L'euthanasie

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Cet article date du 24 novembre 2017.

Introduction

Un sujet qui ne peut pas laisser indifférent car il questionne chacun, au plus profond de lui-même, sur son rapport à la mort et à la vie. Il est donc compréhensible que lorsque se pose la question de légiférer en faveur de l'euthanasie, on assiste à une immense mobilisation générale, des hommes politiques et des médecins bien sûr, mais aussi des philosophes, des instances religieuses, des sociologues ou des familles de malades...

L'euthanasie est pour l'heure interdite en France, ce que nous sommes nombreux à accepter. Mais l'observation des situations de transgression de ces interdits, souvent médiatisées, comme par exemple pour Vincent HUMBERT ou Chantal SEBIRE, peuvent faire douter et amener à se mobiliser en faveur du «droit à mourir dans la dignité». Pour autant, la légitime aspiration à mourir de certains patients en souffrance doit-elle autoriser un tiers, qu'il soit médecin ou autre, à donner la mort ? Face à ces questions complexes, les individus se positionnent le plus souvent de façon «viscérale», émotionnelle et passionnée. On comprend mieux pourquoi il est si difficile de trouver un consensus capable de satisfaire le plus grand nombre !

Il est donc intéressant, de traiter le sujet de l'euthanasie avec plus de recul et, si cela est possible sur un tel sujet, avec plus d'objectivité, et de se poser les questions suivantes.

Qu'est-ce que l'euthanasie ?

L'euthanasie, du grec ancien «eu» (bon) et «thanatos» (mort), désigne l'acte médical consistant à provoquer intentionnellement la mort d'un patient afin de soulager ses souffrances physiques ou morales considérées comme insupportables, soit en agissant à cette fin, soit en s'abstenant d'agir.

On distingue communément à cet égard l'euthanasie active de l'euthanasie passive. L'euthanasie doit enfin être distinguée du «suicide médicalement assisté» qui consiste, pour le corps médical, à donner au patient les moyens de mettre lui-même fin à sa vie.

Que dit la loi belge ?

En 2002, la Belgique s'est dotée d'une loi dépénalisant l'euthanasie dans certaines situations. A la demande du patient, un médecin peut pratiquer une euthanasie si les conditions fixées dans la loi sont réunies. Cette demande est exprimée par un patient capable et conscient (demande actuelle), ou prend la forme d'une déclaration anticipée (patient inconscient de manière irréversible). Dans les deux cas, seul le patient concerné peut demander l'euthanasie. Elle reste punissable si elle n'est pas accomplie par un médecin ou si le médecin ne respecte pas les conditions et procédure fixées par la loi.

L'euthanasie est définie dans cette loi comme un "acte (médical), pratiqué par un tiers (médecin), qui met intentionnellement fin à la vie d'une personne à la demande de celle-ci".

L'euthanasie n'est cependant pas un droit: introduire une demande d'euthanasie ne garantit pas que celle-ci soit pratiquée. Même si toutes les conditions légales sont réunies, le médecin est libre d'accepter ou de refuser de pratiquer une euthanasie. S'il refuse, il est tenu d'en informer en temps utile le patient ou la personne de confiance éventuelle en précisant les raisons de son choix. Le patient peut alors se tourner vers un autre médecin.

Dans le cas d'une demande actuelle, le patient doit, au moment de sa demande:

●être capable d'exprimer sa volonté et conscientse trouver dans une situation médicale sans issue
●faire état de souffrance physique et/ou psychique constante, insupportable et inapaisable
●cette souffrance résultant d'une affection accidentelle ou pathologique grave ou incurable.

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