Chapitre 39 partie 1

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- Potter. Je me réjoui de vous revoir aussi.

Les adultes sont figés, immobiles sur le pas de la porte. Même Luna, habituellement si déconnectée, donne l'impression d'avoir vu un fantôme.
Mes amis, comme si ils avaient compris eux aussi, se lancent des regards de stupeur.
- Qui est cet homme ? Je leur souffle discrètement.
Harry, toujours concentré sur l'individu, m'entend et me répond, d'une voix solennelle :
- L'homme le plus courageux que j'ai jamais rencontré.
Les yeux du vieil homme, dont je n'ai toujours pas compris le nom, se remplissent d'une gratitude immense le temps d'un instant, puis reprenent leur état de profonde tristesse, tranchant avec le côté sévère et impassible de son allure générale.
Pour le cacher rapidement, il se retourne vers moi.
- Miss Tawnsun. Heureux de faire votre connaissance.
Si vous voulez bien entrer.
Nous nous installons tous rapidement autour de la table agrandie prestement par le maître des lieux.
Personne n'ose parler.
Mes amis ne savent pas quoi dire, les adultes sont encore choqués, et moi, au contraire, j'ai tellement de choses à demander que je ne sais pas par où commencer.
De plus, je ne comprends pas encore tout.
- Très bien. J'imagine que vous avez des questions ?
- Professeur... Mais vous étiez, enfin je vous ais vu, je veux dire...
- Mort ? Oui Potter. Mais rapellez vous que j'ai été agent double pendant la majorité de ma vie. Je sais jouer de mes talents d'acteurs.
- Mais le serpent ? Je l'ai bien vu vous mordre !
- Vous pensiez vraiment qu'un professeur de potion expérimenté se serait présenté devant le seigneur des ténèbres et son animal de compagnie sans antidote ?
Personne n'ose lui répondre. Hermione en a même les larmes aux yeux. Cet homme impose un tel respect.
Il tourne brutalement les yeux vers moi.
- Pour éclairer la lumière de Miss Tawnsun, j'accepte de vous raconter plus en détails.
Voyez vous, j'étais de mèche avec Albus Dumbledor depuis le début. Lorsque les parents de M. Potter sont morts cette nuit là, c'était à cause, comme nous le savons maintenant tous, du traître Peter Pettigrow. Dumbledor, sans doute trop bon, l'avait jugé inofensif.
J'ai transplané a Godrics Hollows dès que je l'ai sentie. Cette sensation qui m'a poignardée l'estomac au moment où elle a poussé son dernier cri.
Je les ai trouvé là tout les deux, raides morts. J'ai pleuré toutes les larmes de mon corps.
Je m'en voulais tellement. Tellement.
Je m'étais juré de la protéger à tout prix, depuis l'enfance.
Puis j'ai entendu Dumbledor et Rubeus arriver, et je suis reparti comme j'étais venu, pris de panique et anéanti.
Quelques temps après, Dumbledor m'avait convoqué dans son bureau. Nous avons parler pendant des heures. J'avais étouffé mes sanglots tellement de fois. Cette fois là, je ne les ai pas retenus. Je me suis emporté. Contre le seigneur des ténèbres. Contre Pettigrow. Contre Dumbledor lui même. Contre Elle aussi.
Et puis Dumbledor m'a appris que le bébé, le fruit de leur union était vivant. Une rage encore plus forte m'est monté au visage, une jalousie sans nom. Et puis le directeur m'a annoncé doucement, comme plié sous le poids de mes insultes, qu'il avait les même yeux qu'Elle.
Les mêmes yeux verts brillants. Les mêmes yeux verts remplis d'âme tendre. Les mêmes yeux verts dont j'étais tombé profondément amoureux. Les mêmes yeux verts que je croyais perdu dans ma mémoire à jamais.
Je me tourne vers Harry. Il semble bouleversé.
L'homme continue son histoire.
- Alors, je me suis juré de les protéger, eux. Ces yeux. Ses yeux. Dumbledor, peu dupe, ne croyait pas en la mort du seigneur des ténèbres. Il m'a donc proposé de continuer notre petit jeu de rôle.
Ses prédictions se sont, bien sûr, révélées exactes. Lorsque le seigneur de ténèbres est revenu, sous sa forme primitive aidée par Quirrel, il l'avait senti. J'ai alors mené ma petite enquête mais vous avez été plus rapide que moi sur ce coup là. Enfin, même si je sais que c'est moi que vous suspectiez cette année là.
Hermione, Ron et Harry baissent la tête, honteux.
