Mercredi 6 Décembre 1978.
Le vent souffle sur Londres en transportant avec lui des flocons de neige. En regardant par la fenêtre, je remercie mes cours pour me mettre à l'abri de ce déluge. Ce ne sont pas quelques flocons de neige, mais bien une tempête, je ne peux qu'espérer que les Mangemorts ne fassent pas d'attaque aujourd'hui. Je pousse un soupire en me retournant vers le Professeur d'Histoire Ancienne. Des mèches de cheveux me tombent devant les yeux et je les repousse en les mettant derrière mon oreille. Un chien noir vient de passer au travers de la neige. Sans m'en rendre compte, je décroche de la réalité pour me plonger dans mes pensées. Comment va Sirius ? Je ne lui ai pas reparlé depuis la dernière réunion de l'Ordre. A-t-il trouvé quelqu'un depuis notre rupture ? Même si je sais que cela lui ferait m'oublier, je n'ai pas envie qu'il puisse être avec une autre fille. Je souffle en reprenant contact avec la réalité en recommençant à gratter le papier.
Quand la sonnerie retentit dans tout l'amphithéâtre, j'enfonce mon bloc note dans mon sac et le jette sur mon épaule après avoir revêtu mon manteau. Je me fais entraîner dehors par Susie qui se réjouie de la neige. Je grimace en la suivant ne voulant pas mettre un orteil dans ce blizzard. Elle me tire jusque sous le porche et je pousse un cri quand je me prends des flocons dans la figure. Je prends mes jambes à mon coup et commence à suivre la blonde. Je m'arrête aux grilles du campus pour la saluer et partir vers l'aire de Transplanage. Je ne me fais pas prier pour partir le plus vite possible. Au moment où je réapparais dans mon appartement, quelques flocons, que j'ai pris sans faire attention, tombent à terre.
J'enlève mon manteau et mes chaussures en laissant tomber mon sac pour me précipiter dans ma chambre. J'attrape ma couverture et m'enroule dedans puis reviens dans le salon. La sonnerie du téléphone retentit, ce qui est assez rare, car presque toutes nos connaissances à Lily et moi sont des sorciers.
« - Oui ? Je dis en décrochant.
- Bonjour Cassiopée, c'est George. Ce soir le pub ne sera pas ouvert à cause du blizzard donc ce n'est pas la peine de venir.
- Oh d'accord, à demain alors. »
Mon patron raccroche et je me dépêche d'envoyer un Patronus à Lily pour la prévenir. Je sors mes cours de mon sac en me faisant un chocolat chaud avec un sort. Avec tout cela, je me pose sur mon canapé en mettant de la musique. Mes partiels arrivent et je dois réviser, c'est hors de question que je les loupe. Je reste comme cela pendant deux heures jusqu'à ce qu'un hibou toque à ma fenêtre. Je me précipite pour lui ouvrir. Il se perche sur mon épaule en tremblant de froid et je l'amène près du chauffage. Quoi que dise cette lettre, ce hibou restera chez moi jusqu'à ce que cela se calme dehors. Bagheera étant dans ma chambre, je l'y emmène pour qu'il puisse se nourrir. Ma chouette me jette un regard mauvais, mais ne bronche pas.
Je les laisse tous les deux pour repartir dans mon salon pour ouvrir la lettre. Elle vient de Regulus. Au fur et à mesure des lignes, je fronce des sourcils. Il a dit à Dumbledore pour les Horcrux et le vieux est parti à leur recherche en nous laissant seuls. On est en guerre et il se barre pour suivre une piste sûrement fausse. Je me pose pour lui écrire une réponse en lui demandant où il va aller pour les fêtes, si tout se passe bien à Poudlard et comment se porte Pandora. Je pose sa lettre dans mon sac en attendant un meilleur temps pour lui répondre. Je me recale dans mon canapé quand une furie rousse débarque juste devant moi.
« - C'est quoi ce temps pourri ? Elle grogne.
- Bonjour à toi aussi Lily. Oui ça va et toi ? Je raille.
- Oh ça va », elle répond en tombant sur moi pour prendre un peu de la couette.
