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 Jeudi 6 Juillet 1978.

Mes cheveux, désormais bleus pales, flottent avec la fine brise de juillet. Mes doigts triturent le blé quand je passe à proximité. Je savoure ce moment. Ce moment d'échappatoire. Mes pieds nus glissent sur le sol. Le soleil tape sur mes épaules dénudées alors que je réajuste mes lunettes de soleil ronde. J'inspire une grande bouffée d'air frais en gravant ce paysage dans ma tête. Mes converses rouges dans une main, je tourne les talons. Je me fais happer par le néant avant de réapparaître dans une zone de transplanage en plein cœur de Londres. J'enfile mes chaussures à la va vite.

Un coup d'œil à ma montre me signale que je suis en retard. Je tourne au coin de la ruelle pour me retrouver sur Oxford Street. Je m'engouffre dans la première station de métro. La rame dans laquelle je monte est bondée. Passant de l'homme d'affaire jusqu'au Hippie. Les regards sur ma crinière bleue se font critique mais j'en fais abstraction. C'est une couleur comme les autres et j'en fais ce que je veux. Je descends huit arrêts plus loin. L'odeur de sueur empeste dans toute la station. Avec un soulagement à peine dissimulé, je retrouve l'air libre. Mes converses heurtent avec rapidité le sol pour me conduire en bas d'un immeuble blanc dans un quartier Moldu. Je pousse la porte et grimpe quatre par quatre les marches. Essoufflée, j'actionne la poignée pour rentrer dans le petit appartement que je loue avec Lily Evans.

Huit paires d'œil se fixent instantanément sur moi et un sourire désolé né sur mon visage. Je m'empresse de les rejoindre dans le petit salon. Sirius Black m'attire sur ses genoux. Sur la table basse devant nous trône des lettres avec le seau de Poudlard. Chacun prend celle à son nom. À une vitesse inégalable, ma meilleure amie nous débite ses notes. Elle a donc obtenu neuf ASPICs sur neuf. Les deux autres filles, Marlène McKinnon et Mary MacDonald, obtiennent six ASPICs sur sept. Mon petit-ami en a aussi six sur sept comme mon meilleur ami, Nathan O'Connel. Remus Lupin et James Potter réussissent à avoir respectivement huit et sept ASPICs sur huit. Peter Pettigrew en obtient cinq sur sept. Quant à moi, je n'ose ouvrir cette enveloppe. La rousse me l'arrache donc des mains pour parcourir les lignes des yeux. Elle me sourit avant de m'inciter à lire. J'ai des O dans presque toutes les matières en dehors de Botanique, où j'ai un P, et d'Histoire de la Magie, où j'ai un A. Je souffle de soulagement avant de me lever.

Lily et moi ayant fait les courses au préalable, je sors des bières pour tout le monde et des petits gâteaux. Aujourd'hui, nous ne fêtons pas seulement nos résultats de notre examen final, mais aussi mon anniversaire. J'ai officiellement dix-huit ans et je suis donc majeure dans le monde moldu, ce qui me permet de voter. D'un sort, je fais léviter le tout jusque sur la petite table. Je m'apprête à m'asseoir quand la sonnerie du téléphone retentit. Sirius, Marlène et James sursautent violemment ne sachant ce que c'est. Je laisse donc le soin à Nathan de leur explique pendant que je m'en vais décrocher.

À l'autre bout de l'appareil se trouve mes parents qui me chantent « Joyeux Anniversaire ». Je passe quelques minutes avec eux au téléphone, en leur disant mes résultats ce dont ils sont très fiers, avant de raccrocher pour retourner avec mes amis. Lily entame elle aussi la chanson d'anniversaire en amenant un gâteau aux fraises sur la table. Je rigole puis souffle les bougies. James me tend joyeusement un gros paquet. Je fronce les sourcils avant de l'ouvrir. Ils n'avaient pas besoin de m'offrir de cadeau. Je déchire le papier cadeau sous les rires de mes amis pour découvrir un nouveau tourne disque. Je reste ébahie devant ne sachant que faire. L'ancien que j'avais s'est cassé dans le déménagement. Je leur saute dessus en les remerciant.

