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Samedi 3 Février 1979.

Deux semaines. Voilà le temps que j'ai passé dans le coma. Pendant deux longues semaines je suis restée entre la vie et la mort. À cause d'eux. Encore.

Mes amis sont venus me veiller absolument tous les jours m'ont dit les infirmières. Marlène encore plus. Elle s'en veut de ne pas avoir pu faire plus. Je ne lui en veux absolument pas, mais elle si. Sirius a même dormi ici m'a raconté la brune. Dès qu'elle venait vérifier mes constantes la nuit, il était là.

J'ai repris conscience hier dans l'après-midi. Marlène est la première à être arrivée de tout l'hôpital. Son supérieur a fait un bilan puis m'a expliqué ce qu'il s'était passé et les conséquences. La version officielle, c'est que j'étais dans cette ville pour rendre visite à un ami et que j'ai appelé les autres à l'aide. Les Mangemorts me sont tombés dessus. Mais j'ai aussi appris ce que j'avais subis. Tout est flou dans mon esprit. Ils m'ont frappé à m'en briser les os, puis ils m'ont mutilé. J'ai une jambe cassée, qui est remise, ainsi qu'une épaule déboîtée, le nez cassé, des côtes fêlées et un pied en miette. Tous a été remis en place pendant que j'étais dans le coma mais j'ai encore des douleurs par moment. Le Médicomage m'a certifié que c'était normal et que seul le temps allait pouvoir me guérir complètement. Pour ce qui est des lésions internes, j'ai eu un traumatisme crânien assez important, c'est cela qui a causé le coma, ainsi qu'une hémorragie et l'un de mes reins a failli lâcher. Je vais en garder de belles cicatrices. Une sur le flan, une sur le crâne et une autre au niveau du genou.

Je vais avoir le droit à de la rééducation avant de rentrer chez moi, mais tout devrait revenir à là normal dans deux semaines. Je vais juste devoir prendre un certain nombre de potions pendant plus d'un mois. Les traumatismes sur mon corps ont été très violents.

Je fixe obstinément le plafond depuis que ma visite de routine est passée. Lily et Remus sont passés me voir aujourd'hui. J'ai souhaité un joyeux anniversaire à la rousse même si c'est un peu en retard. Mais toujours aucune nouvelle de Sirius. J'aurais aimé le voir. Je joue avec ma baguette pour faire apparaître des bulles de couleur. Une infirmière m'a dit qu'il n'avait pas réussi à me l'enlever des mains même dans le coma. Un sourire né sur mon visage. C'est ma seule arme, c'est grâce à elle que je me suis sentie sorcière pour la première fois. Bois de cèdre, plume de Phénix, 26.2 centimètres, légèrement flexible. Elle me correspond tellement bien.

Je la repose quand la porte s'ouvre de nouveau pour le plateau repas. Je remercie la femme en commençant à manger. C'est infect mais j'ai besoin de reprendre des forces. J'aimerais bien voir mes parents. Quelqu'un les a-t-il au moins prévenus ? Et pour mes cours ? Comment je vais pouvoir rattraper un mois d'absence ? Car je ne pourrais pas y retourner avant un moment. Je souffle en prenant une nouvelle bouchée des carottes déshydratées.

Le plateau disparaît une fois fini. Je me recale entre mes oreillers. J'enclenche mon Walkman que ma meilleure amie m'a ramené. La musique me berce un moment jusqu'à finir par m'endormir.

Une main se pose sur mon bras. Je me réveille immédiatement et me recule. Je fixe la personne avec peur. Le Médicomage m'a aussi parlé de ça. Que j'allais sûrement avoir des séquelles psychologiques et que c'était normal. Je souffle un bon coup pour reprendre mon calme. Sirius se tient devant moi, désemparé par ma réaction. Je lui explique donc brièvement et il s'excuse plusieurs fois. Ce n'est pas de sa faute, il ne pouvait pas savoir.

« - Quelqu'un a prévenu mes parents ? Je lui demande.

