Chapitre 48

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- Qu'est ce qui s'est passé, pour toi ? Me questionne t'il.
Je ravale les larmes pour tenter de mettre des mots sur ce qu'il vient de se passer.
- Je suis désolé, Eva. Ça n'aurait pas dû se passer comme ça entre vous. Surtout à cause de ce qui t'arrive. Mais tu sais, je pense que Stepherd, enfin, Andrew est un gars bien. Il est gentil et il n'a pas la réputation de faire souffrir les filles ou de jouer avec elles. Et puis, si il est commentateur des matchs, c'est que Mcgo lui fait confiance. Donc, si tu l'aime vraiment, si tu veux le récupérer, fais ce qu'il attend de toi. Raconte lui tout. C'est peut être aussi simple que ça...
Je sais que c'est dur à dire, c'est sûr, mais c'est à toi de le faire. Si l'un de nous va lui expliquer à ta place, il le prendra encore plus mal, crois moi.
J'ai envie de le prendre dans mes bras. Est ce à cause de ses conseils ? Son ton apaisant et doux ? Ou le simple fait qu'il s'est inclu dans le "nous", comme avant ?
Je souris timidement, murmurant un merci.
Il sourit en retour, l'accompagnant d'un "c'est mieux quand tu souris".
Il m'a tant manqué, comme aux autres.
Je réalise soudain qu'Alice ne traîne pas autour de lui comme elle aurait dû. Interloquée, je lui demande comment s'est passée cette journée maudite de la saint Valentin.
- Moi ? Oh, et bien... comment dire... je...
Allez, dis le.
- Si toi, tu es la victime, moi je suis le méchant. Dit il, une pointe d'ironie dans la voix.
Je n'ose pas y croire.
- Viens en aux faits, Al.
Il ricane, comprenant sûrement où je veux en venir.
- J'ai quitté Alice.
Je me mord les lèvres pour ne pas sourire et hurler de joie, guettant d'abord sa réaction.
Mais il garde le silence.
- Ça n'allait plus entre vous ?
- Plus vraiment non. J'en ai eu assez marre de ses remarques sur vous, de ses méchancetés dès qu'elle en avait l'occasion.
- Mais... ça va ?
Il retrouve son sourire.
- Oui ! Ça fait un mois que j'attendais de trouver le courage de lui dire. Eva ! S'exclame t'il en me fesant brusquement face, je suis vraiment désolé ! Je n'ai pas eu assez de courage, je suis horrible.
J'éclate de rire, je ne peux pas m'en empêcher.
- Tu es une personne abominable, Albus Severus Potter.
- N'en rajoute pas, en plus !
- La quitter le jour de la Saint Valentin, franchement ?
- Elle la un peu méritée, non ?
- C'est le juste retour des choses, effectivement.
- Est ce que, pour me faire pardonner, tu accepterais une biereaubeurre en provenance direct des trois balais ?
- Ça me paraît une bonne idée, pour commencer.
- Pour commencer ?!
Je ris franchement.
- Tu n'as pas fini d'en baver, mon ami.
Il fait la moue pour montrer son mécontentement, mais m'entraine quand même vers le bar accueillant.
Nous trinquons donc à notre amitié, rigolant aux bêtises d'Albus, comme avant.
Un peu avant la fin complète de ma boisson, je manque de m'étouffer en reconnaissant une chevelure blonde passant la porte. Je plonge et entraîne avec moi Albus sous la table, qui, sous la surprise, manque de briser son verre. Il me regarde sans comprendre mais à mon soulagement, reste sous la table. Je lui indique ce qu'il faut regarder des yeux, sans bruit. Je le vois reconnaître la robe fushia d'Alice et maladroit, se cogner la tête sous l'effet de la surpise. Je me mord le poing pour m'empêcher d'éclater de rire.
- Comment on fait, maintenant ? Articule t'il.
- Ton ex, ton problème. Je lui répond, de la même façon.
Il me lance un regard qui en dit long, et qui me donne encore plus envie de rire.
Mais il retrouve vite son sourire enfantin, celui qu'il prend quand il s'apprête à faire une bêtise. Il s'allonge sur le sol et commence à rouler hors de sous la table. Évidemment, la discrétion n'étant pas son fort, nos voisins commencent à le regarder.
- Mais qu'est ce que tu fais ? Je lui chuchote tant bien que mal.
Je le vois se mettre à quatres pattes, et ramper ainsi jusqu'à la porte, passant sous toute les tables, et dérangeant tous ceux qui s'y trouvent.
Alice se trouvant au bar, dieu merci, c'est peut être la seule personne à ne pas l'avoir remarqué. Il se relève en ayant atteint la poignée, et me fait signe de le suivre avant de disparaître derrière la porte.
Je me dépêche de sortir à mon tour, de manière normale cette fois.
Je sursaute en franchissant l'entrée, d'abord à cause du froid glacial de la nuit déjà bien tombée, et ensuite à cause d'Albus qui, n'ayant pas fini sa crise de folie, s'était caché pour m'effrayer.
- Tu es incorrigible Al ! Je le gronde en le frappant gentiment, avant de pouvoir enfin relâcher mon rire.
Il se joint à moi et nous rions ainsi pendant 10 bonnes minutes, d'un vrai rire, partit de on ne sait d'où, et on ne sait pourquoi, mais qui brûle les joues et réchauffe les coeurs.