Je pars l'installer près de la télé en noir et blanc que les parents de Lily nous ont offert. Je sors un vinyle des Beatles et Help! résonne dans tout l'appartement. Mary me rejoint et nous commençons à danser. Les autres se moquent de nous en se servant du gâteau. Toutes les deux, ne pouvant résister à la nourriture, nous repartons nous asseoir. Je savoure son goût pendant que les bras de Sirius s'enroulent autour de mon ventre.

Dans ces moments-là, personne ne penserait qu'une guerre fait rage. Que des centaines de gens périssent pour une idéologie raciste. Que la peur tiraille un nombre incalculable de personne, que la tristesse et la haine habitent chacune beaucoup trop d'hommes et de femmes. Non, dans ces moments-là, les gens penseraient plutôt à une bande de jeunes diplômés qui n'ont que le tracas de trouver l'argent pour se loger et qui ont toute la vie devant eux. Mais nous savons que la mort nous guette à chaque moment, que nous allons sûrement mourir au combat dans les semaines à venir. Tout ça n'est qu'éphémère.

Nathan raconte négligemment une blague qui nous fait tous pouffer. On grignote ce qu'on peut d'immaturité. Les heures défilent dans une joie qui ne durera pas longtemps. Remus s'occupe du repas avec l'aide de Mary. Aucun de nous ne veut que cette journée ne se termine. Nous ne voulons pas retourner à la dure réalité de la vie que nous avons choisi de mener.

Avec un sort, Lily met la table et Marlène apporte le repas. Nous nous mettons tous à table pour savourer le dîner. Je complimente mes deux amis pour leur repas. Il est vraiment très bon. Je sens la main de Sirius se poser sur ma cuisse ce qui me fait sourire.

Quand la lune devient voyante, ils décident tous de rentrer chez eux sauf Sirius et James qui préfèrent rester avec nous. Je les remercie tous une dernière fois en les saluant. La porte refermée, je me précipite avec Lily dans la salle de bain. Les garçons mettent beaucoup trop de temps à se laver. Je rentre en première dans la douche pendant que ma meilleure amie se démaquille puis se brosse les dents. Nous inversons ensuite les rôles. Nous discutons ensemble pendant tout le long.

Les deux garçons prennent notre place au bout de trente minutes. Je souhaite une bonne nuit à Lily et pars dans ma chambre. Celle-ci est assez spacieuse. Un lit double trône au milieu, un bureau se trouve en face, des étagères au-dessus contiennent difficilement tous mes livres et une armoire fait toute la longueur du mur où se trouve la porte. Sur les murs, j'ai affiché des posters de groupe, mais aussi des photos de ma famille et de mes amis. Je me jette sur le lit vêtu simplement d'un t-shirt trop grand appartenant à mon petit-ami. Il ne tarde pas à me rejoindre sous la couette. Je m'enfonce dans ses bras pendant qu'il joue distraitement avec mes cheveux.

« - Tu crois que nous allons nous en sortir Cassie ? Il me demande doucement.

- Je ne sais pas, je réponds gravement. Mais nous laisserons un monde meilleur derrière nous, c'est sûr.

- J'aimerais qu'on puisse profiter ensemble de ce monde-là.

- Moi aussi Sirius.

- Un avenir pour nous.

- On pourrait voyager, juste tous les deux.

- J'adorerais ça Cassie, pouvoir t'avoir rien qu'à moi », il rigole.

Je l'embrasse comme réponse en collant mon torse au sien. Je n'ai aucune idée de ce qui arrivera demain alors autant profiter du moment présent. Je passe mes mains dans son dos en l'embrassant un peu plus voulant lui transmettre là tous mes doutes et mes peurs. Pour lui faire part de mon amour pour lui. Car la mort ne cesse de rôder autour de nous à chaque moment de notre vie. 

Stab The LightningOù les histoires vivent. Découvrez maintenant