Possédée

Chapitre 40

- Il veut faire de vous un exemple. Vous êtes, je cite, le fruit de ses entrailles. Vous êtes selon lui parfaite pour ce rôle.
D'autant plus que vous avez maientenant à vos côtés Harry Potter, ce qui devrait allumer la mèche. Oui, Potter, il sait qui vous êtes. Tous. Il est plus renseigné que vous ne le croyez. Il savait que vous alliez venir ici.
- Je lui ai donné le moyen de rentrer dans l'école. Je murumure, accablée.
- Pardon ?!
- C'est une blague ?!
- Que lui as tu dit ?!
- Je lui ai dit que les moldus ne pouvaient pas la voir. Sauf si ils y étaient invités. La première fois, Mcgonagal l'avait désorienté. Mais, il m'a piégé. Et... Et je lui ai dit de venir me voir quand il le voulait. Je... je pensais qu'il avait changé ! Je suis désolé ! M'exclamais je en éclatant en sanglot.
- Il faut fermer l'école.
- Non. Poudlard a déjà trop fermé ses portes, Hermione. Les aurors se chargeront de sa sécurité.
- Harry. C'est dangereux.
- Il a raison Mione. Et la barrière spéciale de Mcgonagal a résisté à Voldmort, elle résistera bien à quelques moldus.
- Evanna ne t'en fait pas. Tu ne risques rien avec nous.
- Non. C'est vous qui risquez votre vie en restant avec moi.
- Eva. Ton père ne pourra pas déjouer les sorts de protection. Ce n'est pas un sorcier.
- C'est bien ça le problème.
- De toutes façon, il est hors de question que tu te débrouilles toute seule.
- À la rentrée, vous reprenez le chemin de l'école comme convenu. Jusque là, tu restes au terrier ma belle.
- Le prochain porteloin est dans quelques minutes. Annonce soudain Ron.
Harry se tourne vers Rogue.
- Venez avec nous Professeur.
- Nous allons avoir besoin de vous.
Le vieil homme les regardes tous, ses anciens élèves et leur répond simplement :
- Je ne peux pas.
Les adultes s'interrogent du regard.
- Trop de souvenirs douloureux. Je préfère attendre la mort seul ici.
- Vous êtes sûr ?
- Certain.
- Très bien, Professeur.
- Merci.
- Oui, merci.
- Nous vous devons beaucoup de choses.
- Aller. Partez maientenant.
Il a repris son ton agri et grincheux. Nous sortons de la petite maison.
Harry sort en dernier.
- Adieu, Professeur Severus Rogue.
- Adieu, Harry Potter. Lui répond il religieusement.
Puis il ferme la porte derrière lui.
- Si je m'attendais à ça. Commente Neville.
- Ne trainons pas ici.
- Le portoloin ! Crie Ron.

Et nous voilà de retour au Terrier.
- Ça va, Harry ? Demande sa femme.
- Oui, oui ne t'en fait pas Chérie.
Il se tourne vers moi, pris d'une soudaine impulsion.
- Evanna. On serait toujours là, d'accord ? Je sais que... que c'est un grand chamboulement mais on sera toujours là pour toi. Tu n'as rien à craindre.
- En attendant, vis ta vie. Ne gâche pas ta jeunesse pour ça. Continue Ron.
- Vas à l'école. Ris. Apprends. Tombes amoureuse. La suit Ginny.
- Personne n'a le droit de t'enlever ça. Personne ne devrait avoir le droit d'enlever ça à un enfant. Conclue Hermione.
Je hôche la tête, touchée. Je peux définitivement leur faire confiance.
- Je connais quelqu'un qui pourrait te faire oublier tout ça. Me murmure Rose à l'oreille.
Elle m'entraîne dans sa chambre, où la fenêtre est ouverte. Stella est à côté et nourrit la petite chouette dorée qui est perchée sur le rebord.
Elle a une lettre accrochée à la patte.
Je la lui arrache en la carresant.
Quelques mots, écrits en noir : "tu me manques jolie plume".
Je souris sans pouvoir m'en empêcher. Je m'en veux un peu de l'avoir presque oublié. Mais Andrew me manque aussi. Terriblement.
Je m'empresse de lui répondre et retourne vers les filles. Ses quelques mots ont eu un effet magique sur moi. Ils ont effacé tout le reste, du moins pour le moment.
- Maientenant que l'Amoureuse est revenue, que diriez vous de regarder un bon vieux film ? Propose Rose.
- Gost a l'air magnifique. Propose Stella, en se référant à la pile qu'elle a reçu pour Noël.
- Ho non ! Pas encore ! Intervient Albus qui venait de monter nous rejoindre.
- Tu dis ça parce que t'as peur qu'on te voit pleurer. Le taquine sa cousine.
- Stars Wars alors ? Je demande.
- Ou Sister Act ?
- Qu'est ce que c'est "Hunger Games" ?  Demande Stella.
- Oui ! S'exclame Rose.
- Il est trop bien ! Renchérit son cousin.
Et nous voilà donc dans la chambre des garçons, affalès comme des sacs à papates sur les canapé, tous les cousins nous ayant rejoins.
Calée entre mes deux amies, Albus en bout avec les jambes de Stella sur les genoux, j'essaye d'oublier que je n'ai probablement plus que quelques moments comme celui ci à vivre. Je profite du film en riant aux blagues vasseuses de Haymitch, pleurant aux morts les plus tragiques et sifflant en même temps de Katniss. À la fin, nous repartons dans nos chambres, conscients que demain sera difficile.
C'est la veillée du Nouvel An. Peut être ma dernière année, qui sait ? Evanna, mais arrête ! T'es malade ou quoi ?
Profites mais ne soit pas pessimiste comme ça !
Je souffle pour me calmer. Tout ira bien. Il ne va rien se passer. Personne ne sera tué, ni même blessé.
Et c'est dans cet esprit que je m'endors, un peu plus apaisée qu'il y a quelques jours.