Alors oui, j'avais promis aux garçons que s'il voulait, je pourrait repartir à zéro avec lui.

-Je suis désolé Louis, j'ai envie de changer, et je sais que si je veux le faire, je dois commencer par changer de comportement avec toi, alors oui, je suis désolé, même si je sais que des excuses ça répare pas tout ce que j'ai brisé.

Je ferma les yeux et prit sur moi, je voulais faire des efforts, j'en avais vraiment envie car je sais que ça blessait nos amis, mais comme il le disait si bien des excuses ça répare pas tout ce qu'il à brisé. Parce qu'il a brisé Ed, il m'a brisé moi, il a brisé l'amitié de Ed et les garçons, il a brisé beaucoup de chose, et ce ne sont pas des excuses qui vont tout réparer, mais on peut dire que c'est un pas en avant, un bon début,car il faut bien commencer quelque part. Alors je me leva, si nous voulions repartir à zéro je devait aussi aller vers lui.

Une fois debout en face de lui je lui tendit la main, lorsqu'il la prit je sentis de légers picotements,je n'avais jamais ressenti ça auparavant. Je mis ça sur le compte de la surprise car j'étais finalement très surpris de moi-même qui suis d'un naturel rancunier. Il sembla étonné puisqu'il leva les yeux ers moi, comme s'il craignait que je ne le frappe ou quoi que ce soit. Je tendis alors encore plus ma main, lui faisant comprendre que je signais par là un acte de paix, qu'on enterrait la hache de guerre. Il saisit finalement ma main, et se releva, sans trop tirer sur la mienne je suppose car sinon je serai très certainement tombé sur lui. Je lui proposa de rentrer, ce qu'il accepta avec grand plaisir, nous étions tout de même début automne, donc dehors les températures se faisaient basses et le vent soufflait beaucoup.

Je nous prépara du chocolat chaud et lui fit signe de s'installer au salon alors que je ramenais nos tasses. Contre toute attente il s'installa sur mon tapis devant la cheminée, frottant ses mains l'un contre l'autre dans l'espoir de se réchauffer un peu. Je posa mon plaid avec les dessins de pattes de chats sur ses épaules, lorsqu'il vit le motif je pu le voir essayer de retenir un rire, ce rire se déguisa en un sourire dissimulé derrière la tasse que je lui donna.

Il la porta à ses lèvres et bu une première gorgée du chocolat avant de la reposer brusquement au sol :

-C'est brûlant ton truc !S'exclama-t-il.

-C'est du chocolat chaud, pas tiède ni froid. Lui souris-je malicieusement.

Il rit à mes paroles, de bonne guerre, il ne semblait pas mal prendre le fait que je ne lui avait pas dit clairement que c'était bouillant, cette constatation m'arracha un sourire, nous allions peut-être bien nous entendre finalement.

Maybe I Hate You [Larry]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant