La secte

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Avant que vous commenciez à lire, la France est champion du monde pour prendre les sectes et les dérives séctaires comme des peines et que nous soyons strictes de ce fléau malsain ! Une introduction pour des sectes plus précisément, bien qu'elles puissent faire rire, cela reste un drame d'en arriver à entrer dedans.

Introduction

Quand on parle d'emprise, on pense souvent, et parfois exclusivement, aux sectes. Au sens du «groupe idéologique clos qui suit un leader dissident de la doctrine générale et qui se caractérise par le fanatisme et l'intolérance de ses membres», que propose ledictionnaire de l'Académie Française, il s'agit effectivement d'un contexte où l'emprise est omniprésente, car c'est sur elle que repose l'existence et le fonctionnement des sectes.

On estime qu'en France, il y a 500 groupes sectaires en activité, pour 500.000 adeptes. Il y aurait 60.000 à 80.000 enfants élevés dans un contexte sectaire. Ces données sont communiquées par la MIVILUDES, Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires, organisme d'Etat, qui a pour mission d' «observer et analyser le phénomène sectaire, coordonner l'action préventive et répressive des pouvoirs publics à l'encontre des dérives sectaires, et informer le public sur les risques et les dangers auxquels il est exposé».

Un sondage réalisé par l'IPSOS pour le Service d'Information du Gouvernement en 2010 montrait aussi l'ampleur du phénomène des dérives sectaires: 25% des Français disent avoir été personnellement contactés par une secte ou les membres d'une secte, quand 20% déclarent connaître personnellement dans leur entourage familial, amical ou professionnel un ou plusieurs victime(s) de dérives sectaires.

Définitions

Le mot «secte» admet deux définitions principales: un groupe de personnes suivant et professant une même doctrine philosophique (terme positif mais historique et vieilli), ou un groupe dissident d'une religion majoritaire ou officielle (péjoratif); par une extension assez récente (années 1970-1980) de cette seconde acception, le terme «secte» peut également être appliqué, d'une manière plus ou moins approximative, aux groupes religieux ou doctrinaux jugés (ou reconnus comme) aliénants, psychologiquement destructeurs ou socialement dangereux, et menés généralement par un gouroufanatique.

C'est cette dernière signification qui est traitée ici. La difficulté de sa caractérisation vient du fait que le terme est passé d'un contenu théologique à un phénomène sociologique sans que ce dernier ait pu être délimité par un cadre juridique.

En 1993, la Commission nationale consultative des droits de l'homme proposait cette définition:

«Groupement se présentant ou non comme une religion, dont les pratiques constatées sont susceptibles de tomber sous le coup de la législation protectrice des droits des personnes ou du fonctionnement de l'État de droit».

L'expression «mouvement coercitif» avait, un temps, été utilisé comme un succédané au terme «secte» (voir le rapport parlementaire de 1995). Le rapport de 1999 de la MILSdonnait la définition plus brève:

«Association de structure totalitaire, déclarant ou non des objectifs religieux, dont le comportement porte atteinte aux droits de l'homme et à l'équilibre social.»

En 2002, le juriste criminaliste Arnaud Palisson proposait dans sa thèse de doctorat une définition juridique de la «secte nocive» en se fondant sur des notions préexistantes et restrictives de droit pénal:

«personne morale à but philosophique, spirituel ou religieux dont les organes ou les représentants commettent, pour son compte, des infractions pénales en tant qu'auteur ou complice.».

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