- J'y suis allé moi-même. Ils voulaient venir, mais comme ils sont Moldus, ils n'ont pas pu. »

Je hoche la tête en signe de compréhension. J'irais les voir dès ma sortie. Le silence s'installe entre nous. Je regarde le bout de mon lit. Je ne sais pas ce qu'on pourrait se dire. Nous ne sommes plus ensemble après tout. Je m'apprête à le remercier d'être venu me voir au moment où il décide de plaquer ses lèvres contre les miennes. Au début, je ne comprends pas, mais je fini vite par y répondre. Je savoure ce moment. Ça m'a manqué. On s'éloigne tous les deux. Il se rassoit sur la chaise.

« -Je t'aime. Malgré nos engueulades. Je n'en peux plus de ne plus pouvoir te toucher, je t'aime et je veux être avec toi. »

Je reste abasourdie un moment avant de lui sourire tendrement. C'est ce que je veux aussi. Même en l'ayant refoulé pendant autant de temps, Peter m'en a fait prendre conscience. Dehors la guerre fait rage, il faut profiter de l'instant présent. Et j'en suis la preuve. J'ai failli mourir à cause d'eux. Je prends la main de Sirius et l'attire à moi. Il s'allonge à mes côtés et m'enlace. Je ne sais combien de temps nous restons ainsi. Mais c'est Marlène qui nous découvre. Elle râle pour la forme en disant qu'il faut que je me repose seule dans mon lit, mais elle sourit. Il finit par partir à cause de sa formation d'Auror.

Après quelques informations données à mon amie, elle repart enfin voir d'autres patients. C'est mieux comme ça. Lui et moi pouvons surmonter nos divergences pour en faire une force. Elles n'ont pas le pouvoir de nous détruire. Je recommence à faire apparaître des bulles de couleurs pour me divertir.

Une infirmière vient me chercher pour ma séance de rééducation. Elle me place dans un fauteuil roulant et me pousse jusqu'à l'étage inférieur. Elle me laisse dans une salle. Des appareils pour la rééducation sont éparpillés un peu partout. Une femme d'une trentaine d'année rentre dans la pièce en me souriant.

Nous passons l'heure à parler de ce qu'il va se passer dans les prochains jours. Je vais d'abord réapprendre à bouger mes jambes dans l'eau puis je vais ensuite passer à me tenir debout pour enfin marcher. Cela ira assez vite vu que je n'ai pas de graves lésions aux jambes. Mais la rééducation est quand même nécessaire. Je remonte dans ma chambre avec l'aide de Marlène. Elle m'aide à me laver puis à me réinstaller dans mon lit. Je n'aime vraiment pas dépendre d'une personne pour faire des choses quotidiennes. Mais si je me fais aider, j'aurais plus de facilité à pourvoir le refaire seule par la suite. Je ne bronche donc pas. Une femme m'apporte mon repas qui a toujours aussi mauvais goût que ce midi. Je finis quand même par le manger, je dois reprendre des forces.

Un homme vient changer mes pansements juste après. Une fois qu'il a fini, je ne me fais pas prier pour m'endormir. J'ai besoin de repos d'après les guérisseurs et mon corps est d'accord avec cela.

Mardi 13 Février 1979.

Après des jours de rééducation, je peux marcher sans mal et même courir. Le guérisseur s'occupant de moi, le Médicomage Tenant, a décidé que je pouvais enfin sortir. Je suis en train de ranger mes affaires dans le sac de sport que Peter m'a amené. Ils travaillaient tous aujourd'hui sauf lui et il s'est proposé pour me raccompagner. Nous sortons de la chambre pour aller signer les papiers de sortie à l'accueil. La secrétaire me sourit. Marlène m'a déjà donné les potions que je vais devoir prendre dans les jours à venir. J'attrape le bras de mon ami et il nous fait transplaner. Nous arrivons dans mon salon et il part poser mon sac dans ma chambre en vérifiant que tout est en ordre avant de me saluer et de partir. Je m'endors sans plus de cérémonie sur mon canapé. 

Stab The LightningOù les histoires vivent. Découvrez maintenant