Samedi 17 Février 1979.
Je hurle à plein poumon en me redressant dans mon lit. Des larmes coulent en abondance sur mes joues tandis que mon lit est trempé de sueur. Lily se tient à mes côtés, elle me parle, mais ses mots ne me parviennent pas. Je n'entends qu'un bourdonnement et les rires hystériques des Mangemorts. J'attrape instinctivement ma peluche tigre que je sers dans mes bras. La rousse essaie de me ramener à la raison sans trop de succès.
J'ai encore revécu ce moment. Ce moment où ils ont pris du plaisir à me torturer. J'ai failli mourir. Mais je ne le suis pas. Vont-ils revenir m'achever ? À cette simple pensée, je me balance d'avant en arrière en contractant tous mes muscles. Ils me veulent morte. Ils savent où je réside ? Sûrement. Ils sont capables d'absolument tout. Mes entrailles se tordent sous l'angoisse constante de me faire tuer.
Je ne veux pas mourir. Je dois vivre pour faire un meilleur monde. Mais ma fougue a laissé place à la peur. Ma meilleure amie, désemparée par la situation, me prend dans ses bras en commençant à me bercer. Mais la seule chose que je veux, c'est mon frère. Mon si petit frère. Ma dose de bonheur dans un monde si cruel. Mais il est mort. Lui.
Je me calme en repensant à son visage si jovial. Ils me l'ont enlevé. Ils l'ont assassiné de sang-froid. Comme ce qu'ils voulaient me faire. Je sers mes doigts autour de la peluche. Ma rage refait surface, balayant ainsi mon angoisse. Ils m'ont eu une fois. Pas deux. Je m'entraînerais tous les jours s'il le faut, mais plus personne ne m'aura. C'est eux qui feront des cauchemars sur moi. Et je les vengerais. Tous.
Mes larmes s'arrêtent. Je me lève sous le regard interrogateur de Lily pour aller dans la salle de bain. Je m'éclabousse le visage d'eau et m'appuie sur le lavabo de mes mains. Je reste un moment comme ça jusqu'à ce qu'un réveil se fasse entendre. Sûrement celui de la rousse. Je sors de la pièce pour laisser la place à ma colocataire qui doit aller travailler. Nous ne nous reverrons que ce soir. Pour la réunion. D'un pas las, je reprends ma place d'ermite dans mon lit, attrapant au passage un paquet de céréale.
Une petite note orne ma table de chevet. Je souffle en la lisant. C'est mon emploi du temps du jour. Pour que je ne reste pas enfermée tous les jours dans ma chambre sans en sortir, Lily me note des choses à faire. Je dois passer voir Nathan aujourd'hui et peut-être mes amis de la fac. Je secoue la tête en me sortant de ma couette pour m'asseoir sur ma chaise de bureau, une plume et un parchemin dans la main. J'ai reçu hier une lettre incendiaire de Regulus, que son frère a prévenu de mon attaque. Il veut des nouvelles par moi immédiatement. Alors pour le rassurer, je lui écris une longue lettre pour lui décrire mes fausses journées à être heureuse. Je devrais lui dire la vérité, lui dire que je n'ai qu'une seule envie c'est de rester dans mon lit toute la journée et que je ne dors plus beaucoup. Mais je veux le rassurer, il n'a pas à être confronté à ça avant un moment.
Ma journée de St-Valentin avec Sirius n'a été qu'une échappatoire de ce que je vis. Un moment de pause dans le brouillard. J'attache ma lettre à la patte de Bagheera qui part aussitôt. Et quand je sors enfin de ma chambre, Lily est déjà partie. Tout le monde est occupé. Sirius et James se sont fait affecter aux Aurors vendredi, ce qui fait qu'ils sont tout le temps pris. Marlène est à St-Mangouste, Mary en stage chez une stylise. Ça lui fait un peu de répit dans ce temps de guerre et j'en suis heureuse. Remus est pris par ses études et Peter vient de partir en Irlande chez ses grands-parents pour s'éloigner un temps de la guerre.
J'avale un chocolat chaud puis pars directement me préparer pour ensuite transplaner devant l'immeuble de Nathan. Je monte les marches sans grande difficulté puis toque à sa porte. Je n'ai même pas le temps de faire quoi que ce soit que je me retrouve dans les bras de mon meilleur ami.
« - Lily m'a prévenu avant-hier ! Il rugit. J'ai eu la peur de ma vie ! Pourquoi tu ne m'as pas écrit avant ? Tu aurais pu mourir idiote !
- Je suis désolée Nathan, je... »
Il explose en sanglot en me serrant un peu plus contre lui. J'enfouis ma tête dans son cou en le serrant à mon tour. Je ne savais pas que je comptais autant pour lui. Quand il décide enfin à me lâcher, j'ai le droit à deux heures d'interrogatoire. À la différence de mes parents, je ne peux pas lui donner la vraie version, mais que celle officielle. Il me sermonne pendant un moment tout en me lançant des regards protecteurs. Il a même du mal à se réjouir pour Sirius et moi et ne fais que promettre qu'il le rendra stérile si jamais il ose me faire du mal.