- Merci. Lâche t'il lorsqu'il s'est un peu calmé. Ça faisait longtemps.
- Ça faisait longtemps que t'avais pas ri comme ça ? Je lui demande, pas sûre d'avoir bien compris.
- Oui, il lâche dans un soupir et un mince sourire, ça faisait longtemps que j'avais pas pû être moi.
Attendrie, je me dresse sur la pointe des pieds et vient lui ebouriffer les cheveux, déjà en désordre.
- Il m'avait manqué cet Albus là.
Il me sourit en retour et je le prend par le coude pour l'entraînait vers le château.
Nous nous separons devant la grande salle, pour aller chacun se coucher.
- À demain. Promis ! Me dit il en riant.
- À demain. T'as intérêt !
Je le regarde ensuite s'éloigner vers les cachots, salle comune des serpentards, un grand sourire aux lèvres.
Lorsqu'il disparaît de mon champs de vison, je me décide à retrouner dans la mienne.
Je me retourne alors et aperçoit Andrew. Ça a l'effet d'un coup de poignard. Droit comme un pic, il m'observe avec un air de dégoût en secouant la tête.
- T'es une rapide, Tawnsun.
Mon coeur se craquelle un peu plus.
- Andrew, ce n'est pas ce que tu...
- Bonne nuit.
Et il disparaît aussi vite qu'il était apparu.
Mes larmes remontent, rendant ma vision floue. Je commence enfin à monter les escaliers, aussi vite que je le peux, en empêchant mes sanglots de faire trop bruit et n'y voyant pas grand chose.
Évidemment, je manque une marche. Le boom qui retentit ne présage rien de bon. Ni la douleur qui s'ensuit à l'avant de mon crâne. Ma vue se trouble et pourtant, mes larmes sont tombées au sol en même temps que moi.
Mais le bas de la robe juste à mes pieds, je peux clairement la distinguer. Elle est bleue, comme la nuit. Y'a même des étoiles dessus. Très jolie couleur, madame. Ou monsieur ? On s'en fiche. Hein ?
Je sens qu'on me retoune sur le dos.
Très beaux cheveux noirs Madame.
On se connaît ? Aucune idée. Si. Idée de dormir. Là. Mais c'est plutôt dur un escalier. En plus, il bouge. Tant pis. Autant dormir ici. Ça ne vous dérange pas Madame ? Vous devriez dormir aussi. Oh. Vous me transportez jusque dans mon lit ? Vous êtes adorables. Ouhhh je vole ! Personne ne m'entend, je me parle dans ma tête. Pas vrai Evanna ? Absolument Evanna. Wahou, il fait plutôt froid. Vous êtes sûre que c'est ma chambre, Madame ? 
Tiens, qui cri ? Je connais cette voix, je le sais.
Aïe ! Le sol est dur, et froid et... tout devient noir.

PossédéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant