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Vendredi 29 Juin 1979.

Deux corps sans vie reposent à mes pieds, deux êtres humains dont la vie vient de disparaitre. Un grand homme châtain est allongé sur le sol de marbre. Ses yeux sont révulsés sous l'horreur de la dernière chose qu'il a vu. À côté de lui, une femme est recroquevillée sur elle-même. Ses beaux cheveux blonds lui tombent mollement sur le visage. Sa main droite est encore dirigée vers l'homme, comme dans un dernier mouvement pour le protéger. Ces deux personnes, ce sont mes parents. Mes parents que j'ai tant essayé de protéger, les personnes qui étaient les plus innocentes possibles. Ma raison de vivre. Tout mon corps vrille sous le choc et l'anéantissement. Je ne suis plus rien sans eux. Un hurlement s'échappe de ma bouche tandis qu'on me secoue vivement.

« - Cassie ! Je t'en supplie réveilles toi ! » Me hurle Remus désespéré.

J'ouvre subitement les yeux pour me retrouver entortillée dans mes draps, le corps collé à celui de mon ami. Des larmes dévalent mes joues silencieusement. Je ne veux plus jamais devoir affronter ça. Je ne pourrais pas le supporter.

« - Pitié, dis-moi que tu vas bien Cassie, j'ai eu tellement peur, s'inquiète le châtain en m'inspectant sous toutes les coutures.

- Je suis désolée Remus si je t'ai réveillé, je ne voulais pas, je murmure embarrassée.

- Mais ça va pas de dire ça ? Je m'en fiche de me réveiller à quatre heures du matin Cassie ! Ce qui me fait peur c'est que tu ailles mal !

- J'ai eu tellement peur, je lui avoue alors que ma voix craque et que je fonds en larme. Ils étaient morts Remus, mes parents !

- Hey, Cassie, tes parents vont bien, je te le jure. Ce n'était qu'un cauchemar. Demain, ils seront en France, loin de tout cela et tu n'auras plus besoin d'avoir peur pour eux, d'accord ? En attendant, c'est normal d'avoir peur. Tout le monde est terrifié en ce moment même si on ne le montre pas. Et ce n'est pas une raison pour tout garder pour soi. Quoi qu'il arrive, je serais là pour toi petite tête. »

Ce sont les paroles de trop. Remus n'a pas le temps de la voir arriver que je craque. Tout sort, mes émotions se reflètent dans mes pleurs et mes cris. Je dévoile tout à Remus, tout ce qui me ronge depuis un an maintenant, l'envie de me venger, la peur de perdre mes parents, l'angoisse constante que je ressens par rapport à la guerre, les douleurs physiques que je supporte depuis mon passage à Saint-Mangouste, l'incertitude de ma relation avec Sirius depuis notre première rupture, absolument tout. Il m'écoute parler pendant plus d'une heure en me berçant doucement. Il me conseille sur plusieurs choses, me rassure sur d'autres, me fait promettre de prendre un rendez-vous avec un médecin. J'ai l'impression de me décharger progressivement d'un poids aux fils de mes paroles, de me libérer de ma peur constante de faillir devant mes amis. Nous restons ainsi jusqu'au petit matin.

Samedi 30 Juin 1979.

La salle à manger de la maison familiale de James s'est transformée en salle de réunion de l'Ordre. L'après-midi est en train de se finir et nous sommes tous réunit autour de la grande table de réception. Des photos, des copies de lettres, des articles de presses et des papiers confidentiels sont étalés sur la table. Cela fait déjà une heure que nous les inspectons tous pour en décrypter le plus de choses possibles et essayer de trouver des solutions à certains problèmes. Devant moi se trouve la photo de Damien, le petit garçon lycanthrope à qui j'ai menti. Mon cœur se sert à cette simple pensée. Il a été recueilli par les survivants de sa meute.

Je bois une longue gorgé de thé avant de me replonger dans l'accord d'amitié unifiant l'Ordre aux Loup-Garou de cette fameuse meute. Peter, se trouvant à ma droite, sursaute quand il remarque qu'il n'a plus d'eau. Je lui fais un maigre sourire qu'il me rend. Nous sommes tellement obnubilés par ce que nous essayons de faire, que nous ne remarquons plus ce qui nous entoure.

Stab The LightningOù les histoires vivent. Découvrez maintenant