Chapitre 52

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Quelques jours ont passés.
Le match contre Pouffsoufle s'est trouvé être une victoire, certes de quelques points, mais une victoire quand même. Je n'ai pas réussi à attraper le vif d'or mais mon équipe a été si brillante que l'on avait déjà assez de points, même si ils l'attrapaient avant nous.
Le temps a repris son cour, aussi normalement que possible. Pas de nouvelles des sbires de mon père,pas de rechute émotionnelle, pas de rêves étranges, rien de tout cela.
On pourrait penser que rien n'est arrivé. Seul Andrew manque au tableau. Ce n'est pas lui qui a commenté le match d'ailleurs, mais Helena Mcguire, une serdaigle de 4eme année qui parle beaucoup. Ça m'a fait bizarre de ne pas avoir entendu ces commentaires. "Maux de gorge et perte de voix". Des raisons médicales, c'est tout ce qu'il a trouvé... Du haut de mon balai, je l'avais cherché dans les tribunes, mais son "rhume"l'avait évidemment cloué au lit.
Il me manque.
La neige a fondu, mais le froid est toujours présent. Il y a quelques jours,c'était un magnifique manteau blanc qui recouvrait Poudlard,maintenant, ce n'est qu'une mare de boue visqueuse qui s'étend à perte de vue. Je descends les escaliers après mon cour de sortilège et décide d'aller chiper un morceau dans les cuisines, car je meurs de faim. Les autres sont déjà dans leur cour respectifs, je suppose, mais j'avais trop faim pour attendre le dîner. En me dirigeant vers les cuisines, près de la salle commune des pouffsoufles, je passe devant le hall extérieur.
Le froid qui s'engouffre par la porte me pousse à accélérer mais le bruit que j'entends dehors me force à ralentir le pas. Le bruit est facilement identifiable, puisque c'est le son d'une guitare. Et à moins que Flitwick se la joue Ed Sheeran, je ne connais qu'une seule personne dans ce château qui joue aussi bien.
Tant pis pour le froid,tant pis pour la boue, tant pis pour le casse croûte. C'est peut être ma chance d'enfin lui parler.
Je suis, frissonnante, où m'amène la musique et je le découvre, comme prévu, sur son banc habituel. Andrew semble si inspiré qu'il ne me voie pas arriver. Je suis obligé de tousser pour qu'il me remarque. Il en manque de faire tomber sa guitare dans la boue.
- Qu'est ce que tu fais là ?Demande t'il que un ton qui se veut plutôt neutre, mais qui est trahit par la surprise dans ses yeux.
- Et toi ? Qu'est ce que tu fais là ? On est sensé avoir potions en ce moment même.
- Et bien vas y. Qu'est ce que tu attends ?

Oh non, ne prend pas ce ton avec moi Andrew. Tu sais très bien ce que j'attends.
Je déplace l'étui de son instrument sur le banc de sorte à ce que je puisse m'y asseoir.
- Il faut qu'on parle, Andrew. Regarde moi s'il te plait.
À contrecœur, je le sais bien, il plante son regard dans le mien. Je sens que ça va être plus difficile que prévu.
- Tout a été dit il me semble.
- Andrew, s'il te plaît.
- Très bien. Alors je t'écoute, Evanna.

J'inspire un grand coup. Et je lui raconte tout. Ma vie. Depuis le début. Mon enfance, comment j'ai grandi. Et même avant à vrai dire. Ma mère.Et mon père. Tout, jusqu'à aujourd'hui.
À la fin de mon récit,il semble complément désorienté.
- Mais... pourquoi, tu ne m'as jamais rien dit ?
J'arrive à lui prendre la main, sans qu'il ne bronche.
- Parce que à chaque fois que j'étais avec toi, je ne pensais pas à tout ça. J'étais... heureuse et c'est tout.
-Eva... Je... je ne sais pas quoi dire...
- Maintenant tu sais tout. Et je ne te cacherais plus rien, je te le promets.