Je la laisse faire en rigolant. Elle coupe la musique d'un geste de la main et allume la télévision. Nous nous calons l'une contre l'autre pour regarder le film qui passe. Au moment où il se finit, une personne commence à tambouriner à notre porte. Nous nous regardons avec ma meilleure amie avant qu'elle se lève prudemment. Elle regarde par le judas et se décide à ouvrir. Le poing de l'homme reste dans le vide avant de redescendre le long de son corps. Ses yeux gris balayent notre appartement avant de s'arrêter sur moi. Je hausse un sourcil pour savoir ce qu'il fait ici.
« - Toi ! Il crie en me pointant. Comment tu as pu faire ça ?
- Faire quoi ? Je demande sans comprendre.
- Je le savais qu'il n'était pas net ! »
Lily reste les bras ballant sans pouvoir décrire ce qu'il se passe. Je me lève pour être en face de Sirius, mais je suis obligée de lever la tête à cause des vingt centimètres qu'il a de plus que moi.
« - Tu vas me dire pourquoi t'es là oui ? Je grogne en le fusillant du regard.
- Tu sors avec O'Connel ! Il hurle.
- T'es vraiment con ma parole.
- Fais pas ta vierge effarouchée.
- Tu vas la fermer ? Je m'énerve. Même si je sortais avec lui, qu'est-ce que ça peut te foutre ? Je te rappelle que nous sommes plus ensemble ! J'ai le droit de faire ce que je veux de mon corps putain ! T'es personne !
- Donc tu sors pas avec lui ?
- Dégage de chez moi Black. »
Il fait volte-face sans plus de cérémonie. Lily, toujours sous le choc, se ressaisie et vient me prendre dans ses bras. Je fulmine sur place les poings serrés. De quoi se mêle-t-il ? C'est ma vie et j'en fais ce que je veux.
« - Calme Cassie. Il est con, je le sais.
- De quel droit il fait ça ? Je grogne.
- Il t'aime.
- Moi aussi et c'est pas une raison ! Je ne me pointe pas chez lui pour lui taper une crise !
- Peut-être devriez-vous tenter à nouveau, elle murmure.
- C'est hors de question, je n'ai pas envie d'être constamment malheureuse, car nous ne savons pas nous entendre.
- Hum. Tu veux qu'on commande des pizzas en regardant un film avec des beaux gosses pour oublier cet abruti ?
- Pourquoi pas », je rigole.
Je hoche la tête et marche pour aller m'asseoir sur le fauteuil. Ma meilleure amie s'en va pour aller prendre les pizzas malgré le blizzard, qui se calme quand même depuis ce matin. J'essuie rageusement des larmes de colère. Sirius et moi ne sommes pas fait pour être ensemble. Nous sommes tous les deux trop explosifs. Trop semblable. Et nous nous faisons souffrir mutuellement.
La rousse revient avec deux cartons de pizza qu'elle pose devant moi avant de se charger de mettre un film. Nous entamons notre dîner en le finissant par un pot de glace chacune.
« - Tu veux que j'appelle Mary et Marlène ? Pour une soirée filles, elle précise.
- Pourquoi pas, ça fait longtemps. »
Elle s'empresse de leur envoyer un Patronus. Nous ne devons pas attendre trop longtemps pour les voir arriver toutes les deux et nous rejoindre devant la télévision avec de la glace. Ça fait du bien d'être avec mes meilleures amies, surtout avec la guerre. Je ne les vois plus très souvent, nous sommes toutes accaparées par nos études et nous ne pouvons nous voir que sur les champs de batailles, ce qui est loin d'être le meilleur. Un sourire né sur mon visage devant nous quatre en train de rigoler de la niaiserie de la fille dans le film.
n.d.a. Je poste ce chapitre se déroulant le 6 décembre un 6 décembre, mais avec 40 ans d'écart. Je trouve cela assez drôle.
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Stab The Lightning
FanfictionLa guerre les engloutit un peu plus jour après jour. Tous droits réservés. @2018 Sukeine Tome 2 de Fighting the Storm.