Chapitre 25

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Les sourcils du jeune homme se haussèrent. Il nous regarda, tour à tour, avant d'annoncer:

– Je ne vous serai sûrement d'aucune aide, dans ce cas.

– Je crois au contraire, dit Aidan, tu as bien assez de relationnel avec elle pour nous faire entrer sans problèmes.

– Je ne parlais pas de cela, reprit Asher en me regardant, Délia est une femme de pouvoir, elle est sournoise. Elle ne t'aidera pas sans quelque chose en échange.

Je fronçai les sourcils, soupirant. Ainsi, c'était donnant donnant.

– Et que voudrait-elle cette Délia ?

– Un collier.

– Un collier ? repris-je, surprise.

– L'opale de Dimitri, fit Aidan qui semblait comprendre.

– Exactement, Einstein, remarqua Asher.

Aidan le fusilla du regard, puis passa une main dans ses cheveux. Il réfléchissait.

– La demeure de Dimitri est plus protégée que le château de la reine, comment comptes-tu y entrer, et encore t'emparer de cette fichue opale?!

D'un mouvement de tête, il nous invita à nous asseoir. Je m'exécutai, Aidan préféra rester debout. Asher prit une grande inspiration, puis nous informa:

– Dimitri organise sa célèbre "fête", fit-il en fixant Aidan, je trouverai un moyen de nous faire entrer. Vous vous débrouillerez pour récupérer l'opale.

Cette fois-ci, mon petit ami le considéra avec sérieux.

– Puis-je savoir ce que tu comptes faire ?

Le sourire d'Asher me fit froid dans le dos. Il s'approcha de moi, me regarda dans les yeux:

– Tu me fais confiance ? demanda-t-il.

– Non, répondis-je, comme si c'était une évidence.

– Tant pis.

Avant que je ne puisse avoir le temps de savoir ce qui m'arrivait, je fus prise dans un tourbillon de couleurs informes, étourdissant. Je ne voyais plus rien, ma tête tournait. J'entendis vaguement Aidan lui demander d'arrêter, alors que je me sentais secouée dans tous les sens. Quand je fus de nouveau sur pieds, je remarquai qu'Aidan affichait une mine surprise, voire choquée, devant l'air satisfait d'Asher.

– Quoi ? fis-je.

Voyant qu'aucun des deux ne me répondait, je claquai des doigts, faisant apparaître un miroir devant moi. Je dus me retenir pour ne pas pousser un cri de surprise en voyant mon reflet. Je n'y croyais tout simplement pas.

Mes cheveux, mes magnifiques cheveux châtain, étaient à présent d'un horrible blond platine, et ils étaient lisses. Ma bouche était rouge sang, des yeux charbonneux, un regard perçant. Il m'avait accoutrée d'une robe pourpre, courte, me collant au corps comme une seconde peau, agrémentée d'un vertigineux décolleté.

Je ressemblais, à ce qu'on qualifiait sur terre, à une traînée.

Je hurlai.

– Voilà, dit Asher d'un air satisfait, tu es méconnaissable.

C'était le moins que l'on pouvait dire de mon état. Après ce fut le tour d'Aidan. Des cheveux noirs vinrent remplacer son naturel blond cendré, des yeux marron prirent la place de ses deux pupilles bleutées. Asher, quant à lui, n'opéra pas de changements sur son physique.

Je restais estomaquée.

Selon lui, l'affaire allait être d'une simplicité sans précédent: nous allions nous introduire chez Dimitri, pas plus tard que ce soir, au moment où aura lieu sa légendaire célébration. Il connaissait Asher, ce qui ne me surprit pas vraiment. Nous nous ferions passer pour des amis de longue date.

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