- Lors de votre deuxième année, Miss Weasley s'est fait enlever par la réincarnation de son jeune fantôme. Elle a même failli y passer si Fumsek n'avait pas été envoyé pour aider le jeune Potter à tuer le Basilic. Oui Potter, je savais où vous étiez. Je ne vous ai pas aidé moi même, ça aurait été révéler mon identité. J'en ai fait par à Dumbledore qui a donc envoyé son oiseau.
En troisième année, je vous ai suivi à la cabane hurlante. Je savais que Sirius était animagus, l'ayant vu faire maintes fois avec ses amis. Mais je ne savais pas encore que c'était Pettigrow le traître. Je l'ai accusé sans preuve, je l'avoue.
- Professeur ? Cette année là, vous nous avez aussi sauvé de Lupin en loup garou.
- C'est vrai Potter.
- Merci.
Rogue toussote, gêné, puis reprend son histoire.
- Il y a eu aussi le tournoi des trois sorciers, pendant votre quatrième année. Là, j'ai soupçonné Kargarof mais je m'étais encore une fois trompé.  Heureusement, Albus m'a mis sur la piste avant qu'il ne vous arrive quelque chose, Potter. Je ne pourrais en dire moins de ce pauvre Cédric Diggory.
Cette année là a signé le retour officiel du signeur des ténèbres, du moins pour Dumbledor et moi.
Puis l'horrible chouette rose du ministère est venue en cinquième année et à tout boulverser. L'ordre du Phénix s'est réformé, et ce n'est que grâce à la confiance d'Albus que j'ai pu y entrer. J'avoue ne pas avoir fait grand chose pour vous cette année là, mais le seigneur des ténèbres m'avait déjà rappeler et je crû comprendre que vous vous en tiriez pas si mal, Armée de Dumbledor.
Ginny sourit, à la fois fière et sûrement mélancolique de cette époque.
- Votre sixième année a été décisive. Dumbledor avait planifié sa mort dès votre rentrée. J'ai été dévasté en l'apprenant. Je savais depuis longtemps que pour que ma couverture marche, j'aurai à le tuer. Mais je n'avait jamais penser que ça se réaliserait si vite. Si rapidement. Prononcer ce sort à été la chose la plus douloureuse que j'ai eu à faire de ma vie. J'ai tué, de force plus que de gré, le seul homme qui croyait en moi.
Peu de temps avant, il m'avait expliqué votre sort à vous, Potter. Et j'ai sérieusement pensé à fuir.
Je n'en pouvais plus.
Alors quand je vous est trouvé sous l'escalier d'astronomie cette  horrible nuit, j'ai saisi l'occasion et j'ai fui. Le plus loin possible. Ce jeu allait finir par me tuer moi aussi. J'y ai pensé à ça aussi. Enfin la rejoindre. Mais Dumbledor ne pouvait pas être mort en vain.
Alors, j'ai laissé quelques indices et le seigneur de ténèbres m'a retrouvé. Il m'a félicité et m'a nommé Directeur de Poudlard. Je suis désolé pour tout ce que vous avez subit cette année là. Dit il en se tournant vers Ginny, Luna et Neville.
J'aurais pu arrêter tout ça, prendre sur moi mais j'ai eu peur. J'ai été lâche.
- Professeur. Vous avez réussi à tromper le seigneur des ténèbres. Vous avez réussi un exploi bien plus important que nous tous ici. C'est vous qui avez permis à Harry de le tuer. Vous n'êtes pas un lâche.
- Vous savez Granger, vous avez toujours été, au fond, une élève brillante.
- Hum-Hum. Tousse bruiallement Ron.
- Ha oui, toutes mes félicitations Weasley. Il était temps. Enfin...
Ensuite, il y a eu cette terrible bataille. Poudlard a fini en cendre et en ruine. Je suis désolé de vous avoir fait croire à ma mort. Au début, j'y ai cru aussi.
J'ai réussi à assister à sa mort à lui. Quand il s'est envolé en poussière, j'en ai profité pour partir, pour toujours cette fois.
J'ai essayé de laisser derrière, dans les décombres du décor de mon passé, cette vie trop lourde pour un seul homme, qui m'a trop souvent brisé le coeur. J'ai décidé de vivre comme les moldus, avec eux, loin de tout ce que j'avais connu.
Je suis devenu médecin. Je n'ai pas cherché à fonder une famille. Je voulais l'oublier, mais pas la remplacer.
J'ai réussi, pendant quelques années.
Et puis, il a fallu que je croise la route de vos parents, Miss Tawnsun. Des gens adorables, avec de l'ambition plein les yeux. Ils avaient conaissance de la magie, je ne sais comment.

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Holà ! Presque 4 mois, oups...
Pour ma défense, je... n'ai pas d'excuses.
Du coup, gros chapitre en deux parties, dont la seconde sortira avant la fin de la semaine, avant la FINALE.
Bonnes vacances les gars, il fait beau, put*in.
Allez, la suite au prochain chapitre, petit feu follet.

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