Il y a un long silence, où il garde son regard fixé sur moi, avec une expression indescriptible. J'ai envie de l'embrasser. Mais son manque de réactivité me fait douter.
- Oh Andrew, dis quelque chose, je t'en pris...
Il reprend sa main de la mienne.
- Tu me prends vraiment pour un imbécile.
Mon souffle se coupe. J'ai peur d'avoir mal entendu.
- Je te demande pardon ?
- Tu pensais vraiment que ça allait marcher ? Cette histoire sans queue ni tête? Un père taré ? Des moldus à tes trousses ? Avec une envie de détruire la magie ? Voyons, Evanna, soyons réalistes.

Je n'en crois pas mes oreilles.

-T'es pas sérieux ? Andrew...
- Mais enfin, tu t'entends ? Tu me ferais presque de la peine.

Mes larmes, jusque là coincée au bord de mes yeux, se mettent à dévaler mes joues.
- Avec qui es tu allée inventer tout ça ? Weasley et Longdubat ? Ça leur ressemble bien.
- Mais mais...
- À moins que ce soit Potter.Bien sûr, qui d'autre ?
- Andrew, non !

Il daigne enfin se tourner vers moi, et remarque mon visage trempé.
Il ricane.
-Tu es pathétique, Evanna.
J'essaye tant bien que mal d'arrêter de pleurer, mais on ne peut pas dire que ce soit une réussite.Cependant, une drôle de sensation vient me griffer l'estomac.
-Et dire que j'avais confiance en toi. Quel idiot j'ai été. Tout est de ta faute Evanna.
- Ma faute ? Ma faute ?!

Quelque chose gronde en moi, c'est sûr. La colère ?
- Oui ta faute. Tout allait bien. J'avais une copine, de bonnes notes, mes parents étaient fiers de moi. T'as tout gâché.
- Mais c'est toi qui a rompu pauvre abruti !

Je ne reconnais pas ma voix, et pourtant, c'est bien moi qui ai hurlé.
- T'es complément folle. J'aurai jamais dû écouter Flentcher, c'était une mauvaise idée de sortir avec toi.
Je tremble pour de bon cette fois, et pas à cause du froid.
- Bon, cette fois, on s'est tout dit. Dit il en se levant du banc.
La colère est si forte, je ne la contrôle plus. Et j'ai si chaud, j'ai l'impression qu'un véritable feu brûle à l'intérieur de moi.
Lorsqu'il se penche pour attraper son étui,je lui prend le bras. Il sursaute, surpris.
- Qu'est ce que tu fais ?
Je ne sais pas moi même. J'agis sans réfléchir.
-On ne s'est pas tout dit, Andrew.
- Lâche moi, espèce de folle.

Il a l'air vraiment effrayé.
Je me lève, de sorte à être às a hauteur.
- Non, on n'en a pas fini.
- Tu disais peut être la vérité finalement. T'as peut être un père fou à lier pour être tarée à ce point !

Mais je ne le lâche pas. Ma main refuse de le lâcher.
Ça ne doit pas lui plaire, puisque toujours en essayant de se dégager, il me crache au visage. C'est là que j'explose.


-Eva ? Eva ? T'es là ?
Je reprend mes esprits alors que je suis allongée sur le sol, près du banc. J'ai un horrible mal de crâne et j'ai toujours aussi froid. Je me relève tant bien que mal et j'aperçois Rose qui s'approche, Albus criant aux autres qu'ils m'ont trouvée.
- Eh doucement, là... qu'est ce qu'il t'ait arrivé ? Me demande mon amie.
J'essaye de remettre de l'ordre dans ce qu'il vient de se passer.
- Quelqu'un a vu Andrew ? Je demande.
Le hurlement que pousse Stella à cet instant me glace le sang. Nous courrons tous la rejoindre, affolés.
Je m'écroule en le découvrant. Il est là, complément inanimé, baignant dans une mare immonde de son propre sang. Je hurle, à m'en déchirer les poumons,quand je comprends.
C'est moi. C'est moi qui ai tué Andrew Stepherd.



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