Je crois que ma relation avec Nathan vient de prendre un nouveau virage.
Ce dernier insiste même pour qu'on mange ensemble. Et on finit par regarder des films toute l'après-midi. Mais quand la nuit se fait bien noir, je pars dans un dernier câlin. Il ne faudrait pas que je sois en retard à la réunion. Je transplane devant une petite maison de lotissement. Aucun nom n'est marqué sur la boite-aux-lettres. Je toque et tombe sur Maugrey. Je grimace avant de prononcer le code.
« - Un cinéma par cette belle nuit, cela vous tente ?
- Je préfère une promenade. »
Il me laisse rentrer sans un mot. Presque tous les membres sont présents, mais les Prewett sont en mission et Peter en Irlande. Je m'assois à côté de Benjy n'ayant plus d'autre place. Dumbledore fait son apparition en faisant régner le calme.
« - Bien bien, d'abord trinquons au rétablissement de Miss Durward, il dit en levant son verre imité par les autres. La dernière attaque de fin janvier a particulièrement visé nos Nés-Moldus. Les Mangemorts se sont acharnés beaucoup plus que d'habitude, sûrement par joie. Effectivement, nous avons appris très récemment que Lucius Malfoy vient d'atteindre un poste très élevé au sein du Ministère de la Magie, il s'arrête un moment pour tous nous observer. Et Voldemort, plusieurs personnes toussent à l'entente du nom, vient d'entamer des négociations avec les Géants. »
Je jette un rapide coup d'œil autour de la table pour m'apercevoir que Hagrid n'est pas présent.
« - J'ai donc envoyé quelqu'un pour essayer de les rallier à notre camp. Nous avons pu constater que les Détraqueurs se sont pour de bon rallier aux Mangemorts par leur démonstration de janvier. Je laisse la parole à ma collègue Minerva McGonagall, il fait une petite courbette dans sa direction.
- Merci Albus. J'ai reçu un message des Prewett il y a peu. Comme nous l'avons craint depuis un petit moment, il semblerait que Vous-Savez-Qui est réussi à rallier à lui un Potioniste de très haut niveau. Nous devons donc faire attention, bien plus que d'ordinaire. J'ai demandé à une connaissance de nous concocter un anti-poison puissant et d'autres types de potions que vous allez devoir avoir sur vous tout le temps à partir de maintenant, sa voix tranche dans le silence de la pièce.
- Après toutes ses mauvaises nouvelles, reprend Dumbledore, un peu d'espoir nous ferait du bien. C'est pourquoi nous pouvons vous assurer que, bientôt, de nouveaux arrivant feront leur entrée dans l'Ordre. Mais n'oubliez jamais pourquoi nous faisons tout ça si un jour vous doutez de l'efficacité de nos actions. Imaginez le monde que Voldemort pourrait construire. Nous devons nous battre contre ça. Pour pouvoir goûter au bonheur, à l'égalité de tous, mais surtout pour notre liberté. Nous nous battons pour faire régner la paix sur notre pays. »
Des applaudissements résonnent bruyamment dans la pièce. Le Directeur de Poudlard esquisse un sourire avant de s'asseoir dans son fauteuil. Tout le monde commence à parler avec les uns et les autres. Je reste en retrait ne sachant que dire. Ils deviennent de plus en plus puissants à mesure que le temps avance. L'angoisse recommence à me tirailler les entrailles. Des flash-back de mon agression me reviennent en mémoire. Je sers les poings allant jusqu'à me faire mal.
Une main sur mon épaule me sort de ma torpeur. Mary. Elle me sourit en me tendant sa main. J'accepte sans un mot et la suis. Nous nous installons un peu plus loin, dans des canapés, avec Marlène et Lily. Sans m'en rendre vraiment compte, elles m'embarquent dans une conversation à laquelle je prends part. Après mûre réflexion, Marlène va attendre l'arrivée des nouveaux pour quitter l'équipe d'intervention ne pouvant plus tout faire. Quelques minutes plus tard, Sirius vient à ma rencontre pour me dire qu'il est temps de rentrer.
Il dort chez moi ce soir et Lily va en profiter pour aller chez James pour ensuite aller demain dans la famille Evans annoncer leurs fiançailles. Je salue tous mes amis ainsi que Remus parlant avec Emmeline Vance. Sirius nous fait transplaner jusqu'à mon appartement.
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Stab The Lightning
Hayran KurguLa guerre les engloutit un peu plus jour après jour. Tous droits réservés. @2018 Sukeine Tome 2 de Fighting the Storm.